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Foire de Hanovre 2013 : toujours plus d’innovations

La Grand’messe de la mécanique et de
l’automatisation s’est déroulée du 8 au 12 avril dernier. Cette nouvelle
édition ne déroge pas à la règle, avec une kyrielle de nouveautés, voire
d’exclusivités mondiales.

 

Les éditions
de la Foire de Hanovre se suivent et se ressemblent. En tout cas sur le plan
des chiffres. Cette année, près de 225000 visiteurs sont en effet venus à la
rencontre des quelque 6550 exposants (provenant de 62 pays), sur une exposition
totalisant pas moins de 240000 mètres carrés. En un mot : un succès de
plus pour les organisateurs.

 

Exclus mondiales !

Comme à
l’accoutumée, les exposants sont venus les poches pleines de nouveautés, dont
certaines en exclusivité mondiale. A l’image de Schneider Electric qui, cette
année, a dévoilé, bien avant son lancement officiel programmé pour la fin de
l’année, le Modicon M 580. Sa mission ? Faire de l’ombre au S7-1500 lancé
par Siemens à Nuremberg, dans les domaines de l’eau, des cimenteries et de
l’agroalimentaire. Pour cela, cet automate qui vient se positionner entre le M
340 et les Premium et Quantum plus haut de gamme, mise sur une CPU de haut vol double
cœur – un pour l’applicatif, l’autre pour la communication – tournant 600 MHz
et affichant une capacité de traitement deux fois plus importante que celle
d’un Quantum. Autre particularité, « Nous utilisons Ethernet du terrain
jusqu’au niveau le plus haut », déclare Florent Lacharme, responsable marketing
produit activité contrôle. Chaque automate dispose ainsi de trois ports
Ethernet pour le réseau et le terrain. Compatible avec tous les modules
développés pour le 340 (il peut aussi reprendre des architectures Premium), le
580 est un peu plus volumineux que son petit frère et se distingue par la
présence de deux connecteurs en fond de panier à chaque emplacement de module
(8 slots disponibles), dont l’un est dédié à la connexion à Ethernet. Autre
avantage majeur, ce modèle permettra de réaliser des ajouts de drops à chaud,
sans arrêter le process. Et si Schneider nous pousse à la patience, il ne nous met
pas moins l’eau à la bouche. « En novembre, nous sortirons 17 références
en CPU avec des fonctionnalités différentes », annonce Florent Lacharme.

Même
démarche chez Schunk, dont le stand regroupait cette année plusieurs premières
mondiales. Parmi elles, une pince géante standardisée et légère baptisée CGH.
Employant la technologie de carbone renforcé en fibres de carbone CFC, le
composant est très léger (son poids de 11,7 kg est 40% inférieur à celui d’un
modèle classique) et très résistant, avec une force de préhension de 2500 N
(ouverture de 160 mm) et une capacité de charge de 12,8 kg.  Cela permet d’utilise des robots plus petits
pour une même capacité. L’ensemble est réglable afin d’obtenir les
caractéristiques voulues : force importante, ouverture maximale ou
longueur des doigts. A noter, la pince offre la possibilité d’utiliser des
doigts de 1m de long.

Autre lever
de voile dans les automatismes, Phœnix lance pour sa part les contrôleurs et
modules d’entrée/sortie déportés de la gamme Axioline. Des modules disponibles
en versions IP20 à IP 67 métalliques et plastiques (on les retrouvera ainsi en
armoire électrique ou directement sur le terrain), qui comportent  des entrées et sorties numériques, mais aussi
des I/O analogiques via un module interface, et « qui supportent jusqu’à
12 Ampères en entrée », souligne Philippe Bertrand, directeur général de
Phœnix Contact France. Côté communication, cette gamme fait preuve d’ouverture
avec pas moins de six bus accessibles : Profinet, Modbus, Profibus,
Sercos, Ethercat et Ethernet IP. Leurs applications phares : les
machines-outils pour l’automobile, mais aussi l’agroalimentaire grâce à leur
indice IP 67. A noter également, leur installation est facilitée par le choix
de raccordements Push-in et le verrouillage rapide autodénudant Speedconnec et
une alimentation au format M12.

 

Communications plus rapides

Siemens
réserve chaque année une grande partie de ses nouveautés à la Foire de Hanovre.
Côté automates, après la sortie en fanfare du S7-1500 sur SPS IPC Drives 2012,
l’Allemand dévoilait le S7-1217C, un nouveau modèle de S7-1200 destiné aux
applications haute performance. Il est pour cela doté d’un CPU plus performant
et à la capacité mémoire de 125 Ko, capable de commander des moteurs pas à pas
à une fréquence de 1 MHz. Temps de cycle par opération de 0,08 microsecondes.
Egalement équipé d’entrées et sorties 24V, de deux ports Profinet et de deux
entrées  et sorties analogiques.
L’appareil bénéficie en outre de la version 4.0 du firmware des S7-1200, qui
étend notamment les capacités  sous
Profinet et apportent des fonctions de traçage en temps réel pour des
applications de débogage et de diagnostic. Il bénéficie également de fonctions
de protection supplémentaires contre les modifications  de configuration. Le pré carré de ce
modèle : le remplacement des systèmes à relais, le levage, la commande de
pompes et la gestion de l’énergie, et des tâches distribuées dans des systèmes
complexes.

Destiné à
toutes applications et en particulier les applications offshore, à commencer
par les éoliennes, la dernière génération des contrôleurs internet PFC 200 de
Wago, dévoilée sur le salon, se situe dans le haut de gamme. Dotés d’un
processeur Cortex A8 sous linux, ces modèles communiquent selon divers
protocoles et offrent davantage de connectivité que leurs prédécesseurs, avec
en particulier deux ports Ethernet, et assurent un encryptage de communication
pour les PLC. A noter, le plus grand modèle est en mesure de servir de
passerelle entre plusieurs réseaux de terrain. La programmation et la
paramétrisation de ces appareils est réalisée par Codesys.

2013 est
aussi l’année de la mise à jour pour la solution de connexion PC-écrans de
Beckhoff. CP-link (pour Connector Panel Link) s’offre ainsi une quatrième
génération. Après une première version à deux câbles coaxiaux apparue il y a
près de 20 ans, une version 2 adoptant l’USDB et le DVI et une troisième
capable de connecter 255 écrans, la V4 de CP-Link peut connecter un écran
distant de 100 mètres à l’aide d’un seul câble Ethernet standard de catégorie
7, qui véhicule les signaux d’alimentation, la vidéo, l’USB… Attention, il vous
faudra pour l’utiliser disposer d’un écran Beckhoff car « il faut une
électronique sur l’écran pour régénérer les signaux », explique Rombaud
Keta, directeur de la filiale française. Pour le PC, un modèle Beckhoff se
connectera directement via un connecteur RJ45, les autres modèles du marché
nécessiteront un convertisseur  pour
transformer les signaux. A noter, l’Allemand sort également cette année l’EK1960,
un automate de sécurité pure avec un Ethercat « ultrahighspeed »,
doté d’une vingtaine d’entrées et d’une dizaine de sorties, et sur lequel on
peut connecter des arrêts d’urgence, des barrières immatérielles, et tout ce
qui entre dans la chaîne de sécurité. Il est aussi possible de rajouter des
entrées-sorties supplémentaires via des coupleurs Ethercat.
Disponibilité : juillet 2013. Un concurrent de plus pour Pilz…

 

De la sécurité…

L’Allemand
Pilz, justement, présentait cette année sur la foire une véritable brochette de
nouveautés avec, entre autres, le mmOp-T, version durcie de son Pnozmulti
fonctionnant à des températures de -25 à +60°, des versions mini et complétées
de nouveaux modules d’entrées sorties et de communication, mais aussi un PSS
4000 compatible avec le standard de communication Profisafe Profibus, ou encore
un relai de sécurité au temps de réaction très courts système intégré dans un
boîtier Pnoz, assurant le contrôle de deux freins mécaniques. Enfin, Pilz
propose désormais également de nouvelles interfaces homme-machine, baptisées
PMImicro, « qui permettent de visualiser les messages d’erreur provenant
des PSS, du Safetybus p et des Pnozmulti , et de donner à l’utilisateur des
conseils pour résoudre les problèmes sans avoir besoin de programmer »,
explique Thomas Nitsche, Responsable des ventes internationales. Selon le
fabricant, cela permettrait de résoudre les problèmes deux fois plus vite
qu’auparavant ! Dotées de processeurs Risk cadencés à 1GHz, ces IHM
disposent d’un port Ethernet et d’une connexion série, d’un port USB et d’un
lecteur de carte SD et, selon le modèle, d’un écran couleur de 3,5 ou 5,7
pouces.

Chez B&R
Automation, ce sont la dernière version d’Automation Studio 4, les PC
industriels PC 910 (déjà décris dans le N°86 de Jautomatise, dans le
compte-rendu de SPS IPC Drive 2012) et l’automate de sécurité logiciel
Safelogic-X qui tenaient la vedette. Dédiés aux applications d’automatismes
sécuritaires, ce dernier distribue les fonctions de sécurité sur les modules
d’E/S sûrs, l’automate standard et la visualisation. Evidemment, Safelogic-X
utilise le protocole de communication Opensafety.

 

Des capteurs…

Cette année,
Turck innove dans les encodeurs. Son crédo : cumuler les avantages des
modèles optiques et magnétiques dans un seul modèle sans contact utilisant une
technologie inductive. Lancé au moment de la foire, cet  « encoder 2.0 » qui répond au doux
nom de RI360P-QR24 est ainsi constitué de deux parties, la base et le capteur,  totalement indépendantes. Cela permet à l’encodeur
de ne souffrir d’aucune usure, d’être parfaitement étanche (il est certifié
IP69K), d’être insensible aux champs magnétiques et aux vibrations, tout cela
avec une résolution de 18 bits. Un seul modèle conviendra pour les arbres
jusqu’à 20 mm de diamètre. Autre particularité importante, cet encodeur est
paramétrable selon le standard IO Link. L’utilisateur peut donc choisir de le
configurer en mode incrémental, simple tour ou multi tour, et choisir parmi
différents signaux de sortie et plages de mesures. Il conviendra pour des
applications dans les engins mobiles, les énergies renouvelables, les
machines de packaging, les machines-outils, les équipements de logistique…
« D’autres modèles  avec Modbus RTU
une version spéciale pour les applications mobiles seront également lancés
bientôt », annonce Klaus Albers, directeur marketing de Hans Turck gmbh
& Co.

Sur son
stand, ifm electronic a choisi de montrer certaines de ses nouveautés en
« live » sur une machine de démonstration. Les visiteurs pouvaient
également les découvrir grâce à une table tactile apportant toutes les
informations relatives aux produits posés dessus. Au menu de cette édition, ses
nouvelles cellules de détection laser PMDline, employant la technologie PMD
(temps de vol). Ces cellules gardent leur précision même sur des surfaces
brillantes et placées assez loin de la zone de détection, assurent la
suppression des arrière-plans ne souffrent pas de l’influence des couleurs.
Parmi les tous derniers modèles, on retiendra une version en boîtier 06 IP 69K,
dont le réglage de seuil est réalisé avec un bouton et l’OID, une version
cylindrique réglée à l’aide d’une bague standard, utilisant le standard IO
Link. Côté RFID, l’Allemand propose un système à 4 antennes sous Ethernet IP
(il n’était auparavant disponible que sous Profibus) qui travaille en haute
fréquence p
ur des applications en circuit fermé. Parmi les nouveautés, on
retiendra également le VNHB001, un accéléromètre doté d’un affichage visuel du
niveau de vibration. « Cela permet très simplement de faire un réglage
précis du seuil digital », note Michel Astier, responsable grands comptes
automobile.

 

Pour la
Foire de Hanovre 2013, Pepperl+Fuchs a mis l’accent sur la technologie
ultrasons avec ses modules de détection de position de vannes en milieux très
hostiles F31K2. La différence avec les modèles plus standard ? « La
technologie de base [à double capteur inductif, Ndlr] est la même que pour les
autres modèles mais elle est là totalement encapsulée », explique Alain
karp, responsable des ventes en Europe de l’Ouest. Ce qui leur vaut d’être
certifiés IP 69K et Atex. Et pour faciliter la lecture de l’information, leur
boîtier étanche et qui résiste aux UV est totalement transparent. Leurs
applications : la pétrochimie, la chimie, etc., pour des températures de
-40 à 75°C.

Côté
capteurs et automatismes, sur un démonstrateur plutôt original, Festo offrait
la preuve cette année que les technologies que l’on utilise désormais au
quotidien peuvent avoir leur place dans un monde « presque » industriel.
Destinée à l’apprentissage, la machine développée par sa division Didactics,
utilise par exemple un smartphone (un Samsung SG3) en lieu et place d’un
système de vision. Pour détecter le manque de pièce dans le magasin d’un four,
le dispositif utilise la caméra du smartphone pour prendre un cliché et une
application qui tourne directement dans l’appareil pour analyser l’image, et
communique directement avec l’automate central. A noter, la division Didactics
a également développé un prototype pour apprendre les rudiments des
automatismes avec un iPad. Une fois montée sur un support particulier, la
tablette devient un petit automate sur lequel l’opérateur peut créer son schéma
de câblage, qui sera directement lié à des entrées et des sorties réelles. Vous
voulez encore plus fort ? C’est possible ! Sur sa machine, Festo a en
effet développé une application de réalité augmentée qui permet, en lisant un
QRcode sur le four et en plaçant son téléphone devant le four, de voir en
direct ce qui se passe derrière la paroi en inox. Bluffant !

Harting fait
lui aussi appel à des technologies nouvelles, mais dans les connecteurs. Parmi
ses nouveautés de 2013, on retiendra ainsi l’utilisation de la technologie MID
pour créer le blindage de ses connecteurs M12 gigabit. Plutôt que de passer par
des connecteurs externes, il assemble quatre parties traitées par MID pour
créer le blindage. Le résultat est plus compact et tout aussi efficace

 « Les produits sortent maintenant »,
déclare Jean-Louis Varron, directeur général de Harting France.

Autre
nouveauté du spécialiste des connecteurs, le Harflexicon assure de la connexion
« carte à fil » avec un pas de 11,27 et en push in, pour des fils de
0,5 à 2,5 mm² de section. Intérêts majeurs : la connexion des fils se fait
sans outil et le contacteur est soudé lors du processus de par refusion, en
même temps que les composants de la carte.

 

La méca progresse

La Foire de
Hanovre, c’est aussi la mécanique, les commandes et leurs moteurs. Et cette
année, encore, les ténors de la spécialité n’ont pas retenu leur élan
d’innovation. SEW, par exemple, a profité du salon pour présenter ses nouveaux
réducteurs à couples coniques à deux trains K19 et K29. Plus légers que des
modèles à trois trains pour des rapports de 3 à 70, ils n’en sont pas moins performants
avec, nous promet le fabricant, une efficacité 90% pour toutes les allures.
Avantage direct : il est ainsi possible pour l’utilisateur final
d’utiliser des moteurs plus petits. « Le concept du « deux
trains » sera étendu ensuite », annonce Steve Geider, responsable des
ventes en France. A noter, SEW présentait également sur la foire de nouveaux
panels PC et Maxolution, une solution à supercapacités permettant d’être
indépendant énergétiquement, par exemple pour des AGV.

Côté
pilotage, Eaton lance pour sa part les variateurs powerXL, montant jusqu’à 7,5
kW. Certifiés IP 66, « ils prendront place indifféremment dans une armoire
électrique ou directement sur la machine », précise Michael Schumacher,
support Solution & Automation. Deux modèles sont proposés : le DC1 plus
basique de 0,37 à 11 kW et le DA1, de 0,75 à 250 kW pour les applications plus
exigeantes. Tous deux mettent l’accent sur l’efficacité énergétique avec le
support des moteurs triphasés et à aimant permanent et un optimiseur d’énergie,
qui réduit le voltage au moteur en cas de forte charge, et dispose des
dernières fonctions indispensables dans ce domaine : la paramétrisation et
la possibilité de faire un copier/coller des paramètres et une fonction
Autotune. Evidemment, ces variateurs sont compatibles avec la technologie mono
câble Smartwire DT de Eato en ajoutant un module spécifique.

Toujours
dans les variateurs, WEG propose désormais le CFW501, un modèle spécialement
conçu pour le monde du chauffage et de la climatisation (HVAC). Avec une plage
de puissance de 0,18 à 7,5 kW, il se destine en effet à des applications dans
le bâtiment mais aussi, plus généralement, au pilotage de pompes et de
ventilateurs. Basée sur une plateforme modulaire, une unité est constituée d’un
micro PLC doté d’une IHM intuitive (aussi disponible pour un montage sur une
porte d’armoire). L’appareil est compatible avec les réseaux de terrain du
bâtiment : Bacnet, MetaSys, Modbus RTU et est « facile à
implémenter », assure le fabricant. Il peut accueillir des modules parmi
64, par exemple pour se connecter à Profibus DP, DeviceNet, ou CANopen. A
noter, un mode « protection incendie » qui assure de ne pas
arrêter le moteur lorsqu’une température trop importante est détectée, le rend
particulièrement adapté aux applications en conditions difficiles, avec fumées
ou humidité importante. Trois tailles différentes sont proposées, de 0,18 à 2,2
kW, de 1,1 à 4 kW et de 5,5 à 7,5 kW. La plage devrait être étendue à 22 kW
bientôt.

 

Vivement la suite

La foire de
Hanovre, ce n’est pas que des automatismes, des composants mécaniques et des
capteurs. Sur le stand de Weidmüller, par exemple, c’est l’imprimante pour
repères d’identification de câbles et bornes Printjet Advanced qui tenait la
vedette cette année. Celle qui vient remplacer la précédente version Pro
présente les mêmes caractéristiques avec en plus, l’impression en couleurs sur
l’alu, le polyamide et l’inox, un magasin plus gros qui accueille jusqu’à 30
pièces et un nouveau panneau de contrôle ans bouton. Autre nouveauté,
l’utilisateur peut importer des modèles directement depuis un port USB.

Une fois
encore, la Foire de Hanovre a donc tenu ses promesses en termes de nouveautés
qui, pour certaines, ont été lancées lors du salon, pour d’autres sortiront
dans le courant de l’année. Prochaine étape pour les automaticiens :
l’édiction 2013 de SPS IPC Drives, à Nuremberg, dans un peu plus de six mois…

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