Présenté en avant-première à la fin de l’année dernière aux Etats-Unis, le M430iA/2F de Fanuc, récemment dévoilé en Europe, devrait donner les moyens à la firme japonaise de pénétrer plus avant dans le monde de l’agroalimentaire.
A la suite des palettiseurs
Tout a commencé pour Fanuc par l’ensemble des robots M410 de palettisation (avec aujourd’hui trois versions de ce robot quatre axes – 160, 300 et 450 kilos), des robots dont beaucoup d’autres offreurs se sont largement inspirés dans les années passées. Des mécaniques qui viennent se positionner en bout de chaîne d’emballage, et remplacent avantageusement les palettiseurs d’antan. Non pas que ces derniers ne répondent plus à la demande, mais la robotique apporte la notion de flexibilité que les palettiseurs n’ont pas. En dix ans, le succès a été au rendez-vous, on retrouve des robots de palettisation tout aussi bien dans les industries agroalimentaires que mécaniques ou dans le bois comme chez Taransaud pour palettiser les merrains (voir notre précédente édition).
Seulement avant d’arriver en bout de chaîne, d’autres opérations ont eu lieu, comme l’emboxage des composants, qu’il s’agisse de bouteilles ou de paquets de biscuits. Jusqu’ici, la robotique savait répondre à ce type de demandes, mais dans une majorité des cas, il s’agissait de mécaniques déjà existantes qui avaient été " détournées " pour ce marché particulier. Avec le M431iA/2F, Fanuc propose un robot adapté uniquement à ce métier.
Mais quelles sont ces caractéristiques si particulières des industries agroalimentaire ? C’est la question que pourraient se poser les néophytes, mais il suffit de regarder les contraintes sanitaires pour comprendre qu’il n’est plus possible d’implanter n’importe quel type de mécanique sur une ligne de production agroalimentaire.
Par exemple, les industriels de l’agroalimentaire, notamment dans les produits frais, n’hésitent pas à nettoyer au " Karcher " les lieux de production, notamment pour des raisons sanitaires. Ce nouveau robot fait plus qu’être étanche, le bras a spécialement été dessiné pour qu’aucune particule ou nourriture ne puisse se fixer sur lui, les arêtes ont été bannies.
En suivant la même démarche, il est impossible de laisser à l’extérieur le moindre câble qu’il soit destiné à amener de l’air comprimé pour le préhenseur ou la puissance électrique. L’ensemble des câbles passe maintenant à l’intérieur des bras du robot.
Bien entendu, les services de nettoyage peuvent laver le robot comme tous les autres éléments, et ce robot IP67 ne craint pas les détergents et autres produits corrosifs.
Des bras creux
Une fois installée sur la ligne de production, il reste au robot à remplir sa mission le plus rapidement possible. S’il est bien un critère important dans l’industrie agroalimentaire, c’est la rapidité. Un robot qui mettrait une minute pour prendre un paquet de biscuit et le déposer dans son emballage risquerait de ne pas rester très longtemps sur la ligne de production. Comme les lignes d’emboxage sont le plus souvent linéaires, c’est la machine qui a le temps de cycle le plus long qui donne la cadence.
Pour ne pas pénaliser l’ensemble de la ligne, " le robot est annoncé pour une cadence de 120 cycles par minute pour des poids n’excédant pas un kilo, ou de 100 cycles par minute pour des charges de deux kilos " précise Sumeet Vispute, le product manager de Fanuc America. Par rapport à un LR Mate 200iB, Fanuc annonce pour ce nouveau robot cinq axes, une augmentation des vitesses poignet de 33 %.
Lors de sa présentation aux Etats-Unis, le robot manipulait par groupe de quatre des produits pris sur un convoyeur et déposés dans un carton à la cadence 120 cycles par minute. Avait été rajouté pour l’occasion un système de tracking.
Il ne reste plus qu’à connaître la date de commercialisation en France de ce robot, qui complétera les M-430 situés déjà en fin de lignes.