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Les « petits » CompactRIO montent en gamme

L’Américain National Instruments a dévoilé à
la NIWeek 2013 deux nouveaux modèles d’entrée de gamme aux performances
boostées.

 

Le monde
entier se posait la question depuis longtemps : quitte à utiliser une
architecture associant un processeur, un FPGA et des modules d’entrées/sorties,
pourquoi ne pas intégrer les deux premiers sur une seule puce ? Cette
année à NIWeek, sa grand’messe annuelle – qui, d’ailleurs, a battu cette année
tous les records d’affluence en accueillant 4000 participants à Austin, Texas –

National
Instruments a répondu définitivement en présentant un nouveau modèle
inaugurant justement cette philosophie. Son nom : le Compact Rio 9068.

 

Tout dans une puce !

Pour la
première fois dans l’histoire des CompactRIO, ce modèle d’entrée de gamme
embarque une puce regroupant un processeur Arm Cortex-A9 double cœur (cadencé à
667 MHz) et un FPGA Artix-7 de Xilink. Résultat, « la communication entre
les deux éléments est plus performante », annonce Antonin Goude, ingénieur
produits pour les systèmes embarqués. Et par voie de conséquence, le système
entier est nettement plus rapide. « En moyenne, nous considérons que le
9068 est quatre fois plus performant qu’un 9074, modèle comparable utilisant
une architecture classique. Mais sur certaines routines, le gain de
performances mesuré est nettement supérieur, avec une charge du processeur qui
passe de 72% à 11% seulement », note l’ingénieur produits. Evidemment ce
9068 reste cependant moins véloce qu’un modèle haut de gamme équipé d’un Intel
Core i7…

Autre grande
nouveauté, le noyau temps réel du contrôleur est désormais basé sur Linux,
complété d’un patch temps réel « maison ». Là encore, avec plusieurs
avantages. D’abord, la reconfiguration du contrôleur est plus facile et chaque
utilisateur pourra le compléter avec ses propres développements. « Cela permet
également de programmer en récupérant du code textuel », commente Antonin
Goude. Les utilisateurs dont les développements ont été réalisés en C/C++
n’auront donc pas à tout reprendre de zéro dans Labview. Cela accélérera les
phases de redéploiement et devrait également élargir encore la communauté
Labview.

Enfin, afin
de s’adapter plus facilement aux applications embarquées en environnement
difficile, ce nouveau modèle a été nettement durci, avec une plage de
température de fonctionnement de -40 à +70°C (grâce à une nouvelle gestion de
la dissipation thermique) et une résistance accrue aux chocs et aux vibrations.
Et au passage, le contrôleur hérite de ports supplémentaires. De quoi séduire
notamment des acteurs dans l’énergie (électricité et pétrole), dans le contrôle
de structure, et tout autre industriel nécessitant un système à la fois compact
(il est un peu plus court qu’un 9074), intelligent et robuste.

 

Un RIO pour soi

La nouvelle
question est : cette nouvelle architecture plus compacte et plus
efficace et l’usage de Linux pour le noyau temps réel vont-ils se
généraliser pour les cRIO ? Non, répond-on chez NI. « C’est un
premier pas mais cela ne signifie pas que toute la gamme va basculer », explique
Antonin Goude. Pour autant, un autre modèle est déjà basé exactement sur la
même plateforme : le MyRIO, un « compactRIO de poche » destiné
au monde de l’enseignement. Reprenant la philosophie du MyDAQ, il emploie la
même puce que le 9068, associée à des leds, un accéléromètre, un bouton et des
bornes d’entrées/sorties analogiques et numériques reconfigurables, dans un
boîtier aux dimensions réduites. Disponible en octobre, il sera accompagné d’un
guide d’application en anglais (pour l’instant) et de licences gratuites pour
les étudiants.

 

La gamme DAQ s’étend

Cela ne
suffit pas ? Vous en voulez encore ? Eh bien sachez que NI a
également étoffé la gamme des CompactDAQ, avec un modèle 9188XT (pour extended,
étendu) destiné tout particulièrement aux acquisitions de données à distance,
en environnement difficile. Pour cela, « il bénéficie de spécifications
Ethernet poussées afin de sécuriser les entrées/sorties et a été durci au même
niveau que le cRIO 9068 », annonce Emmanuel Roset, ingénieur produits pour
la mesure et LabVIEW. Une preuve de sa robustesse ? Il a récemment été
utilisé dans le projet North American Eagle, qui vise à passer le mur du son
avec un véhicule roulant pour battre le record de vitesse au sol…

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