Le 18 avril, Arnaud Montebourg, ministre du
redressement productif, s’est rendu dans les allées d’Industrie Lyon 2013. Une
visite surprise pour distiller des messages forts aux exposants.
Grosse
surprise sur Industrie Lyon 2013 ! Au troisième jour du salon, les
exposants ont reçu, de façon presque inattendue, la visite du Ministre du
redressement Arnaud Montebourg. Au programme de sa visite, un (long) parcours
dans les allées de l’exposition et une (courte) allocution devant un public
presque réticent au départ, enthousiaste et apparemment convaincu à la fin. En
un mot : une opération séduction réussie.
Une visite attentive
Lors de sa
visite, le ministre a tout fait pour réaffirmer l’attention que porte le
gouvernement au devenir de l’industrie française. Sur le stand de la société
Guy Neyret, lauréat d’un trophée de l’innovation, « félicitation à vous et
à vos employés. Vous savez, nous encourageons les industriels qui ne sont pas
connus », déclarait-il. Chez Fanuc, il réaffirmait l’ambition du
gouvernement. « Nous cherchons à accroitre le nombre de robots en France.
C’est important pour remonter en gamme l’industrie française et relever les
défis de demain ». Et le ministre de motiver à sa manière Jean-Hugues Ripoteau,
directeur général de la filiale française du roboticien japonais :
« Pour la robotique, il y a l’engagement politique, mais aussi l’activisme
des hommes de terrains …/… Louis Gallois disait hier à la presse qu’il faut
10 ans de persévérance, mais on commence, on met le paquet. Il faut tenir bon
…/… Nous envoyons des messages de constance, de persévérance et de stabilité.
C’est notre boulot. Comme ça, vous vous sentirez à l’aise pour faire le
vôtre ».
Produire en France
Durant sa
visite, Arnaud Montebourg a ouvertement appelé les grands constructeurs de
machines-outils à produire dans l’Hexagone. « Vos machines, vous devriez
les construire en France, vous économiseriez sur les coûts de logistique.
Demandez-leur de faire ça. Lancez-vous là-dedans et moi, je vous
soutiendrai », déclarait-il ainsi à Saïd Nezlioui, directeur général de
Mazak France.
Le Ministre
a également écouté avec attention les doléances des représentants de
l’industrie. Face à Didier Bouvet, Directeur Général de BUCCI Industrie France évoquant
les défauts du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), le ministre
reconnaissait : « ce matin, nous avons fait une réunion sur le bilan
du CICE avec Louis Gallois et le premier Ministre. Il y a eu des retours disant
que les entreprises avaient peur d’aller chercher le CICE pour 2013, car elles
craignaient d’être considérées en difficultés par les créanciers. C’est un
problème. » A la remarque de Didier Bouvet que la limitation de ce crédit
d’impôt à 2,5 fois le Smic favorise les grands groupes et les acteurs des
services, il répond : « Nous allons faire le bilan à mi-parcours à la
fin de l’année et, tous les quatre mois, nous allons nous revoir avec Gallois
et le premier ministre et les ministres concernés et cette question est en
train de monter ».
Mission accomplie
Sincérité
ou démagogie ? Difficile de trancher. Reste que le ministre a fait mouche,
montrant qu’il maitrisait ses dossiers, distillant des messages en accord avec
les attentes des industriels. Et surtout, en programmant au dernier moment
cette visite aux fournisseurs de l’industrie française, il a tout simplement
remonté le moral de troupes qui en avaient bien besoin…