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LA RÉALITÉ AUGMENTÉE, MARIAGE DU RÉEL ET DU VIRTUEL

AINSI QUE QUELQUES
GRANDS NOMS DE
L’INDUSTRIE S’EFFORCENT
DE LE DÉMONTRER, LA
RÉALITÉ AUGMENTÉE EST
SUFFISAMMENT MATURE
POUR PARTICIPER À LA BONNE
MARCHE DES INSTALLATIONS
INDUSTRIELLES EN FACILITANT
LA SURVEILLANCE ET LA
MAINTENANCE DES SYSTÈMES
ET DES AUTOMATISMES QUI LES
PILOTENT.

Comme les retours d’expérience le
démontrent, la moitié du temps d’une
intervention en inspection ou en
maintenance d’équipements, est
perdue à rechercher les informations
pertinentes, par exemple, en entrant en
relation avec la salle de contrôle où se
trouvent concentrées toutes les
interfaces et les indicateurs relatifs aux
données de fonctionnement des
machines et des systèmes de
commande orchestrant la production.
Pour simplifier la mission des
opérateurs intervenant sur site, il
faudrait dans un monde idéal, que tous
les indicateurs critiques, puissent être
visualisés in situ et que chaque
équipement nécessitant une
surveillance, soit équipé d’un dispositif
d’alarme visuel. Et il faudrait encore que
ces dispositifs de surveillance puissent
évoluer voire, être reconfigurés,
entraînant l’obligation de disposer de
schémas, de plans d’implantation, de
nomenclatures, etc.

LE VIRTUEL À LA RESCOUSSE
DU RÉEL

Pour faciliter les interventions sur site à
l’heure où l’on ne parle plus que d’usine
connectée et d’Internet industriel des
objets (IIoT), le groupe Schneider Electric mise sur une technologie de
pointe : la réalité augmentée qui
permet de déporter vers un
environnement logiciel, les indicateurs,
les alarmes et toutes les informations
dont les opérateurs ont absolument
besoin lors de leurs visites
d’installations. La réalité augmentée
peut couvrir un groupe de machines,
une ligne d’assemblage, l’ensemble des
équipements assurant l’automatisation
et l’alimentation énergétique d’une
chaîne de production vue dans son
ensemble ou même, tous les
équipements d’un site qu’ils soient à
l’intérieur des bâtiments ou même à
l’extérieur.

Après avoir recensé, listé et référencé
tous les biens et les matériels devant
faire l’objet de visites périodiques que
ce soit pour la conformité ou la
maintenance, la première étape
opérationnelle consiste à
photographier en haute définition, tous
les équipements concernés : machines,
robots, armoires abritant les
automatismes et les équipements
électriques, passages de câbles et de
canalisations, au besoin, accès spéciaux
comme les sas, les trappes, les trous
d’homme, etc.

Un équipement peut faire l’objet de
plusieurs prises de vues pour par
exemple, montrer d’une part son état
en fonctionnement et de l’autre, le
détail des équipements qu’il recèle.
Ainsi, une première vue représentera
une armoire électrique fermée avec sa
porte équipée de voyants et de
cadrans, sa poignée voire, sa serrure…
et une seconde image permettra de
voir les appareils et le câblage intérieur.

Lorsque tous les biens et les matériels
ont été photographiés, les images numériques sont intégrées dans le
logiciel permettant de créer le système
de réalité augmentée. Etape
fondamentale, chaque image va alors
être analysée afin d’en tirer un modèle
permettant la reconnaissance optique
de l’équipement correspondant.
Lorsque deux matériels sont
suffisamment semblables pour
empêcher que le logiciel puisse les
différencier (ex. : deux portes
d’armoires électriques ou deux carters
de machine, de même forme, couleur et
taille), une étiquette semblable à un
QR-code va être apposée in situ sur sa
surface pour permettre son
identification sans la moindre
équivoque.

Sur chaque image, les points d’intérêt
sont ensuite enregistrés afin de
recenser les éléments utiles à
l’information des intervenants :
dispositifs de mesure ou de
surveillance, appareillages autorisant
les réglages et les ajustements des
paramètres de fonctionnement,
sécurités, verrous, etc.

MESURES PHYSIQUES ET
INDICATEURS D’ÉTAT

L’étape suivante consiste à recenser
dans le système informatique de
l’entreprise, les sources de données
matérialisant les indicateurs critiques
(grandeurs physiques mesurées,
marqueurs d’états, etc.) et les alarmes
utiles aux opérateurs. Ces sources de
données sont alors reliées au niveau
logique avec les points d’intérêt
prépositionnés sur les images.

Connectée au réseau de l’entreprise,
l’application de réalité virtuelle va servir
d’interface entre le système
d’information et le site de production
dont la couverture numérique est
assurée par une ou plusieurs bornes
Wi-Fi si nécessaire. Les intervenants
peuvent alors se déplacer sur le site
avec des tablettes numériques
connectées à l’application de réalité
virtuelle via la liaison sans fil.
Pour effectuer une vérification sur un
équipement, le technicien déclenche la
caméra de la tablette et vise l’appareil à
contrôler. Le système de
reconnaissance optique de l’application va identifier le matériel par
reconnaissance optique et superposer
sur l’image, tous les points d’intérêt qui
lui correspondent. L’application étant
reliée en temps réel aux sources de
données, les alarmes et les valeurs des
grandeurs mesurées sont
immédiatement accessibles à
l’opérateur. L’application peut aussi
donner accès à des informations
complémentaires comme des
documents recélant des conseils
d’intervention, des mises en garde de
sécurité, des plans, des schémas, etc.

DE L’EXPÉRIENCE « PILOTE »
À L’APPLICATION EN VRAIE
GRANDEUR

Le groupe Schneider Electric utilise
d’ores et déjà sa technologie de réalité
augmentée dans ses usines comme sur
le site du Vaudreuil, labellisé « Vitrine
Industrie du Futur » par l’Alliance.
Tout opérateur muni d’une tablette
exécutant l’application de réalité
augmentée qui pilote la caméra
intégrée, verra des icones apparaître en
surimpression sur l’image de telle ou
telle machine ou de tel ou tel
équipement. Ces icônes permettent
d’ouvrir une fenêtre qui peut afficher
une grandeur physique, un indicateur
graphique, un état de fonctionnement, un déroulé opératoire, un guide de
maintenance ou tout autre élément
d’information multimédia (PDF, images,
vidéos, etc.) qui apporte une réelle
valeur contextuelle.

La force de cette technologie de pointe
réside dans le fait qu’elle peut être
appliquée à n’importe quel équipement
quel que soit son âge ou sa date
d’installation pour peu que les
informations et le savoir que l’on
souhaite rendre disponible à son sujet
existe ou puisse être produit sous une
forme numérique ou une autre.

Thierry PIGOT

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