Le patron du groupe taïwanais encore
« petit » dans le monde de l’automatisation industrielle, mais qui
progresse à grands pas, avait fait le déplacement jusqu’en Europe pour
présenter ses dernières nouveautés à la Foire de Hanovre. L’occasion de
l’interroger sur son entreprise et ses ambitions, notamment sur le vieux
continent.
On connaît mal Delta Elecronics en France. Quelles
sont ses activités ?
Delta
Electronics a été créé en 1971 par Bruce Cheng, qui est toujours président
d’honneur du groupe. Notre activité a démarré avec des alimentations
électriques puis des ventilateurs. Aujourd’hui, nos produits couvrent trois
grands domaines : l’alimentation électrique, la gestion de l’énergie et le
« Smart Green Life » et notre chiffre d’affaires s’est élevé à 7,5
milliards de dollars en 2014. Notre société est largement reconnue pour ses
efforts en termes environnementaux. Nous figurons ainsi tous les ans depuis
2011 au Dow Jones Sustainability Index (DJSI world) et nous sommes la seule
entreprise chinoise à figurer dans le Climate Performance Leadership Index
(CPLI) du Carbon Disclosure Project en 2014.
La Chine est notre premier marché et représente près de 50% de notre business.
L’Europe pèse pour sa part 10%. Nous sommes présents dans les pays via des filiales
et des distributeurs, en particulier sur la zone EMEA. Par exemple, après plusieurs
années de collaboration avec des distributeurs, nous avons ouvert une filiale
française il y a trois ans. C’est un pays important pour nous. Nous y avons de
projets en cours et comptons bien obtenir des résultats très bientôt.
Que représente l’automatisation
industrielle pour votre groupe ?
Nous sommes
présents dans l’automatisation industrielle depuis 1995. Nous sommes donc
jeunes dans ce domaine, mais nous grandissons vite. Ce secteur a connu une croissance
de 25% et représentait environ 10% de nos revenus en 2014. Notre offre était
jusqu’à présent constituée de composants séparés, produits dans notre usine de
Wujianj, près de Shanghai. Désormais, nous poussons la notion de solutions, de systèmes
complets. Parallèlement, notre portefeuille ne cesse de s’étoffer avec
dernièrement, des robots et des capteurs intelligents qui viennent s’ajouter
aux composants divers, contrôleurs et Scada pour répondre aux besoins de l’industrie
4.0. Dans les capteurs, nous démarrons avec les deux technologies clés dans
l’industrie : les capteurs inductifs et les cellules photoélectriques.
La robotique constitue un axe de
développement fort pour vous ?
Nous avons
lancé un premier modèle de robot Scara en 2014. Il vise notamment des
applications d’assemblage et de packaging. Cette machine est capable de
rivaliser avec celles des plus grands constructeurs japonais en termes de
précision, pour un prix inférieur à 10000 dollars. Mais son principal avantage face à la
concurrence vient du fait que 75% des pièces qui le constituent sont fabriquées
en interne. Nous ne dépendons pas d’un fournisseur, en particulier si nous
souhaitons y faire des améliorations. Nous sommes également notre premier client,
avec une centaine de robots installés dans notre usine chinoise. Nous
développons également nos propres logiciels. Nous comptons fabriquer entre 1000
et 2000 unités cette année, en particulier pour des fabricants de composants
électroniques. Notre premier marché sera la Chine, où le coût de la main
d’œuvre ne cesse d’augmenter. Nous commençons avec un modèle, mais nous en
aurons d’autres très bientôt.
Que manque-t-il ans votre portefeuille en
automatisation industrielle ?
Et en termes
de produits, il nous faut plus de capteurs, plus de robots, plus de puissance
dans les drives, une offre plus développée pour nous permettre de poursuivre
notre stratégie de mise en œuvre de solutions complètes. Nous allons aussi
étoffer nos équipes dédiées à l’automatisation industrielle sur la zone
EMEA ; notre effectif devrait compter 200 personnes de plus à court terme.
Nous embauchons ainsi beaucoup actuellement, notamment en Espagne et en Italie.
Nous allons probablement aussi procéder à des acquisitions en Europe, comme
nous l’avons déjà fait récemment dans le monde des télécoms. Nous étudions les
possibilités actuellement. Nos cibles pourraient être des entreprises jusqu’à plusieurs
centaines de millions de dollars de chiffre d’affaires dans des secteurs clés
comme le building automation, le packaging, les équipements de traitement de
l’eau…