Difficile de rester optimiste dans un climat mondial si anxiogène. Dans quelques mois, lorsque nous aurons laissé le bout du tunnel derrière nous et que nous contemplerons à nouveau le monde sereinement, nous prendrons conscience que ce que nous traversons actuellement n’est qu’une péripétie.
Au-delà des menaces bien réelles que la pandémie fait peser localement sur nos vies, l’espèce humaine avec ce qu’elle a de meilleur, reste mobilisée et elle œuvre sans relâche pour combattre le mal. Ce n’est qu’une question de semaines avant qu’un traitement vienne amoindrir les effets dévastateurs du virus sur les patients et qu’un vaccin permette de protéger efficacement les individus. Car la mobilisation internationale des biologistes, des épidémiologistes, des médecins, des pharmacologues et d’une foule d’autres chercheurs issus d’une grande variété de disciplines, est exemplaire atteignant de toute évidence un niveau d’engagement jamais atteint jusqu’à présent pour quelque autre cause que ce soit dans le monde.
C’est de cela dont il faudra se rappeler demain et, dont on peut se réjouir dès aujourd’hui.
La mobilisation dont nous aurons su faire preuve face à la pandémie, devra être reproduite dans le monde d’après pour affronter les autres menaces qui pèsent sur l’ensemble des sociétés humaines. L’objectif prioritaire devrait être de tordre le cou au réchauffement climatique pour arriver à un développement conscient et respectueux des ressources limitées que la nature met à notre portée.
Si l’industrie porte sa part de responsabilité dans le caractère préoccupant que revêt la situation climatique aujourd’hui, elle peut aussi être une part de la solution. Puisqu’elle peut produire des millions de dose de médicament et autant sinon plus, de fioles de vaccins, elle peut de la même manière, fabriquer en nombre les équipements qui demain, permettront d’exploiter l’énergie solaire, de stocker ce qui en résulte, de désaliniser l’eau, de fertiliser les zones les plus arides, de transformer ou de recycler les objets du passé dépassés… Cet effort doit être consenti mondialement, non en considérant qu’il s’agit d’un frein au développement mais au contraire en comprenant que c’est une formidable source de croissance et – espérons-le – de bien-être pour le plus grand nombre. Relever ce défi imposera de réapprendre à consommer et donc, de réapprendre à créer, à produire, à distribuer sans gaspiller, en réparant ce qui a été abimé et en préservant ce qui doit être sauvé.
Nous aurons besoin d’une industrie dont le fonctionnement et la dépense énergétique seront maîtrisés en s’appuyant sur une révolution digitale pensée dans le respect du bien commun. Gageons qu’il faudra au passage, comprendre la nécessité d’en partager les fruits aussi équitablement que possible. Le développement durable est un défi mondial et il sera impossible de profiter de la croissance qu’il porte en restant chacun dans son coin.