De la N.I. Week qui s’est déroulée
en mai dernier à Austin, capitale
de l’Etat du Texas, au N.I.
Day qui a occupé le Palais des
Congrès de Paris le 7 novembre,
les spécialistes de la mesure,
de l’automatisation et de la
robotique, ont pu préparer
leurs stratégies au regard des
nombreux lancements annoncés
par National Instruments en
2017.
Antonin Goude, ingénieur produit embarqué chez National Instruments a expliqué à la WebTV, Manufacturing.
fr, la portée des profondes évolutions
qui transforment l’environnement de
développement LabVIEW.
On a beaucoup parlé de LabVIEW lors
de la N.I. Week au printemps, puisqu’on
a aujourd’hui deux déclinaisons de cet
outil de développement ; comment s’y
retrouver ?
Rappelons que LabVIEW est né en 1986,
c’est-à-dire, il y a plus de trente ans. C’est un
environnement de programmation qui
historiquement, visait à faciliter le contrôle
des instruments. Depuis, chaque année
apporte son lot de nouveautés au logiciel
LabVIEW mais 2017 marque une étape
importante, puisqu’arrive une nouvelle
génération des logiciels de National
Instruments dont LabVIEW forme le cœur.
Tout d’abord dans la continuité de
l’environnement déjà connu, on trouve
LabVIEW 2017 mais aussi, une version
radicalement nouvelle, LabVIEW NXG –
pour NeXt Generation.
S’agit-il de deux modules
complémentaires qu’il faut acquérir
séparément ou est-ce au contraire deux
environnements distincts visant des
marchés différents ?
Dissipons les inquiétudes, les deux logiciels
arrivent en même temps et ensemble :
lorsqu’on achète LabVIEW 2017, on reçoit un
package qui intègre aussi LabVIEW NXG 1.0,
sans surcoût d’aucune sorte.
Chacun de ces environnements va
effectivement cibler des cœurs de métiers
et donc, des applications différentes, notamment en fonction de l’approche que
l’on aura dans le développement en
lui-même.
LabVIEW NXG, le nouveau logiciel va viser
les applications dans lesquelles on souhaite
automatiser les tâches récurrentes
d’acquisition de données ou de contrôle d’instruments. Par exemple, être en mesure
d’automatiser l’accès au matériel, le
paramétrage ou éventuellement faciliter les
premières mesures liées au système. Nos
équipes ont travaillé pour faire en sorte que
toutes ces étapes soient simplifiées et
automatisées pour l’utilisateur, tout en
gardant la force initiale qu’a LabVIEW à
savoir, la possibilité de personnaliser et de
développer le code-source de ces mêmes
tâches.
LabVIEW 2017 va plutôt s’attacher aux
applications plus complexes qui mettent en
jeu des systèmes embarqués ou des
dispositifs de contrôle-commande distribués,
en maximisant tous les développements qui
existent depuis de nombreuses années tout
en y ajoutant de nouvelles fonctionnalités
spécialement adaptées à la complexité d’une
machine.
Sur des projets qui sont déjà en cours de
développement, on va donc plutôt favoriser
l’accès à l’environnement LabVIEW 2017 qui
représente en quelque sorte, la continuité
alors que LabVIEW NXG est plutôt focalisé
sur les nouveaux designs, les nouvelles
conceptions des systèmes d’acquisition de
données ou de pilotage d’instruments sur
table. En fonction de la démarche dans
laquelle se trouvera l’utilisateur, il fera son
choix entre l’un des deux logiciels en se
servant éventuellement du guide que nous
avons à cette fin, mis en place sur notre site
Internet.
Existe-t-il des zones de recouvrement
entre ces deux outils logiciels ?
Rappelons qu’au cœur de LabVIEW, on
trouve un compilateur qui permet de rendre
exécutable, le code-source qui est
développé. Or, cet outil est le même pour les
deux avatars de LabVIEW coexistant
aujourd’hui. Il en va de même pour les outils
de mise au point et de débogage.
C’est autour des aspects de découverte des
matériels, d’automatisation du
conditionnement des signaux, de
paramétrage de l’équipement, d’analyse et
de post-traitement des données que la
simplification est patente dans LabVIEW
NXG. C’est ce qui permet aujourd’hui à un
utilisateur n’ayant pas de compétences en
programmation, de pouvoir aisément
prendre en main un matériel complexe pour
arriver au résultat et se concentrer sur
l’analyse a posteriori.
A l’inverse, grâce à son écosystème
d’interfaces de programmation (API),
LabVIEW 2017 va plus spécifiquement se
focaliser sur l’environnement-machine. Nous
avons mis en place différents ensembles
d’outils (toolkits) – soit intégrés, soit
optionnels – permettant par exemple l’accès
à la technologie DDS (Data Distribution
Service), le recours aux protocoles de la pile
OPC UA, que l’on retrouve dans le monde
des automaticiens. Au travers d’une API
gratuite, nous facilitons aussi l’intégration
dans LabVIEW des services du cloud via
Amazon Web Service.
Ces toolkits permettent d’ouvrir LabVIEW à
des infrastructures tierces ou à d’autres
langages de programmation pour intégrer du
code en Python, en C++, en Ladder… dans le
processus de développement.
Peut-on entrer plus dans le détail des
nouvelles fonctionnalités portées par
LabVIEW NXG ?
La découverte du matériel est une tâche
récurrente dans les opérations d’acquisition
de données. En automatisant ce processus,
on facilite l’accès aux voies de mesure, voire
on permet de connaître le type de mesures
pris en charge par le module détecté.
Qu’il s’agisse de mesures acoustiques, de
jauges de température ou autre, tout le
paramétrage de conditionnement du signal
va être à l’utilisateur sans programmation.
L’autre élément prépondérant dans LabVIEW
NXG est l’environnement d’analyse qui se
met en œuvre en quelques clics. Dès que les
données commencent à être collectées, on
peut accéder à un jeu de fonctions
mathématiques (filtres, limites, et.). Ces
fonctions natives de traitement du signal
permettent en temps réel, de jouer sur le
signal reçu pour par exemple, faire ressortir
l’information significative dans la mesure
initiale après avoir filtré un bruit blanc.
Quel est le calendrier de disponibilité de
ces nouveaux avatars de LabVIEW ?
Les deux environnements – LabVIEW 2017 et
LabVIEW NXG 1.0 – sont d’ores et déjà
disponibles pour les utilisateurs qui peuvent
les télécharger.
LabVIEW NXG 2.1, la version préliminaire est
déjà accessible en ligne (ni.com/techpreview)
dans le cadre du programme « aperçu
technologique des logiciels NI ». Cette
dernière ajoute par exemple, la possibilité
d’intégrer automatiquement du code HTML
et les dernières technologies issues du Web
directement dans une application… sans que
l’utilisateur ait besoin d’avoir la moindre
compétence dans ce domaine.