En adoptant le point de vue de Sirius, les heures que nous vivons sont tout à fait exceptionnelles… Inutile de revenir sur les semaines de confinement sinon volontaire, du moins accepté, qui ont touché une part très significative d’une population mondiale qui dépasse aujourd’hui les 7 milliards d’individus. Si le vieux monde a joué le jeu, le continent américain compte avec les Etats-Unis et le Brésil, deux mauvais élèves dont l’indécision et les atermoiements, malmènent très sévèrement leurs populations respectives.
Notre Planète traverse la pandémie quasiment à l’unisson, les mêmes choix étant largement partagés par des cultures pourtant très diverses. S’il ne s’agit pas de parler ici, de « mondialisation heureuse », on peut quand même accueillir avec bienveillance, la possibilité qu’un consensus puisse embrasser l’humanité au point qu’elle mobilise ses énergies pour poursuivre un même objectif : lutter contre la pandémie aujourd’hui… et pourquoi pas demain, contre le dérèglement climatique et l’extinction massive du vivant consécutifs à l’épuisement des ressources fossiles.
La situation mondiale ressemble un peu à un « film-catastrophe, pas trop cataclysmique quand même ». L’économie mondiale est chahutée, ça et là, des foyers de contamination ressurgissent sur tous les continents sans qu’un traitement sûr permettent de les juguler, certains dirigeants politiques en profitent pour verser dans un populisme nauséabond quand d’autres perdent carrément les pédales en accumulant les bourdes désastreuses… mais soudain, au milieu de ce chaos surgit… la mission spatiale émiratie baptisée Al-Amal, espoir dans la langue de Voltaire.
Elle a pris son envol pour se lancer à la conquête de Mars. Elle devrait être suivie par la mission chinoise Tianwen – question du Ciel – puis par l’américaine Perseverance, pilotée comme il se doit par la NASA. Si la Lune conquise pour la première fois en 1968, n’intéresse plus guère le terrien moyen, Mars suscite les convoitises aussi bien publiques à grand renfort de coopération internationale que privées, avec pour chef de file, l’inaltérable Elon Musk. En 2031, selon les pronostics les plus optimistes, un équipage devrait faire le voyage aller-retour pour une mission de presque mille jours…
Comme dans une production à la « Netflix », quelques vaisseaux s’échappent donc, d’une Terre en proie au trouble et au désordre pour rejoindre un monde neuf. Notons que plus ils s’éloignent, plus nos messages radio mettent du temps à les atteindre et c’est en minutes qu’il faudra compter lorsqu’ils arriveront à destination.
Même si cette nouvelle frontière fait rêver, notre bonne vieille Terre demeure le seul vaisseau spatial à notre disposition, capable d’accueillir et de protéger la totalité de l’Humanité. Autant dire que nous avons un inestimable intérêt à en prendre soin, à la réparer et à la préserver pour la transmettre aux générations futures. Mais n’est-ce pas le plus extraordinaire défi qui mérite d’être relevé ?