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Foire de Hanovre 2015 : records battus !

C’est à
chaque fois une claque ! Edition après édition, la Foire de Hanovre bat
des records de fréquentation qui donnent le tournis. Cette année, ce sont ainsi
220 000 personnes, dont 70 000 étrangers, qui sont venues à la
rencontre de pas moins de 6500 entreprises exposantes, elles aussi provenant du
monde entier. Au programme de cette Hannover Fair 2015, des stands géants, à
l’image de celui de Siemens et ses 3500 mètres carrés dédiés aux solutions de l’industrie
du futur, encore l’industrie 4.0, mais cette fois avec des solutions concrètes,
et un retour en force des robots sur le salon. Mais surtout, cette édition a
comme à l’habitude, permis de découvrir de très nombreuses nouveautés
.

 

Premières sorties

Si SPS IPC
Drives reste le rendez-vous de référence dans les automatismes industriels, la
foire est elle aussi devenue un rendez-vous incontournable et nombreux sont
ceux qui lui réservent le lancement des nouveautés. Chez Turck, cette édition a
ainsi levé le voile sur une nouvelle gamme de blocs d’entrées/sorties Profisafe
dotés de quatre sorties safe et quatre sorties traditionnelles, mais aussi sur sa
toute nouvelle génération de capteurs de présence inductifs Uprox 3. Ces
capteurs « Facteur 1 » (ce qui signifie qu’ils fonctionnent avec tous
types de métaux) optimisés sont disponibles en version M12, M8 et M5 et en une
version lisse de 4 mm de diamètre. La grande différence avec les générations
précédentes ? Des distances de détections allongées de 50% pour certains
modèles, même lorsque les capteurs sont noyés dans du métal et pour des
températures de fonctionnement de -35 à 80°C, pour atteindre
respectivement 1 mm pour le diamètre 4 et pour le M5, 3 pour le M8 et 6 pour le
M12.

Pepperl+Fuchs
a lui aussi dévoilé plusieurs nouveautés sur le salon. Au programme, entre
autres, des modules AS-i IP 20 utilisant la technologie push in en face avant –
et un guidage des fils vers le bas -pour faciliter les connections. Ces terminaux
sont également dotés d’un système de diodes lumineuses, toujours en face avant,
qui permet de contrôler d’un seul coup d’œil l’état des entrées et sorties ou de
mettre en exergue une surcharge sur une sortie, le tout dans une largeur de
moins de 19 mm. Autre nouveauté, le LS682. Reprenant le principe de transmission
lumineuse inauguré avec le LS680, ce dispositif optique assure un transfert
bidirectionnel d’informations à 100 Mbit/s sur des distances jusqu’à 300
mètres, même avec de grandes quantités de données. Ceci permet notamment de
transmettre des données telles que des flux vidéo sans compression
supplémentaire. Parmi les nouvelles fonctionnalités, le système affiche la qualité
de réception des signaux directement sur le récepteur.

Schmalz fait
pour sa part rentrer le monde de la pneumatique de plain-pied dans l’industrie
4.0 avec deux produits « connectés » dotés de la technologie NFC
(Near Field Communication). L’Allemand a ainsi mis au point le Terminal compact
SCTMi, qui « distribue » le vide à 16 modules éjecteurs, avec une seule
alimentation électrique et une seule source de vide. Ultra-rapide (il peut
assurer 16 cycles d’ouverture par seconde), il embarque la technologie IO-Link,
associée au NFC pour se connecter à chaque éjecteur et récupérer des
informations. La même technologie est employée sur ses vacuostats VS et VSi,
afin de récupérer les informations (pour l’heure, seule la lecture est
autorisée) sur un simple smartphone. Ces versions devraient être
commercialisées à la fin de l’année.

Festo mise
lui aussi toujours sur la pneumatique, notamment avec un nouveau modèle de son
muscle pneumatique qui atteint désormais de très faibles dimensions, un « analyseur
d’air », sorte de compteur à placer au niveau d’une machine pour en
décortiquer la consommation d’air comprimé, ou encore une nouveau type de
préhenseur inspiré de la langue de caméléon. Sur ce système inédit, une sorte
d’enveloppe en silicone agrippe la pièce, quelle que soit sa forme, en
l’enveloppant. Le prototype exposé peut être manipulé d’une main mais
présenterait une capacité de charge de 4 kg.

Autre
développement de Festo, le Mutlicarrier est un système de transport de charges
par des navettes apparemment proche du XTS de Beckhoff. La différence ? Il
 emploie une technologie analogue de
moteur linéaire sur des tranches droites mais les navettes (capacité de
charge : 2,5 kg) peuvent également être entraînées, par exemple dans les
portions courbes, par un convoyeur à bande plus classique qui prend le relais.
Autre atout, le système est modulaire et les navettes peuvent être dimensionnées
selon l’application. Développé en collaboration avec Siemens, qui s’est chargé
de la partie pilotage, ce système était présent sur le stand Festo, mais aussi
celui du géant des automatismes. Siemens qui présentait lui aussi de nombreuses
nouveautés, dont sa gamme de boutons Sirus ACT, dotés d’un système anti-rotation
qui en permet le montage d’une seule main sans l’aide d’outils particuliers. De
nombreux modèles sont disponibles, tous certifiés IP 69K. Parmi les derniers
développements de l’Allemand, on retiendra également des moteurs à reluctance
variable avec leurs variateurs associés.

Danfoss a
lui aussi choisi la Foire de Hanovre pour dévoiler les variateurs VLT Midi
Drive FC 280, destinés à remplacer les VLT 2800. Cette gamme présentée pour la
première fois et commercialisée en 2016 sera composée de cinq modèles, sur une
gamme de puissance de 0,2 à 22 kW. Plus compacts que leurs prédécesseurs
(Danfoss propose un adaptateur pour utiliser les trous de fixation existants),
ces variateurs très modulaires seront proposés avec ou sans écran (ou un écran
déporté) et disposeront en option d’une fonction permettant le paramétrage
automatique par simple lecture d’une carte et de fonctions de sécurité comme le
STO (Safe torque Off).

Toujours
dans le monde des variateurs, Keb exposait pour sa part cette année son C6
HMI-LC, un panel PC qui permet de combiner le pilotage de variateurs de
fréquence, la visualisation et la maintenance à distance.

 

Modularité et intégration

Sur un stand
totalement renouvelé, construit comme une petite usine et intégralement éclairé
par des spots à Led faisant désormais partie de son offre, Eaton a décidé de
mettre en avant ses solutions d’industrie 4.0, et en particulier la possibilité
d’utiliser le Smartwire « en dehors de l’armoire », via des petits
modules permettant de connecter divers capteurs et actionneurs, électriques,
mais aussi hydrauliques.

Pas de
grande nouveauté matérielle pour Wago cette année, mais un logiciel de nouvelle
génération : e!cockpit, qui réunit tous les outils du fabricant en un seul.
Basé sur Codesys 3, ce logiciel permet de réaliser la paramétrisation, la
programmation, la visualisation et le diagnostic de ses matériels. Son
interface graphique inspirée d’Office 2013 est en outre compatible avec de
multiples plateformes, grâce à l’usage du HTML5. La phase de lancement du
logiciel démarrera cet été. A noter également, le contrôleur PFC 200 dispose
désormais d’un nouveau firmware compatible avec codesys 2 et 3.

C’est
également un souci d’intégration, dans un tout autre domaine toutefois, qui a
guidé SEW pour la mise au point de son « mechatironic gears », un
ensemble complet constitué d’un moteur (synchrone), de variateurs, d’un réducteur
et d’unité de refroidissement, le tout alimenté par un seul câble. Autre point
particulier de cette solution « plug & play » – de 50 à 100 kW –
destinée tout particulièrement aux convoyeurs pour les mines et
carrières : la partie matérielle est complétée par une partie logicielle
particulièrement développée, afin de fournir à l’utilisateur final quantité de
fonctions inédites pour ce type de composants.

Rester
compact, c’est également l’un des objectifs du disjoncteur moyenne tension
modulaire Premset de Scheider Electric, tout en assurant la continuité de service
et en évitant la formation d’arcs internes, hantise des exploitants. Cette
nouvelle génération sans gaz SF-6 emploie notamment la technologie  SSIS (Shielded and solid insulated system)
qui assure l’isolement et la mise à la masse de tous les composants du
disjoncteur, assurant ainsi un haut degré de sécurité passive, même totalement
immergé dans l’eau et bénéficie d’outils de contrôle et de monitoring poussés.
Petit gadget en plus : le Français a développé un outil de réalité
augmentée qui permet de voir le disjoncteur dans son futur environnement à
l’aide d’une simple tablette.

Beaucoup
plus petit, le Freecon contactless de Weidmüller se charge quant à lui
d’alimenter des appareils en transmettant le courant sans contact jusqu’à 240 W.
Il suffit pour cela de rapprocher suffisamment (moins de 5 mm) le primaire et
le secondaire du système, sans condition d’alignement particulière. Il permet
par exemple de contrôler une fonction directement avec un signal venu d’un
automate (puisqu’il suffit d’écarter les deux parties pour couper le courant),
ou encore d’alimenter différents accessoires en bout d’un bras manipulateur
sans fil et sans joint tournant, avec un seul primaire et plusieurs secondaires
montés sur chaque outillage. Weidmüller travaille d’ailleurs sur la mise au
point d’applications robotisées avec Kuka.

 

Les robots en force !

2015 est
d’ailleurs l’année du grand retour des robots à Hanovre, dû principalement à
l’absence d’un rendez-vous comme Automatica pour présenter leurs derniers-nés. Tous
les yeux étaient notamment tournés vers YuMi, petit robot collaboratif à deux
bras d’ABB, le CR-35iA, le robot vert recouvert d’une mousse protectrice du
Japonais Fanuc, ou encore le petit YR3 d’Universal Robot, tous trois très
attendus par le public. Mais d’autres constructeurs présentaient également des
nouveautés dans ce domaine.  A l’image de
Bosch Rexroth, qui présentait cette année le troisième membre de sa famille de
petits assistants de production, l’APAS Flexpress, console mobile supportant
une petite presse permettant de réaliser des assemblages de précision. Sur le stand
du constructeur, un groupe de trois machines (un APAS manipulateurs, un APAS
d’inspection et un Flexpress) assuraient en direct le montage d’aimants sur des
petits niveaux à bulle, afin de prouver leurs capacités.  Pour l’heure, ces assistants de production
mobiles ne se déplacent pas de façon autonome, mais cela est inscrit dans la
roadmap de l’Allemand, qui travaille également sur un APAS
« personnalisable ».

Cette
édition de la foire aura également permis aux visiteurs de découvrir de
nouveaux acteurs du monde de la robotique, dont Hiwin. On connaissait en effet
le Taiwanais pour ses unités linéaires et ses vis à billes, il présentait
également sur le salon toute une gamme de robots : des Scara, des Deltas
et des bras articulés de moins de 5 kg de capacité de charge, pilotés par des
armoires développées en interne.  Une
offre fiabilisée depuis près de cinq ans en Asie et en cours de certification
en Europe, et surtout crédible, même si elle est très inspirée de l’offre des
ténors du secteur. A noter, Hiwin présentait aussi un « moteur
planéaire », version 2D du moteur linéaire. Composé d’un plateau abritant
un aimant permanent et d’une table montée sur coussin d’air et capable de se déplacer
en X et Y avec une précision de un à deux microns, ce dispositif se destine
notamment à des applications de contrôle optique.
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Schunk non
plus n’est pas a priori un constructeur de robot. Sur son stand, outre ses
dernières générations de pinces PGN Plus Permanent dotées d’un système de
lubrification permanent, l’Allemand exposait cette année le Care-O-bot 4, un
robot doté de sensibilité. Mis au point par le Fraunhofer IPA de Stuttgart, il
emploie un grand nombre de composants de Schunk, en particulier ses bras (qui
ne sont autre que des Powerball ERB) et ses mains à un doigt, développées
spécialement pour cette machine capable de saisir une fleur par la tige et de
la tendre à quelqu’un sans l’abîmer.

 

La safety mise en avant

C’est un
« mur » de nouveautés qu’exposait Phoenix contact cette année à
Hanovre. En particulier, on retiendra sa nouvelle génération de relais de
sécurité de petite taille PSRmini. Reposant sur une nouvelle technologie de
relais élémentaire doté de contacts à guidage forcés assurant une sécurité
maximale et des charges de commutation jusqu’à 6A, ils sont disponibles en 6 et
12 mm de largeur. Résultat, selon le fabricant, ils entraîneraient un gain de
place pouvant atteindre 70%, « sans diminution des performances ». Ils
sont notamment destinés aux machines, en particulier de petite taille, et aux
applications de process.

Chez B&R
Automation aussi, les produits de sécurité se multiplient. L’Autrichien propose
en effet désormais pas moins de neuf nouveaux modules mixtes  digitaux X20 SafeIO. La gamme comprend trois
sous-familles : les modules mixtes SafeIO standard (E/S seulement), les
modules SLX avec automate de sécurité embarqué SafeLOGIC-X, et les modules SRT,
embarquant la technologie reACTION, assurant des temps de réponse de 100 microseconde
en safety. Pour chaque famille, trois variantes sont disponibles : 4
SafeIN, 2 SafeOUT, 8 SafeIN 6 SafeOUT 200 mA, et 8 SafeIN, 4 SafeOUT 3 A, 2
SafeOUT 200 mA. Leur principal intérêt ? Elles facilitent l’évolutivité
sur les machines et entraînent un gain économique par rapport à une solution
câblée. A noter, B&R propose également un nouvel automate de sécurité
SafeLOGIC avec alimentation et E/S intégrées.
Toujours dans le chapitre « safety », outre sa toute dernière caméra
3D également présentée lors d’Industrie Lyon 2015, ifm Electronic dévoilait en
avant-première son futur automate de sécurité AC4S. Sa particularité ? Il
regroupe plusieurs fonctions clés dans un seul composant : un automate
standard et un automate de sécurité capable de gérer des fonctions de sécurité
jusqu’à SIL 3 PL e, une passerelle AS-I, un système de visualisation, un data
logger, un webserver… bien sûr, les deux automates peuvent communiquer
ensemble, permettant ainsi de gérer des applications entières avec la partie safety
intégrée. La commercialisation est prévue en septembre.

Nouveauté
« safety » encore chez Beckhoff Automation, avec la sortie d’une gamme
complète de sécurité, dont le contrôleur stand alone  EK1960 dédié à la sécurité, capable de gérer
20 entrées et 24 sorties safe. Compatible avec les modules d’entrées/sorties EL
et ES, il peut être utilisé en stand alone ou lié à d’autres contrôleurs via
Ethercat. De quoi concurrencer des acteurs spécialisés dans ce domaine, à
commencer par Pilz. Autre nouveauté de l’Allemand présente à Hanovre, des terminaux
SC classiques offrant la capacité de faire du safety jusqu’au niveau
« d ».

 

Cap sur
Nüremberg

La
prochaine édition de la foire se tiendra du 25 au 29 avril 2016, sans doute
avec de nouveaux records à la clé. En attendant, les fournisseurs de
l’automatisation industrielle se donneront rendez-vous à SPS IPC Drives, du 24
au 26 novembre à Nüremberg,  pour de
nouveaux levers de voile…

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