Nos voisins industriels allemands ont posé les bases du concept de l’Industrie 4.0 il y a déjà 10 ans. Susanne Kunschert, associée gérante de Pilz, a participé à la naissance de ce concept. Elle lancé son entreprise, spécialisée dans les techniques d’automatismes de sécurité, sur la voie de l’Industrie 4.0. Elle souligne que l’Industrie 4.0 n’est pas une fin en soi : il s’agit d’une vision, d’un principe directeur, et non d’un projet limité dans le temps. Selon elle, la réussite d’une stratégie Industrie 4.0 ne repose pas uniquement sur le déploiement de technologies numériques mais également sur la collaboration et l’engagement des collaborateurs ainsi que sur l’adoption de méthodes agiles pour la gestion des projets.
Comment avez vécu la naissance du concept de l’Industrie 4.0?
Nous fêtons cette année les 10 ans de l’Industrie 4.0 ! Le groupe de travail Industrie 4.0 initié par les autorités allemandes a été lancé en 2011 à travers l’Industry-Science Research Alliance. Cette entité conseillait le gouvernement allemand sur les questions relatives aux hautes technologies. J’ai été membre de cette alliance. J’ai donc assisté à la rédaction et donc à la « naissance » du concept de l’Industrie 4.0 dont les principes de mise en œuvre ont été présentés à la chancelière allemande Angela Merkel lors de la Foire de Hanovre 2013. Les concepts de l’Industrie 4.0 visent à permettre aux industriels de faire face à un enjeu majeur : produire à l’avenir de plus en plus des produits différenciés et plus sophistiqués au même prix, afin de s’adapter aux évolutions du marché. Comme toute innovation, le concept de l’Industrie 4.0 a été fortement médiatisé. Au début, le battage médiatique était tel que presque toutes les innovations produits portaient le label « Industrie 4.0 », si bien que le terme a été galvaudé. La désillusion a suivi ainsi que la prise de conscience que la mise en application des concepts de l’Industrie 4.0 impliquait un travail et des efforts considérables.
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