Créateur de la start-up Sentryo,
Laurent Hauserman profite
de ce début de d’année pour
partager son approche de la
cybersécurité afin d’inciter
chacun d’entre nous, à prendre
la mesure des transformations
à l’oeuvre dans l’industrie pour
changer notre regard.
Par quoi faut-il commencer pour partir du
bon pied ?
Chaque début d’année est un moment
privilégié pour prendre de bonnes
résolutions. En matière de cybersécurité
dans l’industrie, c’est souvent le moment de
revenir sur les attaques les plus connues et
les grandes tendances. Aller au delà
nécessite des budgets et une validation de
sa hiérarchie. Mais il existe une manière
ludique et peu coûteuse de mieux cerner la
problématique : sortir de son bureau et aller
sur le terrain, visiter durant une journée une
installation industrielle. C’est peu connu,
mais il est possible de visiter de
nombreuses installations toute l’année et
de mieux comprendre les Operational
Technologies (OT).
J’ai eu la chance, cette année, de visiter
plusieurs installations industrielles. Quelle
chance me direz-vous ? Allez voir des
endroits où l’on travaille chaque jour, où
l’on a des contraintes de sécurité, où l’on
est enfermé sans voir parfois la lumière du
jour ! Pourquoi diable parlerait-on de
chance ?
Pourtant, visiter une usine permet de
comprendre la richesse de ces installations,
leur complexité et aussi leur taille
imposante. C’est aussi rencontrer les
femmes et les hommes de l’industrie et
comprendre comment ils gèrent tous les
jours des risques portant sur notre santé,
notre environnement et la sécurité des
biens et des personnes. Enfin, c’est
comprendre la logique économique et la
dynamique actuelle de modernisation des
industries.
Quelles seraient vos résolutions pour
2017 ?
Les systèmes industriels sont complexes à
la fois par le nombre de systèmes
interconnectés mais aussi par l’étendue des
superficies couvertes par les installations
qui se déploient parfois sur des dizaines
d’hectares. Pour le comprendre, la première
résolution que je propose sera de visiter
une centrale nucléaire.
Chaque citoyen peut visiter la centrale
nucléaire proche de chez lui. Il suffit de
prendre contact avec le Centre
d’information du public (CIP) local qui se
charge d’organiser l’accueil des publics
intéressés. Les entreprises peuvent –
comme Sentryo l’a fait cette année –
envoyer des groupes de salariés découvrir
un tel site.
Lors de ces visites, des salariés d’EDF font
preuve de beaucoup de pédagogie pour
vous fournir les explications techniques
permettant de comprendre les installations.
Ensuite, lors de la visite, vous découvrez
des installations d’une taille extrême et
possédant de multiples sous-ensembles…
Dans le cas d’une centrale nucléaire, il
existe une multitude de systèmes de
contrôle industriel pour faire fonctionner
ces installations de grande ampleur. Bien
évidemment, on pense immédiatement aux
processus les plus critiques mais, il y a aussi
énormément d’équipements annexes
permettant à l’installation de fonctionner :
la turbine à vapeur, un système de
refroidissement et de condensation de
l’eau, des moteurs diesel de secours, une
alimentation électrique des systèmes de
contrôle, etc.