Un petit jeu de mots pour démarrer en beauté une année 2009 qui s’annonce tristounette. C’est mardi dernier que la fine fleur de la filière automobile a tenu ses Etats Généraux. Un rendez-vous réussi, point de départ de débats pour agir vite, voire très vite, tout autant que l’Europe ne mettent pas trop les bâtons dans les roues, ce qui n’est pas gagné même si Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’Industrie, précisait qu’il fallait que « l’Europe soit la solution et non le problème ».
La journée a démarré avec François Fillon annonçant une fourchette de 5 à 6 milliards d’aides conditionnées notamment à la fin des délocalisations, tout en précisant la définition du terme délocalisation qui dans ce cas correspond à la fermeture d’une usine française, pour ouvrir une unité identique à l’étranger et en réimporter les produits. Il restera à savoir ou ira cet argent, comme l’indiquaient plusieurs intervenants « il ne faudrait pas que cet argent aille seulement dans deux poches », suivez mon regard.
Comment passer la crise ? Pour l’instant, tout est sur la table. Côté fournisseurs, Carlos Ghosn annonce un différentiel de coût, entre un véhicule produit en France et le même assemblé en Europe de l’Est, de 1.400 euros par véhicule, dont 400 euros de salaires incompressibles et 1.000 euros de taxes diverses qu’il voudrait bien voir diminuer.
Mais les plus applaudis se trouvaient chez les industriels de second rangs qui voudraient bien ne pas devenir les laissés pour compte que ce soit Laurent Burelle, Pdg de Plastic Omnium, qui souhaite que les fournisseurs participent aux coûts de développement, d’études, de fabrication de moules… imposés pour produire des commandes aléatoires non tenues avec des véhicules re-stylés tous les trois ans. Ou Patrick Bellity, Dg du fondeur Groupe Arche, qui produit des pièces sur stock en Mai/Juin et se retrouve en Septembre avec des commandes exsangues, et l’impossibilité de fermer des usines implantées régionalement du 1er novembre au 1er janvier pour vider les stocks.
Quelques chiffres auront fait consensus, lors de cette journée. La surcapacité se situe à 20% pour les plus optimistes et peut atteindre les 40/50%, voire 70% selon les branches. Quant aux gains en productivité, il y en a encore de possibles mais encore faudra t-il régler les aspects financiers du court-terme avant d’envisager le moyen, voire le long terme.
Une initiative du gouvernement sur laquelle nous reviendrons, en espérant que l’éléphant n’accouchera pas d’une souris, et que ces Etats Généraux de l’Automobile ne se transformeront justement pas en Etat Généreux. Réponse à priori en février.