Il ne pèse que 35 kg, tire
son énergie d’une prise
électrique classique et
intègre un réseau d’air
comprimé. Surtout, le Yumi
dispose de connecteurs
série, USB et Ethernet
supportant une foule de
protocoles qui facilitent
son intégration dans une
chaîne de production que
l’Industrie 4.0 conduit vers
le numérique.
La robotique collaborative est une
évolution à la fois technologique
et fonctionnelle qui va profondément
marquer la réorganisation et le
partage des tâches dans l’Industrie
du Futur. En 2015, ABB a lancé le
Yumi – comprendre you – me, ce qui
donne toi – moi dans la langue de Voltaire
– que Serge Nadreau, directeur
de l’activité robotique en France pour
le groupe helvético-suédois, est venu
présenter à l’équipe de la WebTV
Manufacturing.
En quoi le robot collaboratif Yumi
apporte une nouvelle vision et une
nouvelle ouverture pour l’industrie ?
Pour ABB, l’année 2015 a effectivement
été marquée par le lancement
de Yumi. Il s’agit d’un produit un
peu particulier dans la mesure où il
s’agit du premier robot collaboratif
dans notre gamme.
C’est un robot qui est conçu avec
deux bras ce qui le différencie de ce que l’on peut trouver à l’heure actuelle
sur le marché. En effet, cette
particularité lui permet de réaliser
des opérations plutôt dirigées vers
l’assemblage, ce qui n’est pas le cas
des autres équipements positionnés
sur le segment des équipements
collaboratifs.
Yumi arrive en plein essor de
l’Industrie 4.0 qui implique de
rendre les produits communicants.
Il s’agit donc d’un produit connecté
qui est en mesure de renvoyer des
informations qui serviront à l’amélioration
et à l’optimisation de la
production. La conjonction de cette
robotique collaborative avec la
connexion des moyens de production,
apporte une réelle nouveauté
sur le marché.
Ce produit présente des caractéristiques
novatrices, notamment ses
temps de mise en oeuvre ?
Yumi arrive dans une caisse et après
une phase d’installation qui dure
environ une demi-journée, ce produit
est déjà opérationnel, notamment
pour réaliser des assemblages.
Il suffit de disposer d’une
prise 220 V classique pour l’alimenter
en énergie, sachant que tous
ses éléments internes – moteurs,
variateurs, partie logique, etc. –
fonctionnent en 24 V.
Ce robot collaboratif peut être
programmé « à la main » suivant
le principe du lead-through programming,
c’est-à-dire en positionnant
manuellement ses bras
conformément aux différentes
séquences à réaliser avant d’enregistrer
chaque déplacement
au moyen d’une tablette. Il est
aussi possible de procéder d’une
manière plus classique au travers
d’un pupitre de programmation
connecté ou hors ligne comme
l’ensemble des autres robots industriels
que propose ABB. Yumi
est bien un robot industriel mais
qui présente la particularité d’être
collaboratif.
Outre ses deux bras qui le singularisent,
Yumi intègre à la base un
certain nombres d’équipements,
quels sont-ils et pour quelles applications
?
Yumi est un robot « 7 axes » sur
chaque bras. A leur extrémité, il est
possible d’installer un préhenseur
piloté qui ajoute un axe supplémentaire.
Mais, on peut aussi équiper
le Yumi d’un système de vision
avec une caméra qui va permettre
d’effectuer de la reconnaissance,
du contrôle ou du guidage, voire
encore l’équiper d’une ventouse
puisqu’un réseau d’air comprimé
circule à l’intérieur de ses bras.
Cette dernière caractéristique
ajoute de nouvelles possibilités
dans la manipulation des objets qui
peuvent être utilisées pour remplacer
ou compléter un dispositif de
préhension classique.
Avec ses deux bras, Yumi est en
mesure de manipuler des objets,
des réaliser des assemblages et
plus généralement, d’effectuer des
opérations semblables à celles
qu’un opérateur réalise avec ses
deux mains. En plus de ces caractéristiques,
le Yumi a la faculté d’être
collaboratif, c’est-à-dire qu’il est en
mesure d’interagir directement avec
l’opérateur, ce qui lui permet d’intervenir
à n’importe quel instant d’un
processus pour lui venir en aide.
L’équipement va principalement
servir à des assemblages de pièces
pesant de 300 g à 500 g avec une
précision de 2/100e de millimètre,
ce qui permet de cibler aussi bien la
mise en place de composants électroniques
que des applications qui
requièrent une certaine précision
dans les industries mécaniques.
Avez-vous déjà une idée précise des
entreprises qui vont être intéressées
par ce produit ?
Notre robot collaboratif intéresse
presque tout le monde avec une
prééminence des constructeurs automobiles
et de leurs sous-traitants.
Dans ce secteur en effet, la course
au gain de productivité favorise
l’utilisation d’un produit aussi facile
que rapide à mettre en service, ce
qui évidemment réduit ses coûts de
mise en oeuvre.
Pendant l ‘Internat ional Robot
Exhibition (IREX, ndlr) qui s’est déroulée
à Tokyo du 2 au 5 décembre,
le prochain modèle de la gamme
Yumi a été présenté. Il s’agit d’un
produit équipé d’un seul bras mais
qui reste un robot collaboratif capable
de manipuler des charges de
6 kg à 10 kg.