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Le manufacturier redonne des couleurs aux industries mécaniques

Les industries mécaniques
enregistrent un chiffre d’affaires
de 123,8 milliards d’euros en
2016 qui marque une progression
de près de 2 % par rapport au
millésime précédent. Le secteur
connaît donc une année positive
qui du coup, dépasse son niveau
d’activité d’avant crise.

La conjoncture des principaux secteurs clients des industries mécaniques s’est nettement améliorée en 2016, faisant
écho à l’augmentation des dépenses
d’investissement de l’industrie
manufacturière. Au reste, cette tendance
favorable est quasi-générale. La croissance
se poursuit notamment dans les filières
aéronautique et automobile ainsi que dans le
secteur de la chimie. Alors qu’il a souffert de
fortes baisses en 2015, même le secteur de la
construction se trouve dans une phase de
reprise.

Les taux d’utilisation des capacités de
production se sont redressés et se trouvent
légèrement au-dessus de leur niveau de
longue période : 84,6 % dans l’industrie. Ce
facteur, favorable à l’accroissement des
dépenses d’investissement, se conjugue avec l’amélioration de l’outil de production,
notamment liée à la mesure de
suramortissement qui a servi de véritable
catalyseur. L’industrie française est ainsi
replacée dans un cercle vertueux qui avec le
retour des profits, lui permet d’innover et
d’investir pour conquérir de nouveaux
marchés et générer à nouveau des marges.

Ainsi, la mécanique tricolore occupe toujours
le sixième rang mondial derrière la Chine, les
États-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie.

Des allemands et des
britanniques et des
russes qui Boudent nos
équipements

Atteignant une croissance de 3,2 %, les ventes
destinées au marché intérieur ont fortement
progressé en 2016. Les ventes à destination des
vingt-huit pays – bientôt vingt-sept – membres
de l’Union européenne représentent près de
56,1 % des exportations des industriels de la
mécanique, soit une progression de 2,3 % sur un an. Ce dynamisme est pour l’essentiel porté
par les marchés de l’Europe du sud, avec un
marché italien où la croissance atteint 5,4 % et
espagnol où la progression est de 5 %. Les
marchés allemand et anglais signent en
revanche un recul de respectivement, -0,6 %
et -0,7 %. Rappelons que l’Allemagne reste le
premier client des industries mécaniques
françaises avec 14,9 % du total des
exportations.

Les exportations vers le reste de l’Europe ont
progressé de 5,6 %, avec néanmoins des
situations contrastées. Ainsi le recul du marché
russe qui est de -3,6 % a par exemple, été
compensé par les livraisons à destination de la
Turquie qui connaissent une hausse de 2,6 %.

Les exportations en dehors de l’Union
européenne sont restées quasi constantes
puisqu’elles représentent 7,6 % du total, contre
7,5 % en 2015.
Le taux d’exportation direct pour l’ensemble
du secteur est de 39 %.

L’ensembLe des
secteurs progressent

La transformation des métaux et la fonderie
progresse de 1,1 % en 2016 avec des soussecteurs en croissance à l’exception de la
chaudronnerie. La plupart des secteurs clients
ont connu une conjoncture favorable,
notamment l’automobile et le bâtiment.

L’équipement mécanique a connu une
progression de 2 %, comparable à celle de 2015
qui se situait à 2,6 %. Une hausse partagée par
tous les type de machines à l’exception de
celui tourné vers le secteur agricole.On peut encore souligner la croissance de la
mécanique de précision qui s’est encore
intensifiée en 2016 à 1,5 % contre 0,4 %
précédemment.

Un emploi industriel
sur cinq est
mécanicien

Premier employeur industriel en France, les
effectifs du secteur mécanicien sont estimés
à 619 000 salariés en 2016, ce qui représente
environ 20 % du total des emplois industriels.

Après le recul de 1,72 % constaté l’an passé
– le nombre passant alors de 640 000 à
629 000 salariés –, le recul est à peine moins
prononcé en 2016, à 1,59 %. Il s’explique par la
recherche de gains de compétitivité et par le
manque de visibilité des entreprises
mécaniciennes sur leurs carnets de
commandes principalement à l’international.
En cas de besoin, elles ont privilégié l’intérim
et les contrats à durée déterminée (CDD). Et
pourtant, de nombreuses entreprises
rencontrent des difficultés de recrutement
dans les métiers hautement qualifiés.

reprise de
L’investissement
confirmée

Amorcée en 2015, la reprise de
l’investissement se poursuit. Estimée par
l’Insee à 4 % en données brutes et en valeur
pour l’ensemble de l’industrie manufacturière,
elle est du même ordre pour le secteur de la
mécanique. Deux chiffres symbolisent cette
dynamique : les ventes de robots industriels
progressent de 15 % et celles des chariots
élévateurs de près de 40 %.

La FIM, qui s’appuie sur l’enquête Insee,
estime qu’en 2017 la hausse devrait se
poursuivre avec une demande de
l’investissement productif en progression de
5 % dans la mécanique.
Les effets du dispositif du suramortissement
et les perspectives d’investissement de
l’ensemble de l’industrie manufacturière
laissent entrevoir une année 2017 au moins
équivalente à 2016. La demande intérieure
devrait rester dynamique, en dépit de
l’épisode électoral.

Le prochain défi pour les industries
mécaniques françaises consiste à reconquérir
des parts de marchés à l’exportation afin de
poursuivre leur croissance. Les efforts
d’innovation et d’investissement ainsi qu’une
certaine modération salariale rendent cet
objectif réaliste pour autant que soit
poursuivie et amplifiée la politique favorable
à la compétitivité du secteur.

La FIM estime que la hausse de l’activité des
industries mécaniques en 2017, pourrait
atteindre 1,7 % à 2 %.

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