La Fédération des industries
mécaniques annonce qu’en 2017,
les industries mécaniques
françaises ont enregistré un chiffre
d’affaires de 127,8 milliards
d’euros, soit une augmentation de
3,3 % par rapport à l’année 2016.
En outre, cette croissance a connu
une nette accélération au
quatrième trimestre, engendrée
principalement par les
exportations.
A l’intérieur de l’Hexagone, le marché
des industries mécaniques est
toujours aussi dynamique puisque la
demande intérieure a crû de 3,8 % en 2017.
Le dispositif de suramortissement mis en
place l’année précédente, a continué à
produire des effets positifs alors même qu’il
a pris fin en avril 2017. Les principaux
investissements portent sur le
renouvellement de machines et sur des
mises aux normes techniques d’équipements
liées à la sécurité et à l’environnement. Le
virage de l’Industrie du Futur est bien pris
par le secteur qui se modernisent pour
monter en gamme et gagner en
compétitivité, notamment à l’export. A titre
d’exemple, les ventes de robots industriels
sur le marché intérieur ont augmenté de
29 % en 2017 comparativement à 2016.
Au niveau mondial, la mécanique française
conserve sa sixième place derrière la Chine, les
États-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie. La
nette reprise de la demande étrangère a permis
à nos industriels de réaliser un chiffre d’affaires
à l’international de 49,8 milliards d’euros en
2017, soit une hausse de 3,2 % par rapport à
l’année précédente avec un taux d’exportation
qui atteint 39 %. On notera que les ventes à
destination des 27 pays membres de l’Union
Européenne représentent plus de la moitié du
total des exportations (56,2 %).
Evolutions
sectorielles et
perspectives futures
Les trois secteurs d’activité de la mécanique
ont bénéficié de la reprise : la transformation
des métaux progresse de 2,6 %, l’équipement
mécanique enregistre une hausse de 2,3 % et la
production du secteur de la mécanique de
précision a bondi de 8,7 % par rapport à 2016.
Premier employeur industriel en France avec
quelque 20 % des emplois du secteur, les
industries mécaniques comptaient
615 000 salariés en 2017, soit une diminution de
0,6 % par rapport à l’année d’avant.
Cette tendance devrait s’inverser en 2018, face
à la hausse de la demande puisqu’en France,
l’appareil productif présente des signes de
tension. En effet, un tiers des industriels estime
qu’il ne pourra plus répondre à un surcroît de
demande sans recruter, un niveau inédit depuis
la crise. Selon l’Insee pourtant, 42 % des chefs
d’entreprise rencontreraient des problèmes
pour embaucher du personnel qualifié, avec le
risque de pénaliser leur croissance.
L’accélération de la croissance ces derniers
mois augure d’une poursuite de
l’investissement en 2018. Estimée par l’Insee à
+4 %, elle devrait soutenir encore l’activité liée
au marché intérieur et bénéficier de la bonne
conjoncture des principaux secteurs clients
comme l’automobile, l’aéronautique ou encore,
la chimie. La hausse devrait également rester
soutenue à l’export. Selon les industriels, la
demande étrangère s’est significativement
améliorée au mois de janvier 2018, notamment
pour les constructeurs de biens d’équipement.
Néanmoins pour Bruno Grandjean, président
de la Fédération des industries mécaniques, les
industriels ne pourront profiter pleinement de
cette conjoncture favorable et rétablir leur
compétitivité tant que la fiscalité de
production restera aussi lourde. Selon lui, la
France part d’un mauvais diagnostic avec une
fiscalité favorable à l’innovation mais
défavorable à la production : « l’écosystème
français n’est pas favorable au Made in France.
La taxation punitive sur les usines y est unique
en Europe. En témoignent notamment la
cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
et la cotisation foncière des entreprises qui
pénalisent l’activité avant même qu’elle ne
dégage des bénéfices. Pire, elles pénalisent une
entreprise qui investit. La FIM souhaite que ces
deux taxes soient transformées en
complément d’IS, comme en Allemagne. ».