Economie

L’Etat mise à fond sur les smart-grids

La ministre de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie Delphine Batho s’est rendue au congrès SG Paris 2013
pour féliciter les premiers pas concrets du projet de poste électrique
intelligent de RTE… et pour rappeler l’implication de l’Etat sur la question de
la transition énergétique.

 

La Ministre
de l’écologie, du développement durable et de l’énergie aime la technologie.
Pour preuve, cette année, elle n’a pas hésité à se rendre au congrès SG Paris
pour remettre aux lauréats leur Smart Award (voir liste en encadré). Et pour
démontrer son vif intérêt, elle a également tenu à faire le tour des stands des
exposants avant une courte allocution, à l’occasion du lever de voile sur le
projet de poste intelligent de RTE et plusieurs industriels français. « Quand
on voit toutes les solutions présentées ici, on voit que l’objectif de réduire
la consommation par deux d’ici à 2050 est un objectif crédible et réaliste »,
commentait-elle après sa visite des stands.

 

Adapter nos modèles

Un an
presque jour pour jour après sa nomination, la ministre a conscience de l’importance
du débat sur la transition énergétique. « Le grand défi de la transition
énergétique, c’est le découplage entre l’évolution de la consommation
énergétique et la croissance économique et c’est en investissant dans
l’efficacité énergétique passive ou active que l’on va pouvoir réduire la
pointe électrique, réduire notre consommation et intégrer les défis posés par
les énergiques renouvelables intermittentes dans les réseaux électriques »,
explique-t-elle. « Cela nécessite une adaptation de nos modèles qui est en
discussion actuellement dans le cadre du débat national, notamment autour de la
question des systèmes locaux énergétiques et de l’autoconsommation, une
perspective que nous ouvrons pour prendre en compte les défis en termes
d’infrastructure de réseaux qui demanderaient, sinon, des investissements
difficilement soutenables ». Selon elle, la « bonne
articulation » mettrait ainsi en œuvre une plus forte décentralisation,
associée à un réseau national qui garantirait une sécurité d’approvisionnement.

 

Pousser les compteurs intelligents

Pour avancer
sur le front de la transition énergétique, plusieurs points sont
incontournables, à commencer par la création d’un « système économique
pour les économies d’énergie ». C’est, selon la ministre, l’esprit des premières
dispositions introduites dans la loi sur l’effacement, « avec les appels
d’offres Effacement par RTE, sans attendre la mise en place du mécanisme de
capacité, et la reconnaissance des effacements diffus, qui va permettre de
donner une valeur aux économies d’énergie », explique-t-elle.
Parallèlement, l’Etat veut accélérer l’adoption des compteurs intelligents.
« Nous travaillons ardemment sur la question du déploiement du compteur Linky.
Je souhaite que le lancement des appels d’offres soit décidé d’ici à la fin du
mois de juin. En ce qui concerne le compteur intelligent Gazpar, l’équivalent
de Linky dans le gaz, sur la base de la délibération de la commission de
régulation de l’énergie qui aura lieu mi-juin, le gouvernement décidera du
déploiement du compteur », déclare-t-elle. Et la ministre de rappeler que
le déploiement de Linky « permettra la création de 1000 emplois en France »…
Et pas question de s’arrêter là. « La première brique ce sont les
compteurs intelligents. La deuxième sera de rendre tous les dispositifs d’efficacité
énergétique active éligibles à tous les systèmes de soutien aux économies
d’énergie (certificats d’économie d’énergie, crédit d’impôt développement
durable…). Il y a aussi en préparation le décret sur les économies d’énergie
dans le secteur du tertiaire pour un certain nombre d’entreprises de taille
importante. Ce décret prévoit qu’il y ait cette double dimension : à la
fois l’efficacité énergétique passive du bâtiment mais aussi les usages de
l’énergie », annonce Delphine Batho.

 

 

Innovation et simplification administrative

Autre
engagement fort du gouvernement pour le développement des smart-grids, le
soutien à l’innovation technologique. « C’est l’essence des programmes
d’investissements d’avenir. Aujourd’hui sont rendus publics 8 nouveaux lauréats
des Appels à manifestation d’intérêt, qui sont co-pilotés par l’Ademe et le
CGI. C’est le troisième appel à manifestation d’intérêt réseau électriques
intelligent qui dévoile 8 lauréats dont le poste intelligent ». Et ce
n’est pas fini. « A la demande du Président de la République, nous
élaborons un nouveau programme d’investissements d’avenir et j’ai proposé au
premier ministre qu’il y ait un volet smart-grid dans ce futur programme ».

Enfin, qui
dit smart-grid dit réseau. Un aspect à ne pas négliger dans les discussions
futures. « Les défis que nous allons avoir à relever vont nécessiter la
construction ou le renouvellement d’un certain nombre d’infrastructures de
réseau. J’ai demandé à la direction générale de l’énergie et du climat et à la
direction générale de prévention des risques de me faire des propositions en
matière de simplification administrative pour les travaux d’infrastructure sur ces
réseaux, tout en tenant compte des études les plus récentes en ce qui concerne
les lignes à haute tension sur les impacts sanitaires. On peut faire évoluer
les procédures pour faciliter la réalisation de ces infrastructures et ce sera
l’objet d’un des volets ou de certaines dispositions qui prendront place dans
la loi de programmation pour la transition énergétique »

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