Du 4 au 8 novembre, une petite visite à interclima+elec
aura permis de confirmer que les solutions développées initialement pour
l’industrie trouvent désormais leur place dans la gestion technique des
bâtiments et la gestion de l’énergie.
Pas de
doute, les solutions développées à l’origine pour l’industrie trouvent
parfaitement leur place dans le bâtiment. C’est l’une des leçons qui ressort de
la dernière édition d’interclima+elec, qui se tenait du 4 au 8 novembre dernier
au parc des expositions de Paris Nord Villepinte, parallèlement à Batimat. La
preuve avec la dernière version de PCVue, le logiciel de supervision d’Arc
Informatique. La V11 s’adapte en effet au monde du bâtiment, d’abord avec une
ergonomie adaptée et des bibliothèques d’objets dédiées aux grands segments de
marché : chauffage, ventilation, fluides, etc. L’application permet
d’agréger les lots dans un système unique, grâce à un système d’onglets.
L’application bénéficie même de développements spécifiquement destinés aux acteurs de la gestion technique de bâtiments,
comme la possibilité de gérer le contrôle des équipements en définissant des
plages horaires. L’autre grande nouveauté de ce nouvel opus est son approche
« mobilité », également très adaptée aux besoins des acteurs de la
GTB. La V11 est ainsi accessible de multiples manières : multiposte,
client-serveur, architectures distribuées, utilisations mobiles de tablettes et
smartphones…
Gestion d’énergie
Autre
exemple, Schneider Electric dévoilait cette année sur le salon des services
pour le bâtiment, au nom déjà connu des industriels, à commencer par Smart
Struxure Lite, une « solution pour la gestion du confort et de l’énergie
des petits et moyens bâtiments ». Ce système, qui met en œuvre des
capteurs et détecteurs, des boîtiers « managers » baptisés MPM, une
supervision intégrée et un contrôle à distance, est un cousin – ou plutôt petit
cousin – du Plantstruxure proposé dans l’industrie. De la même façon, le
Français a lancé en septembre Energy Operation First, un outil de monitoring simplifié
pour des ensembles de 2 à 5 bâtiments. Grâce à des compteurs disposés dans les
bâtiments (jusqu’à neuf), le système mesure leurs consommations d’énergie, les analyse
et les compare, et affiche les résultats sous forme d’indicateurs adaptés à
l’utilisateur. Cette solution vise tout particulièrement les PME, les hôtels et
les restaurants.
Dans le
monde du matériel aussi, les développements industriels donnent lieu à des
solutions pour le bâtiment. La preuve avec Beckhoff qui présentait sur le salon
un exemple de solution complète capable de gérer l’éclairage, le chauffage et
la ventilation, les différents équipements (moteurs, ouvrants, etc.) et la
communication au sein d’un bâtiment, le tout grâce à des composants que l’on
retrouve habituellement dans l’industrie, à commencer car le PC embarqué CX
1010, cerveau de la solution.
Autre acteur
de l’industrie qui se fait une place dans la gestion des bâtiments, le Français
Mios propose d’utiliser ses « box » généralement utilisées pour la
remontée de données et l’analyse de la performance sur une même architecture
hardware dans un bâtiment. Son atout ? « Nous sommes les seuls à
gérer la data (automatisme régulation et contrôle-commande), les alarmes, le
contrôle d’accès RFID, la vidéo (pour du levé de doute vidéo) et même la voix
avec une seule box », répond David de Grunelius, ingénieur commercial et
marketing. Ces PC dépouillés dotés de quatre ports modbus sont ainsi capables
de gérer jusqu’à 100 entrées/sorties déportées et 64 lecteurs RFID, embarquent
leur propre base de données de type sql et un serveur full web. Très bientôt, l’entreprise
d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) lancera également sa supervision Mios
Vision, avec une offre « cloud », et une version ultracompacte de sa
box avec un émetteur 3G embarqué.
Des nouveautés
Rendez-vous
de tous les industriels du bâtiment, chaque édition d’interclima+elec constitue
l’occasion pour les fournisseurs de présenter leurs dernières nouveautés
matérielles. Cette année, Flir exposait ainsi ses toutes nouvelles caméras
thermiques EX et la technologie MSX qui associe des images thermiques à des
images réelles pour en améliorer la lecture (voir notre article page 27). De
son côté, PL Systems dévoilait au monde du bâtiment les derniers modèles d’API+IHM
d’Unitronics, baptisés Unistream. Faciles à programmer et intégrant un web
server, ces appareils combinant un panel de 7 à 10 pouces et une CPU et
différentes possibilités de connexion et d’entrées/sorties analogiques et
digitales au dos, sont désormais enrichis de fonctions intégrées simples (calculatrice,
agenda, etc.) et des fonctions destinées à faciliter la construction des IHM.
Dans le même
domaine, Kep France présentait sur cette édition sa nouvelle gamme de panelPC
économiques et le pupitre tactile multi-protocole eMMI 9000, capable
d’envoyer des emails (d’où le préfixe « e ») avec, en pièce jointe,
une capture de l’écran, via un logiciel gratuit. Ce modèle peut également y
joindre un fichier CSV pour assurer l’historisation des informations.
Evidemment, il supporte les protocoles de communication BACnet et KNX, très
usités dans le monde du bâtiment.
Autre
nouveauté pour les Français du monde de la GTB, mais pas pour les accros
d’automatisation industrielle (et les fidèles lecteurs de Jautomatise…), le PFC
200 de Wago, dévoilé cette année à la Foire de Hanovre, a également fait sa
première sortie française à interclima+elec. Cet hybride entre un PC et un
automate classique du fabricant « allie le déterminisme de l’automate à
l’ouverture de l’informatique », annonce-t-on chez Wago. L’appareil
emploie un processeur Cortex A8 600 MHz, dispose de deux ports Ethernet (il
peut communiquer via des protocoles sécurisés), d’une ou plusieurs interfaces, de
capacités de programmation et de stockage de données, le tout sous Linux 3.6
complété d’un noyau temps réel. Il est programmé sous Codesys. Il est disponible
en 4 versions, dont le 750-8202 destiné notamment à la gestion technique des
bâtiments et de l’énergie.
Des blocs de jonction innovants
Le bâtiment
est un gros consommateur de blocs de jonction. On ne s’étonne donc plus de voir
sur ce salon des innovations dans ce domaine. Ainsi, Phœnix Contact
propose-t-il désormais des blocs de jonction employant la technologie
d’insertion directe, ou « push in », sur des blocs de transfert de signaux
mais, aussi, sur ceux dédiés à la puissance. Une technologie « push
in »que l’on retrouve également sur les modules d’entrées-sorties sur
Ethernet de la série F Axioline.
Acteur
incontournable du monde du bâtiment, ABB s’est lui aussi penché sur le sujet
des blocs de jonction. Pour preuve, outre Emax2, « le premier disjoncteur
basse-tension au monde capable d’assurer la gestion d’énergie et la
communication avec les réseaux intelligents, une innovation qui pourrait
générer des économies d’énergie équivalentes à la consommation électrique de
1,4 million de foyers européens et contribuer à éviter les pannes électriques
générales », le géant helvético-suédois dévoilait cette année sur le salon
son SNK PI-Spring, un bloc de jonction qui intègre deux technologies de
raccordement en une seule connectique. ABB parle ainsi de « smart
connection », connexion intelligente en français. Baptisée PI-Spring,
cette technologie cumule l’insertion directe et un mode ressort. Il suffit d’introduire
un tournevis dans le système (et le tournevis reste en place de lui-même) pour le
déverrouiller et pouvoir insérer des fils de petite et grande section. Selon le
fabricant, cela constitue une source de gain de temps mais, aussi, un gain de
logistique grâce à la réduction des références. Cerise sur le gâteau, son design
asymétrique évite les erreurs de câblage et offre une zone de marquage 20% plus
grande que celles des modèles existants, pour un gain de 15% sur la hauteur du
composant. Comment faire la promotion d’un système si discret ? Avec un
défilé de mode, bien sûr ! Ainsi, à intervalles réguliers, des mannequins
dont les robes étaient décorées avec des morceaux de blocs de jonction défilaient
sur le stand d’ABB. So chic !