Lors de notre dernière rencontre en 2011 –
voir le numéro 76 de Jautomatise -, l’entreprise taïwanaise changeait complètement
son organisation en Europe et se concentrait sur trois marchés : les automatismes,
les systèmes embarqués et les « intelligent services ». Deux ans plus
tard, le vice-président en charge des activités sur le vieux continent fait un
point d’étape.
Comment se porte Advantech ?
En 2011,
nous étions numéro 1 mondial du PC industriel devant Siemens et Kontron, avec
26% de part de marché. En 2012, notre chiffre d’affaires global a connu une progression
de 2%. C’est peu, mais c’est positif, compte tenu de la crise. Et nous avons
passé le milliard de dollars, à 1,06 milliards, pour 6000 employés. En 2013,
nous misons sur 3 à 4% de croissance. Ensuite, nous devrions connaître des
hausses à deux chiffres. Depuis notre réorganisation, nous sommes présents sur
des domaines très différents, menés par trois leaders différents. Pour
l’instant, c’est l’automation qui fonctionne le mieux. Les autres démarrent.
Mais ils devraient rencontrer un grand succès par la suite.
Quelle est la place de l’Europe dans votre
activité ?
Nous
réalisons 30% des ventes aux USA, 25% en Chine et 20% en Europe. En Asie et aux
USA, la croissance est plus forte qu’en Europe. Nous avons observé une petite baisse
de régime dernièrement en Asie, mais le marché y est toujours porteur.
Techniquement, l’Europe reste la région la plus avancée. C’est dont un client
important pour nous. Nos concurrents y sont des acteurs comme Beckhoff, B&R
Automation, Kontron, et Siemens. Et face aux autres constructeurs asiatiques de
PC industriels, nous avons l’avantage de disposer d’une forte présence sur le
territoire européen qui nous permet de rester compétitifs.
En France,
nous enregistrons de très bons résultats depuis deux ans. Nous avons commencé
par approcher de grands acteurs comme Airbus, Alstom, Schneider Electric, qui
ont commencé à outsourcer des produits à cause de la crise. Nous nous sommes
focalisés sur le transport et l’énergie, deux secteurs qui progressent malgré
la crise. Dans les PC industriels, nous avons connu une hausse de 10% en deux
ans, notamment grâce à notre partenariat avec Factory Systèmes.
Quelles sont les tendances dans les PC
industriels, justement ?
Pour les
modèles en rack, le marché est stable, mais les panel PC et les modèles fanless
(sans ventilateur) de type shoebox progressent très vite. Les clients veulent miniaturiser
leurs contrôleurs ; le PC embarqué (embedded) est alors une bonne solution.
En outre, Intel a développé des CPU qui s’adaptent bien au fanless. Les utilisateurs
des solutions de Wonderware, par exemple, veulent pour leur part des panel PC
dotés d’écrans tactiles multipoints de grand format.
Le cloud est une solution d’avenir selon
vous ?
Dans le
monde de la supervision, les demandes de serveurs industriels ont progressé de
50%, afin de mettre en place des solutions de cloud privé. Nous développons
actuellement de nouveaux produits dans ce domaine. Dans l’industrie, le cloud
public peut avoir un intérêt, pour les infrastructures. Chez Advantech, nous
étudions actuellement la possibilité de connecter nos appareils au Google Cloud.
Au sein des usines, les industriels privilégient le cloud privé, pour des
raisons de sécurité.
Quid des microcontrôleurs, comme vos
Apax ?
Nous
commençons à voir des projets avec ce produit. Dans les smart grid, par
exemple, il faut des automates dotés de fonctions de communication, pour mettre
en œuvre des solutions de plus en plus intelligentes. Le Machine2machine
constitue également une partie importante de l’Internet des objets, sur lequel
nous misons beaucoup. A l’avenir, la plupart des appareils seront connectés
ensemble et chaque appareil aura sa propre adresse IP. L’idée, c’est de
collecter la donnée et de la transférer sur différentes interfaces. Mais on
aura toujours besoin de développements logiciels pour construire les applications.
L’an
prochain, nous sortirons encore de nouveaux modèles d’Apax, ainsi que des
modèles plus compacts et moins chers, qui pourront aussi correspondre aux
besoins des intégrateurs dans le transport. A SPS IPC Drives, nous avons aussi
dévoilé nombre de nouveautés, dont toute une gamme d’écrans tactiles multipoints,
mais aussi des modules de communication Adam montés en parallèle, c’est-à-dire,
afin d’éliminer les soucis en cas de défaillance de l’un d’entre eux.