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CFIA : bonne cuvée 2014

Le rendez-vous de l’industrie
agroalimentaire avancé au mois de février cette année, a tenu ses promesses
avec des présentations de nouveautés en exclusivité française, et même des
exclusivités.

 

Les organisateurs
du Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire peuvent féliciter
ses visiteurs ! En effet, si la neige n’était cette année pas au
rendez-vous, ce sont des trombes d’eau qui attendaient les industriels à leur
arrivée dans la cité des ducs de Bretagne. Cela n’a manifestement pas refroidi les
plus de 16000 industriels qui sont venus découvrir les dernières nouveautés de
pas moins de 1300 exposants, faisant de cet opus l’un des meilleurs depuis sa
création.

 

Premières apparitions en France

Dans ces
conditions, pas question pour les exposants de présenter du vent. Pour
satisfaire les industriels au CFIA, il faut du concret et du nouveau. Un défi largement
relevé cette année, avec quantité de produits présentés pour la première fois
en France depuis leur sortie. Exemple avec Weg, qui dévoilait au public
français sa gamme de moteurs Super Premium IE4, dont la particularité est d’utiliser
des aimants permanents  mais de
fonctionner comme des modèles asynchrones, ce qui permet de les piloter sans
variateur de puissance. L’Allemand présentait également ses modèles IE3 Premium
Atex zone poussière et Wwash, recouverts d’une peinture Nobac, pour « no
bacteries », mais aussi ses variateurs de fréquence MW500 (pour les
moteurs de 2,2 à 3,7 kW), « des variantes IP66 du CFW500 qui peuvent être
montés sur un moteur ou dans une armoire, au choix », explique Yves Jamet,
responsable gestion de projets & marketing. Autre nouveauté : le
CFW100, un variateur de très petite taille, destiné aux moteurs de De 0,18 à
0,75 kW, avec IHM et soft PLC intégrés, capable de communiquer via modbus, CAN
Open et DeviceNet grâce à des petits modules qui se branchent en façade par un
port de type miniUSB.

Première
sortie également pour une nouveauté dévoilée lors du dernier SPS IPC
Drives : les IHM intégrées à la plateforme Sysmac chez Omron.
« L’idée est d’aller plus loin que juste donner une informations sur la
machine », commente Olivier Ledey, chef produit pour la gamme Automation
chez Omron. Avec l’application Remote Viewer, les personnels de maintenance
peuvent ainsi aussi bénéficier d’une copie de l’IHM d’une ou de plusieurs
machines sur une tablette connectée en wifi.

Chez Bosch
Rexroth, on connaissait les îlots de distribution compacts AV03. Au CFIA,
l’Allemand présentait également leurs grands frères AV05. Au programme, un
débit de 700 l/min (contre 300 pour les AV03) et un gain de place et de poids –
respectivement 50 et 55% – obtenus notamment par la conception en diagonale du
distributeur et une optimisation des flux d’air dans le composant. Chaque îlot
de distribution AV05 peut accueillir jusqu’à 10 modules E/S et se connecter via
un coupleur de bus de terrain – Profibus DP, CAN, Ethernet – dimensionné dans
un module central de largeur inférieur à 50 mm. Sur le salon, l’Allemand présentait
également des nouveaux entraînements électriques de grande puissance (de 110 kW
à 4 MW) et des composants mécaniques inédits, dont des vérins électriques à vis
à rouleaux satellites, apportant davantage de poussée que les modèles classiques.

Weidmüller
profitait au CFIA de la première occasion d’exposer ses entrées/sorties
U-Remote, mais aussi ses alimentations 24V PROeco, plus compactes que ses
autres modèles (profondeur maximale de 120 mm), mais intégrant un relai
d’alarme et un powerboost non permanent. Sans oublier la robustesse, avec une
plage de températures de fonctionnement fiable de -25°C à +70°C et un MTBF
supérieure à 500 000 heures, selon le fabricant. Ces PROeco sont disponible en
3, 5 et 10 A, mono et triphasé.

Chez Sick, c’est
le petit Deltapac qui faisait sa première sortie française à Rennes. Ce
« smart sensor » utilisé avec ou sans déflecteur, est aussi simple à
utiliser qu’une cellule classique et capable de détecter ou de compter les
produits disposés par accumulation, sans espace entre eux.  Pour cela, il utilise quatre émetteurs laser Pinpoint
et des récepteurs à deux échelles d’énergie, combinés à la technologie de
mesure de distance Siric de Sick. Résultat, nul besoin de séparer les objets
sur les convoyeurs, même quand ils défilent à 3 m/s, ou d’utiliser la vision
pour des discerner. Parmi les autres nouveautés dévoilées par l’Allemand, on
notera le Transpatect, capteur photoélectrique multitâches qui détectent les
objets transparents ou semi transparents (comme des bouteilles) sans réflecteur,
la technologie Flexiloop dans le monde de la sécurité et… une nouvelle sonde à
oxygène  baptisée Transic 100LP, qui
vient du domaine du contrôle des fumées.

Dans l’instrumentation
justement, Endress+Hauser exposait cette année à Rennes plusieurs de ses
innovations récentes : un capteur vortex doté d’entrées et sorties en
forme de cône, pour réduire les longueurs nécessaires de tube avant et après
l’instrument, et son capteur de température iTHERM Quicksens ITC. Un capteur
dont la réactivité est nettement plus élevée que sur des capteurs classiques.
« Cela permet de réduire considérablement les consommations d’énergies en
suivant au plus près la consigne », commente Urs Endress, président de la
filiale française.

Cette année,
ifm electronic a lui aussi fait le plein de produits dédiés à
l’agroalimentaire, à commencer par la version longue de son LMT 100, permettant
la détection de niveau par le haut de cuve, en complément des solutions de
détection par le côté. Annoncé lors de la précédente édition mais sorti plus
tard dans l’année, le détecteur 06 Wetline faisait également sa première
apparition à Rennes. Un produit attendu car cette cellule de détection par
suppression d’arrière-plan étanche et de très petite taille, capable de
fonctionner dans les brouillards humides et disponible en version design
aseptique, est tout particulièrement adaptée au monde agroalimentaire. Les
autres industriels peuvent cependant aussi se réjouir : « nous allons
sortir une version plastique pour les applications non alimentaires »,
annonce Jan-Remy Fromentin, PDG d’ifm electronic en France.

A quelques pas
de là, Kep France exposait quant à lui ses dernières évolutions en termes de PC
et panelPC, notamment en versions tout inox, mais aussi son offre de micro-automates.
« Nous proposons des ensembles micro-automates et afficheur au prix des
blocs relais », affirme Philippe Mourat, Directeur Général. Dans ce
domaine, Kep vient également de sortir un nouveau coupleur Profinet pour
entrées/sorties déportées. Baptisé KNA 9187, il dispose de deux connecteur RJ45
(vitesse de communication jusqu’à 100Mbps) et permet de piloter jusqu’à 1024
E/S digitales ou 64 E/S analogiques.

 

Du neuf dans les automates

Dans le
monde des automates, justement, entre autres nouveautés – un nouveau modèle de
PC industriel et des relais utilisant la technologie de connexion Plug’in,
notamment – Phoenix Contact présentait aux visiteurs du CFIA son automate
Axiocontrol 1050 qui autorise, grâce à sa grande célérité (90 µs pour 1000 instructions)
et une connexion de bus directe, de tirer parti des performances des entrées/sorties
Axioline (jusqu’à 63 modules). A noter, la commande dispose d’un système UPS
intégré « qui permet de mettre en veille tout le process et de sauvegarder
les données en cas de coupure d’alimentation », précise Thierry Lecœur,
responsable produits Automation chez Phoenix Contact France. Parmi ses autres
caractéristiques, on retiendra une capacité mémoire jusqu’à 2 Gb et une plage
de température de fonctionnement de -40°C à +60°C.

Toujours
dans les automates, outre le M580 et son Ethernet « du sol au plafond »,
Schneider Electric a également revu son offre destinée aux petites machines
simples et communicantes avec son outil Machine Structure Next Generation,
associé aux automates M221. Ces modèles qui viennent complémenter l’offre Twido
en reprennent le format mais y apportent davantage de performance avec une
connexion Ethernet, une vitesse d’exécution de 0,2 microsecondes par
instruction et de « petits modules expert » pour faire du comptage
rapide, du PTO pour gérer du mouvement simple… Et pour aller plus loin, les
constructeurs de machines pourront également opter pour le M251, plus puissant,
doté de deux ports Ethernet et autorisant, notamment, une connexion via wifi
avec une tablette pour exécuter une IHM déportée.

Enfin,
toujours dans le même domaine, Rockwell, qui avait osé un stand sans
produit,  présentait cette année son
Armor GuardLogix, « un automate 
programmable « on machine » IP 67 étanche qui s’installe
directement sur la machine », annonce Olivier Vallée, responsable
marketing. Ce PAC (pour programmable automation controller) est classé IP 67
sil 3 PLC et CAT 4, dispose d’une mémoire de stockage de 4 Mo pour le code, de deux
connexions Ethernet/IP, d’un système de connexion rapide, d’un port USB et d’un
emplacement pour carte SD. Pour les petites machines autonomes, l’Américain
propose également ses micro-automates programmables micro820, dotés de 20
points d’entrées/sorties, de ports Ethernet, d’un emplacement microSD et d’un
système d’enregistrement horodaté des informations. Il est également possible,
comme pour le reste de la gamme, de lui adjoindre un écran déporté de 3,5
pouces.

B&R
Automation, pour l’édition 2014 du CFIA avait choisi de mettre en avant des
produits typiquement agroalimentaires : des moteurs tout inox – dont la
version prototype avait été dévoilée l’an dernier – et les derniers Automation
Panel et Panel PC 900 pour potence, dont la technologie SDL3 permet de déporter
l’écran jusqu’à 100 m via un cordon RJ45.

Enfin, pas
de nouvel automate pour Siemens cette année au CFIA, mais la présentation, en
avant-première, de son nouveau variateur Sinamics V90. Destiné lui aussi
notamment aux petits constructeurs de machines, il constitue une solution
simple et économique de positionnement
mono-axe, en particulier pour les mouvements cycliques à forte cadence. « Rapide
à mettre en œuvre et facile d’utilisation, il s’accompagne d’un logiciel
gratuit et graphique de mise en service (V-assistant) permettant de visualiser
son système mécanique, et d’en simplifier le paramétrage. Il intègre une
fonction de sécurité (STO) lui garantissant l’arrêt du moteur en cas de besoin »,
précise le fabricant. Et il se connectera aussi facilement à un automate Simatic…
Il est d
isponible en 4 tailles, jusqu’à 7kW de puissance.

 

Des robots inédits

Autre
nouveauté sur le stand de Siemens, le robot delta 5 axes sans moteur embarqué
développé par Majatronic. La différence avec un robot delta classique ? Pour
se passer du moteur sur la platine, qui monopolise de la capacité de charge, il
emploie deux cardans spécifiques, sur la platine supérieure et la platine inférieure.
Avantage : le moteur est placé en haut, sur la partie fixe, ce qui confère
au robot du couple (50 Nm), sans surpoids. « Cela permet de manipuler des
objets lourds avec une dynamique importante », note Julien Schuler,
ingénieur développement chez l’Allemand. Evidemment, le modèle exposé sur le
stand était piloté avec du 100% Siemens&he
lip;

Côté
robotique, Fanuc exposait sur le salon son dernier robot parallèle, le M2iA 3s.
Ce modèle de 3 kilogrammes de capacité de charge prend place dans la gamme
entre les M1 et M3 et reprend plusieurs éléments de son grand frère. Avec deux
robots couplés, il est possible d’atteindre des cadences de 120 coups par
minutes, selon le fabricant. Il est disponible en version 4 axes actuellement,
et bientôt 6 axes.

Toujours au
chapitre de la robotique parallèle, le précurseur du domaine ABB dévoilait –
sur le stand de son partenaire Gebe2 Productique – cette année sur le CFIA une
mécanique inédite : un nouveau Robotpicker doté d’une capacité de charge
de… 8 kilogrammes (voir notre article page sss). La performance de ce nouveau
modèle ? Il gagne en capacité, mais conserve l’amplitude de mouvement des
modèles inférieurs. A noter, pour la première fois, ABB faisait la promotion sur
un stand français de Thomas & Betts (T&B), un géant américain connu
pour ses colliers de serrage, ses gaines et ses raccords, mais aussi pour ses
offres en éclairage et coffrets électriques.

 

Des innovations récompensées

C’est
également grâce à un produit de robotique, Softpic, qu’Adept France a été primé
cette année d’un Trophée de l’innovation. On avait déjà aperçu ces préhenseurs
hybrides entre pinces et ventouses capables d’attraper tous types d’objets,
même des produits panés, sous forme de prototypes lors de précédents salons.
Ils font désormais l’objet d’une gamme complète de produits standards. « Pour
la manipulation de produits très spécifiques, nous pouvons également développer
des préhenseurs sur mesure. Pour cela, nous scannons les produits, développons
le préhenseur à partir de ces données et le fabriquons à l’aide d’une
imprimante 3D », détaillent les responsables d’Adept en France.

L’Allemand
Festo avec lui aussi gagné un trophée de l’innovation au CFIA il y a deux ans.
Il a eu moins de chance cette année, son système Wave Handling étant nominé,
mais non primé. Ce dispositif de convoyeur pneumatique très original est
constitué d’éléments indépendants imbriqués les uns dans les autres sous un
tapis en latex. Chaque élément est constitué d’un vérin vertical de 1 à 2
centimètres de course, d’un distributeur, d’une alimentation et de sa propre
intelligence. L’ensemble (la démo du salon en regroupe 216) est piloté par un
contrôleur de Festo et provoque, en actionnant les vérins judicieusement, une
vague à la surface du tapis qui fait rouler les objets qui s’y trouvent. Leur
mouvement est ainsi généré par leur propre inertie. Parmi les applications
prévues de ce dispositif encore au stade de prototype, le convoyage de  fruits et légumes sans les abimer.

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