Dans notre pays, l’industrie ne pèse que 12,6%
du PIB contre 23,2 % en Allemagne comme
le précisait une note du Comité national de
l’industrie. Pour se rassurer, on soulignera que
la Perfide Albion ne fait pas mieux avec une
industrie qui ne contribue que pour 12,5 % à sa
richesse nationale… piètre consolation.
Dans le même temps, on ne cesse de lire ici, là et
même partout ailleurs, que les temps changent
et qu’il faut plutôt s’en réjouir. La grande brouille
entre l’Est et l’Ouest est presque oubliée, le Péril
jaune n’inquiète plus, tout au plus réussit-on à
s’alarmer pour le réchauffement climatique et
l’épuisement des ressources naturelles.
Car force est de reconnaître que sur ce point,
la course effrénée à la croissance qui a marqué
le 20e siècle n’a guère fait dans la dentelle.
Les temps changent donc, et pour faire
redécoller notre industrie, certains nous
assurent qu’il faut nous positionner dans le
haut de gamme car : « un produit allemand,
c’est un produit de qualité dans l’esprit des
consommateurs. Il faut, de même, créer
une image de qualité pour la production
française», assure Louis Gallois qui dirige
aujourd’hui, le centre de réflexion appelé
« La Fabrique de l’Industrie ». Parmi les
autres mesures cosmétiques fréquemment
évoquées, on trouve: la refonte de la formation
professionnelle ou encore, les allègements de
charges sur les salaires jusqu’à trois ou quatre
fois le Smic, ce qui représente entre 80 % et
90% des salariés de France et de Navarre.
Il manque à cet inventaire, un élément essentiel:
un projet capable de rassembler les énergies et
de galvaniser les esprits, en bref, de susciter une
adhésion collective. Certains se plaignent que les
jeunes rechignent à s’orienter vers les métiers de
l’industrie mais avec quel objectif ? Augmenter
la productivité d’un ou deux pouièmes … gagner
0,04 points de PIB… réduire le taux de rejet à
4 pour 1 000… Palpitant !
Ayant lu la biographie d’Elon Musk, l’homme
qui prétend coloniser Mars d’ici 2040, qui
concurrence la Nasa et Arianne Espace avec les
lanceurs SpaceX et qui lance des véhicules aux
lignes futuristes carburant à l’énergie électrique,
je cite « je ne sais rien entreprendre sans un
objectif démesurément ambitieux, en phase
avec la manière dont je perçois l’avenir. »
Avec sous peu, 10 milliards d’habitants sur
notre irremplaçable planète bleue, les objectifs
ambitieux ne manquent pas. On peut comme
Elon Musk, mettre au point des véhicules
électriques aux performances égales ou
supérieures à celles des voitures d’aujourd’hui,
inventer de nouveaux modèles de production
d’énergie, intégrer le recyclage et la récupération
dès la phase de conception des objets
industriels, créer des filières de revalorisation,
concevoir des machines de dépollution des
océans… la liste est presque inépuisable. Plutôt
que d’arriver trop tard sur une ligne de départ
où il sera demain difficile de se départager de
nos compétiteurs, prenons – pour une fois,
une vraie longueur d’avance en misant sur le
développement – réellement – durable. Voilà ce
que doit être l’industrie… du futur, non ?