Vous avez décidé de faire votre carrière dans les automatismes ? Vous avez bien fait. C’est là qu’est l’avenir. Et quel avenir ! Selon une étude réalisée récemment par le cabinet Roland Berger les emplois de 3 millions de salariés seraient menacés par leur remplacement par des robots d’ici à 2025. Ça fait rêver, non ?! Ça en fait du robot et des services associés !
Seulement voilà, encore faudrait-il s’entendre sur les termes « robot » et « automatisme ». Car selon les définitions des uns et des autres, le calcul varie de façon très importante. Répondez sans réfléchir : Un aspirateur qui fonctionne tout seul, c’est un robot ? Une voiture sans chauffeur, c’est un robot ? Un système qui écrit des articles à partir d’informations récoltées selon leur importance déterminée par un algorithme mathématique, c’est un robot ? Un volet roulant et une chaudière qui se mettent en marche en fonction de l’ensoleillement, ce sont des automates ? Un ordinateur dans le cloud suffisamment puissant pour concurrencer des courtiers en assurance, c’est un robot ? Un drone qui vous suit pour vous filmer quand vous faites du vélo, c’est un robot ? Un Furby, c’est un robot ? Un système bardé de capteurs capable de faire un diagnostic après avoir pris vos constantes, c’est un robot ou un automate ? Et quels sont les emplois tués par ces machines ?
Evidemment, il y a le cas épineux de la machine programmée pour tuer des humains. Ce robot tueur à gage, évidemment, c’est un robot et l’on ne peut pas soutenir qu’il est inoffensif…
Au-delà de ces jeux sur les mots, même si l’on s’en tient à l’idée « industrielle » du robot et de l’automate, il est clair que ces technologies ont encore un bel avenir chez nous, dans nos usines (mais cela, ce n’est pas nouveau), dans nos maisons (là encore, on nous en parle depuis suffisamment longtemps pour en être convaincus…), mais aussi dans des domaines inattendus. Par exemple, savez-vous qu’aujourd’hui, la centrale d’achat de Leclerc dans l’Est de la France inaugure un centre de distribution de ses magasins totalement automatisé ? Le principe : les marchandises arrivent régulièrement sur des palettes en camion, sont injectées dans un stockage automatisé et ressorties dans un ordre prédéterminé pour honorer les commandes de chacun des magasins. Dans ce domaine, la difficulté réside dans le fait de pouvoir construire une palette dite « hétérogène », c’est-à-dire constituée de produits très divers, qui ne s’écroule pas au premier virage du camion. Pas facile…
Centres de distribution, drives, magasins plus classiques, mais aussi centres de préparation de commandes du e-commerce, les opportunités nouvelles pour les spécialistes des automatismes et des robots sont nombreuses dans la logistique. Et compte tenu de la difficulté de certaines tâches, il y a de quoi s’amuser. Et si vous aimez l’espace, sachez que là aussi, les opportunités sont belles. Un Philae qui saute de la sonde Rosetta pour aller atterrir sur une Tchourioumov-Guérassimenko (on dit atterrir sur une comète ?), à plusieurs centaines de milliers de kilomètres de nous, c’est aussi un chef d’œuvre d’automatisme. D’ailleurs, tout le monde ne qualifie-t-il pas Philae de robot ? D’accord, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu (les harpons n’ont pas fonctionné), mais c’est quand même un bel exploit !
Vous n’êtes pas séduit par la logistique ou l’espace ? Pas grave. Allez voir du côté des loisirs, des sports, des transports, il y a quantité de choses à améliorer par les automatismes. Et dites cela aux jeunes que vous croisez, dites-leur de venir travailler dans la conception et la réalisation de ces solutions automatisées du futur, tous azimuts, et vous verrez que cette idée que les robots tuent certains emplois deviendra sinon une sottise, en tout cas un détail.
Jean-Sébastien