Les cobots ou robots
collaboratifs ont
définitivement quitté le
champ de l’expérimentation
pour entrer dans les usines
auprès des opérateurs
auxquels ils prêtent main
forte. Fanuc a présenté en
2015, un cobot déplaçant
jusqu’à 35 kg de charge
qui s’apprête à connaître
de multiples déclinaisons.
L’année 2016 verra incontestablement
le décollage de l’Industrie
du Futur dans laquelle
la robotique et ses évolutions les
plus récentes, occuperont une place
prépondérante.
C’est Nicolas Couche, responsable
de la division robotique qui
est venu à la rencontre de l’équipe
de Manufacturing pour apporter
des éclairages sur la politique de
Fanuc en matière de développement
d’équipements industriels de
nouvelle génération.
Quelle place la robotique collaborative
occupe-t-elle chez Fanuc ?
Nous travaillons à la robotique collaborative
depuis de nombreuses
années. Nous avons notamment
présenté officiellement en avril
2015, le cobot CR35ia qui est
le premier modèle de ce qui va
devenir une gamme de produits
collaboratifs.
Ce robot est intéressant en ce
sens qu’il est différent de tout ce
qui existe aujourd’hui sur le marché.
Par exemple, il est capable
d’emmener 35 kg de charge ce qui
est une première mondiale en la
matière. Autre particularité, Fanuc
s’est basé pour ce projet, sur un
robot on ne peut plus standard.
Pour rendre cet équipement collaboratif,
nous lui avons adjoint des
fonctions de sécurité importantes
comme un capteur d’efforts placé
sous le pied du robot qui est en
mesure de contrôler les couples et
les efforts lorsque le bras va être en
contact et aussi, une coque verte.
La couleur n’a pas été choisie au
hasard. Elle permet de distinguer
le CR35ia de nos autres robots
qui sont tous jaunes. L’humain
étant plus attiré par le vert que
par le jaune, ce choix doit faciliter
une collaboration nouvelle entre
l’homme et une machine qui est
nouvelle pour l’industrie.
Justement, que peut-on dire de la
présence de l’homme à proximité de
ce robot ?
Fanuc a réfléchi à différents scénarios
de travail. Le robot collaboratif
a une première fonction qui
permet de travailler dans un atelier
sans l’encager, c’est-à-dire, sans
aucune barrière autour. A la limite,
il peut travailler sans opérateur autour
de lui. Il peut aussi fonctionner
en présence de l’homme, l’un et
l’autre accomplissant leurs tâches
indépendamment en coopération.
Mais ils peuvent aussi travailler
en collaboration, et là le robot va
réellement aider l’opérateur dans
des tâches spécifiques comme
le CR35ia qui va déplacer des
charges lourdes et encombrantes
à sa place.
Ce produit est né d’une étude de
marché très spécifique où il y avait
une demande claire et précise
de la part des constructeurs et
des équipementiers automobiles
à l’échelle mondiale. Le CR35ia
permet en effet, de manipuler des
éléments de tableau de bord, des
boucliers de véhicule, des roues de
voitures donc, des choses lourdes
ou encombrantes ce qui va aider
les opérateurs là où se posent
des problématiques d’ergonomie
et de charges élevées, impliquant
une réelle pénibilité au cours de la
journée de travail.
Est-ce que l’on peut imaginer
d’autres modèles capables de déplacer
d’autres facteurs de charge ?
Dans tous nos développements, il
y a une réflexion menée à très long
terme qui tient compte de la notion
de standardisation et de l’effet de
gamme. Nous avons choisi ce robot
sur la base d’un modèle standard
et cette logique qui met en
oeuvre une coque de protection, un
capteur d’effort et un logiciel de sécurité
DCS qui nous est propre, est
totalement viable sur d’autres modèles.
C’est d’ailleurs ce que nous
avons présenté au Japon début
décembre lors du salon IREX, avec
une gamme de petits robots reprenant
le même concept mais avec
des capacités de déplacement de
charges moins élevées.
L’année 2016 sera l’occasion de
voir apparaître au moins trois nouveaux
produits dans cette catégorie,
peut-être plus, tout dépendra
évidemment des demandes du
marché sur lequel Fanuc est en mesure
de donner un coup d’accélérateur
en phase de développement et
de production. Il faut rappeler que
c’est un marché naissant sur lequel
les clients se posent des questions
concernant l’usage réel en production.
On voit aujourd’hui apparaître
des cas où ce type de matériels est
intéressant voire même nécessaire.
Quels sont plus spécifiquement vos
cibles sur le marché français ?
En France, ce sont plus spécifiquement
les équipementiers automobiles
qui sont fortement intéressés
par cette technologie ou aussi
parfois des PME qui sont obligées
de simplifier de l’installation d’un
robot dans un atelier, en mettant
de côté la notion de sécurité physique
dans l’interaction avec les
opérateurs. Là précisément, il est
possible de positionner un robot
dans un atelier avec un opérateur
qui peut travailler à côté sans que
cela pose de problème et, c’est
accepté par les organismes chargés
de la sécurité.
S’agissant de l’installation proprement
dite, comme il s’agit d’un
robot standard, il se programme
exactement de la même manière
que n’importe quel autre modèle
que nous fabriquons. Ainsi, les
opérateurs des entreprises qui utilisent
déjà d’autres robots estampillés
Fanuc n’ont besoin d’aucune
formation. Pour les autres, cela
reste un robot standard qui se programme
avec les moyens évolués
que nous proposons.
La robotique collaborative apporte
un plus en limitant par exemple
l’encombrement dans les ateliers
et en permettant d’optimiser une
production. C’est particulièrement
vrai dans les usines où l’espace est
limité et dans lesquelles, la mise en
place d’une enceinte pose immanquablement
des problèmes.
Peut-on en attendre une réduction
des coûts ?
La réduction des coûts est à étudier
puisqu’elle s’inscrit dans un
ensemble. Un robot collaboratif
s’installe en faisant au préalable,
une analyse de risques très précise
qui devra valider le mode de fonctionnement
de l’ensemble. Le robot
en tant que tel est collaboratif mais
après, il faut tenir compte de tout
l’outillage, des pièces transportées.
L’analyse doit montrer que l’on
peut faire fonctionner l’ensemble
correctement et en sécurité.
Ensuite le calcul du ROI doit aussi
tenir compte de l’ensemble de
l’investissement puisqu’au départ
cela peut coûter un peu plus cher
du fait des équipements supplémentaires
et de la technologie mise
en oeuvre.