Un New Deal industriel se prépare, prédit Christian Estrosi lors du lancement officiel des Etats Généraux de l’Industrie.
Cette révolution – car c’en est une – pénètrera partout. Et l’enjeu des Etats généraux c’est précisément de l’organiser.
Comment ?
Le ministre répond « Pour ma part, je souhaite le lancement de grands projets transverses regroupant plusieurs pôles de compétitivité pour additionner leurs compétences et leur savoir faire au service d’objectifs ambitieux. Je souhaite que nous passions d’une « politique de branche » à une « politique de filière ».
Je ne crois pas seulement à l’intelligence de l’esprit mais aussi à celle du tour de main. La qualité de la production peut nous permettre de gagner des marchés autant que celle de la conception. Il faut changer notre approche de la politique industrielle. Il faut passer d’une « politique par secteur » à une « politique d’écosystème autour de grands projets ».
Il est temps enfin de mettre un terme au saupoudrage qui ne crée aucune dynamique, aucun élan. Le saupoudrage, c’est la solution de facilité. En aucun cas, ce n’est la solution de l’efficacité ».
Et le calendrier ?
Il se déroulera de la fin de ce mois à début février 2010 selon trois axes : – un axe national, – un axe régional, – et enfin un axe participatif via un site internet dédié.
Dès la fin de ce mois, un Comité national des Etats Généraux de l’Industrie (CNEGI) sera institué. Il associera de grands groupes industriels et PMI innovantes couvrant l’ensemble des secteurs industriels, les partenaires sociaux nationaux, des fédérations industrielles, des organismes de recherche publics et privés, des investisseurs, des parlementaires, le Conseil économique et social, des personnalités qualifiées, des représentants de « think tank », des économistes, des consultants, des sociologues, des architectes,…
Cinq thèmes transverses seront traités en parallèle :
– Innovation et entrepreneuriat : Comment promouvoir une R&D d’innovation de rupture ? Comment mieux diffuser l’innovation ? Comment améliorer la création et de la transmission d’entreprise ? Comment favoriser la transformation des PME en ETI ?
– Politique de filière, décloisonnement et partenariats : Comment refonder les relations donneurs d’ordres / sous-traitants ? Quel écosystème pour améliorer le développement international ?
– Emploi et formation : Comment assurer la pérennité et développement de l’emploi industriel ? Quels enjeux pour la formation et l’accompagnement social ?
– Compétitivité et croissance verte : Comment actionner tous les leviers de la compétitivité que ce soit en termes de processus ou de modernisation de l’outil de production ? Comment améliorer la productivité en respectant l’environnement ?
– Accès au financement : Quels besoins en termes de capital risque ? Quelles mesures complémentaires sur les fonds propres ? Quelles simplifications des structures d’aides actuelles ?
En plus des cinq thèmes transverses, cinq thèmes sectoriels seront travaillés :
– les produits intermédiaires et industries « énergivores » (secteurs de l’énergie, de l’environnement, de la chimie, nouveaux matériaux,…) ;
– les matériels de transports (automobile, ferroviaire, aéronautique, espace, nautisme, cycle,…) ;
– la santé (e-santé, dispositifs médicaux, médicaments et biotechnologies) ;
– les TIC (télécommunications et systèmes d’information, logiciel embarqué, contenus …)
– les biens de consommation (agroalimentaire, habillement, luxe,…)
Au niveau régional, dès la mi-novembre, les préfets de région organiseront, avec l’appui des commissaires à la ré-industrialisation, des ateliers de travail en collaboration avec les services déconcentrés DRIRE et DIRRECT, les Chambres de commerce et d’industrie. Ces ateliers régionaux réuniront localement les principaux acteurs de l’industrie organisés dans chaque région : PME/ PMI, pôles de compétitivité, partenaires sociaux locaux, fédérations industrielles, recherche, université, collectivités territoriales, élus, financeurs.
Un point d’étape mi-décembre présentera le diagnostic commun aux ateliers régionaux et au comité national. Au début du mois de février 2010, une grande Convention nationale conclura les Etats généraux. Il sera temps alors pour le Président de la République, en s’appuyant sur ce travail de fond réalisé collectivement, de présenter la nouvelle politique industrielle de la France.