Le Suédois propose désormais deux gammes de
moteurs utilisant cette technologie. Qui permet de gagner en puissance et en
rendement.
C’est parti.
On les avait vus notamment à la dernière Foire de Hanovre ; depuis le 19
septembre, tout le monde peut aussi passer commande des tout nouveaux moteurs à
reluctance variable d’ABB. La technologie n’est pas nouvelle. Le moteur
synchrone à réluctance a en effet été inventé en… 1923. Mais « l’innovation d’ABB porte
surtout sur le fait d’avoir pu industrialiser ces moteurs dont les rotors sont
très particuliers », note Régis Buchmann, responsable du développement des
ventes moteurs en France.
Moins de pertes
Les
avantages des moteurs synchrones sont bien connus, à commencer par le
synchronisme avec le réseau, qui élimine les courants induits dans le rotor et
donc supprime la plupart des pertes rotoriques – qui représentent 20 à 35% des
pertes totales sur un moteur – et la possibilité d’augmenter la densité de puissance et de couple pour la
même classe d’isolation. En outre, « le rotor sans aimants ni cage, est
plus robuste que celui des moteurs asynchrones ou à aimants permanents. Le
moteur est fonctionnellement sûr car, sans aimants, aucune tension de force contre
électromotrice n’est induite et le convertisseur ne doit plus être protégé des
surtensions », note Régis Buchmann.
L’absence de chaleur dissipée rallonge également la durée de vie du moteur et
de ses paliers. Enfin, cette technologie permet de se libérer des contraintes
d’approvisionnement en terres rares, boulet au pied des moteurs à aimants
permanents.
Deux gammes
ABB a choisi
de tirer parti de ces avantages de deux façons : offrir davantage de
puissance pour une taille donnée ou en garantissant un rendement maximal. La
première option donne ainsi lieu à une offre baptisée « puissance
augmentée » de 1,1 à 350 kW (en alu jusqu’à 37 kW, en fonte au-delà)
associés à des variateurs ACS 850 ; la deuxième à l’offre Super Premium IE4,
également de 1,1 à 315 kW, pilotés par des ACS 850 ou 880. Tous emploient la
même technologie de rotor ; c’est le bobinage du stator qui sera différent
selon la gamme. « Leur prix sera le même, à puissance équivalente »,
déclare Régis Buchmann.
La gamme
« puissance augmentée », avec une densité de puissance de 20 à 40 %
supérieure à celle d’un moteur asynchrone, permettra aux utilisateurs de monter
en puissance pour une taille donnée ou au contraire de réduire la taille de
leur moteur pour une puissance analogue. « Pour une application de
ventilation où le moteur est installé dans la gaine, on peut ainsi diviser par
deux le poids du moteur et gagner deux tailles, ce qui améliore le rendement
global de l’installation », assure Régis Buchmann. Les super Premium IE4 permettront,
quant à eux, d’atteindre le futur niveau IE4 tout simplement par un échange
standard de moteur (et de variateur selon le cas). Pour un moteur de 37 kW, le
rendement de 95,3% pourrait ainsi représenter une économie de presque 1000
euros par an en fonctionnement H24 ! Avec, en prime, une maintenance plus
aisée. A noter, ABB garantit ses rendements pour le couple moteur+variateur à
pleine charge mais aussi à charge partielle.