L’emballage fait figure d’Eldorado pour les
fournisseurs de composants d’automatisation. Pour preuve, la dernière édition
du salon français dédié à ce secteur fourmillait de nouveautés.
Plus de
doute ! Les professionnels de l’automatisation adorent l’emballage !
On les comprend, car si l’activité dans ce secteur est à l’image de la
fréquentation de la dernière édition du salon du même nom, qui s’est tenu du 19
au 22 novembre 2au Parc des Expositions de Villepinte, tous les espoirs sont
permis.
Emballés par
des perspectives de marché positives, les spécialistes des composants en tous
genres ont même réservé pour l’occasion leurs
dernières nouveautés pour les visiteurs du salon. Certains ont même étés
récompensés d’un Packs Innovation Award, décerné par un jury d’experts. C’est le
cas de Bosch Rexroth, dont le moteur avec variateur intégré IndraDrive Mi2 (de
5 à 30 Nm de couple) a été primé notamment pour les économies qu’il génère. En
effet, ce composant connecté (on peut en mettre 20 en série) à un convertisseur
de signal par un câble unique portant les données et la puissance, engendre des
gains de place et de coût, et une amélioration de 50% en termes d’efficacité
énergétique. En option, le dispositif peut intégrer des fonctions de sécurité. Autre
nouveauté de Bosch Rexroth, le distributeur AV03 (AV pour pour Advanced Valve)
bat, lui aussi, des records de performance, avec un débit d’air de 300 l/min
pour une largeur de distributeur de seulement 12 mm. Pour cela, il inaugure le
« principe de la diagonale », c’est-à-dire que le tiroir est placé en
diagonale dans le corps du distributeur. Avec cette astuce, « la taille de
chaque distributeur est 45% inférieure à celle d’un modèle classique de même
débit », assure-t-on chez Bosch Rexroth. En outre, ce modèle 20% moins
cher qu’un modèle traditionnel accueille un bus de terrain en fond de panier.
Et là encore, une astuce : le bus fait office de câble d’alimentation. Il peut
gérer jusqu’à 128 bobines.
Dans un tout
autre domaine, Flexlink affiche lui aussi des bonds en performances tous
azimuts. En effet, son nouveau convoyeur X65 (pour 65 mm de largeur), qui
remplace le XL, bénéficie d’une capacité de charge doublée (5 kg max avec une
charge globale de 150 kg sur le convoyeur), d’une capacité de traction doublée,
à 1000 N, et d’une vitesse de translation multipliée par deux, pour atteindre
120 m/min. Quant au niveau de bruit du système, il a été divisé par…deux !
Le prix du X65, lui, reste le même que celui du XL et tous les accessoires associés
au précédent modèle sont compatibles avec le nouveau.
Le picking
des produits, des boîtes et autres sachets compte parmi les tâches les plus
importantes dans l’emballage et nécessite de disposer de préhenseurs adaptés.
Outre sa gamme standard, Schmalz propose dans ce domaine le VEE, un nouveau
concept de main de préhension modulaire composée d’une bride, de la connexion
avec le générateur de vide, d’un système de changement rapide de préhenseur et
d’un module de base simple, double ou quadruple qui accueille la structure
portant les ventouses. Le système est entièrement modulable, dans la limite de
12 ventouses (dans un rectangle de 400×300 mm), pour une capacité de charge de
3 kg. A noter, l’utilisateur pourra configurer son préhenseur directement sur
le site internet de Schmalz à partir de données de base et obtenir
automatiquement un fichier 3D du préhenseur et une doc au format pdf.
Toujours
dans la pneumatique, Piab vous propose pour sa part d’économiser de l’énergie
en réduisant les gaspillages d’air comprimé grâce à son concept Pilean, qui
combine les clapets Pisave Sense intégrés dans les systèmes de ventouse et le
régulateur de vide Pisafe Optimise, qui règle l’alimentation en vide en
fonction de l’utilisation. Résultat, au lieu de tirer sur la pompe lorsqu’une
ventouse n’est pas en contact avec le produit à manipuler, « on consomme
juste ce qu’il faut pour obtenir les 40% de vide désiré au niveau des ventouses
actives », note Gildas Cabal, responsable marketing. Selon lui, ce système
permet de gagner enter 40 et 60% sur la consommation d’air.
Ce souci de
maîtrise des consommations énergétiques, Schneider Electric en a fait l’un de
ses chevaux de bataille, pour les grandes installations, mais aussi les
machines plus modestes, via des outils de suivi de consommation des composants
(attention, pas la partie motion n’y est pas intégrée pour l’instant)
disponibles directement via le logiciel Somachine. A noter, le Français propose
également dans ce sens un IHM baptisé GTO très peu gourmand en électricité.
Mais Schneider s’intéresse également aux composants les plus petits des
installations, à l’image de son Roller Sensor, alternative aux cellules
infrarouges installées sur les convoyeurs. Ce petit système sous forme de barre
intégrant plusieurs cellules et un indicateur led est placé entre deux rouleaux grâce à un système de
ressort. L’avantage : « il est moins exposé aux chocs que les
cellules classiques », note Philippe Beignon, ingénieur d’application en
convoyage.
Chez Omron, la nouveauté de cette année s’appelle
FQ2, un capteur de vision intelligent capable de lire des codes 1D et 2D et du
texte, en 50 ms, voire de les comparer. Efficace jusqu’à 1 mètre de distance
pour un champ de 400 mm au carré, il constitue une solution plus limitée qu’un système
de vision, mais facile à installer et à utiliser.
Toujours
dans les composants, SEW étend le principe de son Movigear à l’ensemble de la
gamme avec les moteurs DRC, qui sont tout simplement « un movigear sans le
réducteur », auquel on pourra donc adjoindre la transmission que l’on
veut. Ce moteur asynchrone économique et à la plage de vitesse étendue existe
en deux tailles : de 0,55 et 1,5 kW (soit 2,6 et 7,2 Nm). Autre nouveauté,
le Movifit Basic : un convertisseur de fréquence disponible en variante démarreur ou variateur
et qui peut être connecté à l’installation via un bus ASi.
Chez B&R automation, le nouveau
module d’analyse vibratoire X20 CM 4810 peut être installé comme un autre
module d’entrées-sorties classique dans les systèmes de contrôle pour assurer
des tâches de maintenance préventive. Connecté à un capteur qui suit le
comportement vibratoire de la machine, il permettra de détecter une anomalie et
ainsi déclencher des opérations de maintenance avant qu’il ne soit trop tard. A
noter, sur son stand, l’Autrichien inaugurait une nouvelle installation de démo
réunissant trois robots de types différents, une solution de vision et une
barrière de sécurité, le tout contrôlé par un PC industriel, afin de démontrer le
caractère universel de Powerlink en termes de contrôle robotique et sa capacité
à traiter des fonctions de sécurité.
C’est
également un module d’entrées/sortie qui fait, entre autres, l’actualité chez
Siemens. Avec le ET200SP, l’Allemand gagne en place, puisqu’il propose jusqu’à
16 I/O dans le même encombrement qu’auparavant. Autre caractéristique, ces
modules utilisent Profinet en bus interne, afin d’éliminer tout goulet
d’étranglement des données avec une traduction des informations. En outre, ceux
qui croyaient que l’offre de Siemens ne pouvait plus s’étendre seront surpris
d’apprendre que l’Allemand fait de la robotique ! En effet, il propose des
solutions complètes de robots Delta mécanisées par des partenaires intégrateurs
et motorisées et contrôlées par ses soins.
L’emballage
séduit d’ailleurs beaucoup les professionnels de la robotique, quasiment tous
présents sur le salon cette année, avec leurs dernières nouveautés. L’Allemand
Kuka profitait ainsi de l’événement pour présenter au public français sont
dernier-né Agilus (déjà présenté dans un numéroo précédent de Jautomatise),
dans le cadre d’une démo simulant une installation de palettisation. Chez
Fanuc, ce n’est pas une, mais trois nouveautés que le Japonais propose au monde
de l’emballage, à commencer par le M3ia 12H, une version trois axes à la
capacité de charge de 12 kg de son robot parallèle. Destiné à l’encaissage et à
la manipulation sans réorientation, il sera disponible en version classique ou
« food ». Autre nouveauté, le M710ic 50H est un robot 5 axes de 50
kilogrammes de capacité de charge, destiné lui aussi à l’encaissage. Ses atouts ?
Il présente un rayon de 2 mètres, et est véloce, assurant par exemple un cycle
de 250-1000-250 mm avec une charge de 10 kg 37 fois par minutes, ou un cycle
90-400-90 mm 50 fois par minute. Enfin, sur le M20ia 20M, le constructeur
multiplie par trois les performances en termes d’inertie d’un robot de 20
kilogrammes de capacité en en troquant la structure à arbre creux par pour un
arbre « semi creux » et un poignet en ligne. Et le Japonais nous
promet d’autres nouveautés très bientôt…
Aux acteurs
de l’emballage, ABB veut montrer qu’il peut être présent à tous les
stades : process, picking, packing et palettising. Outre la cellule Mini
Pal, qui change de nom pour devenir Flexpal mini, l’Helvético-suédois mettait
cette année en avant une réalisation de
son partenaire intégrateur Unista. Cette nouvelle cellule de dévracage de
flacons inaugure une structure inédite : l’utilisation d’un carrousel en
circuit fermé. Arrivant par le dessous, « les flacons sont remontés par un
tapis sur un carrousel et passent dans un tunnel de vision. Là, une caméra Cognex
fournit les coordonnées de chaque flacon au robot Flexpicker, qui prend le
flacon et le replace debout sur un tapis », expliquent les concepteurs de
la machine. Cadence de croisière : 90 coups par minute !
Et chez
Yaskawa ? Pas de nouveauté robotique cette année. Par contre, des levés de
voile du côté des drives, avec le Varispeed, un ensemble variateur+onduleur
dans le même bâti. son avantage : outre la compacité, « il travaille directement
en AC-AC , ce qui ne génère pas d’harmonique », commente Stéphane Surmon, directeur
commercial Crives & Motion. Enfin, le japonais propose désormais ses
moteurs Sigma en version mini, de 10 à 30 W. Ces moteurs brushless trouveront peut-être
peu d’applications dans l’emballage, mais plutôt pour motoriser des tables de micro
positionnement, ou encore des machines de gravure.
Une
chose est sûre, les visiteurs de cette 41e édition d’emballage, qui
se tenait en outre en parallèle cette année avec le salon Manutention, auront
été particulièrement soignés en termes de nouveautés. Désormais, ne reste plus
qu’à les adopter sur le terrain…
