Le logiciel Safety Automation Builder de
Rockwell Automation simplifie la conception des systèmes de sécurité des
machines. Objectif : automatiser la démarche pour gagner du temps et
limiter les erreurs.
Concevoir un
système de sécurité sur une machine, c’est le parcours du combattant. D’abord
il faut réaliser une analyse des risques, puis définir les exigences
fonctionnelles du système de sécurité, le concevoir et vérifier qu’il satisfait
bien aux normes et aux niveaux de sécurité requis. La première étape passe par
la définition du risque, combinaison de la probabilité d’un dommage et de la
gravité de ce dommage selon les normes EN 62061 et EN ISO 13849-1, qui font foi
dans ce domaine. Au cours de la deuxième étape, les ingénieurs doivent choisir
les moyens de protection définir les niveaux de performance – les PL, pour
protection level – requis, étudier la couverture diagnostic (DC) et les
défaillances de cause commune (CCF)… Et quand tout le matériel est bien choisi,
il faut encore vérifier le tout en introduisant toutes les informations
relatives au système et ses composants dans le logiciel officiel Sistema
(Safety integrety software tool for evaluation of machine applications,
logiciel de l’IFA basé sur la norme EN ISO 13849-1), qui détermine le niveau de
sécurité atteint pour chaque fonction et le compare au niveau requis.
Un manque comblé
C’est long,
très long. Et la palette d’outils informatiques disponibles pour réaliser cette
tâche est incomplète. « Pour la première étape, il existe des logiciels comme
Safe Expert de Rockwell. La dernière étape est assurée par Sistema. Mais
jusqu’à présent, il manquait un outil entre l’évaluation des risque et le
calcul de PL », déclare Claude Naït, ingénieur Spécialiste Sécurité. Jusqu’à
présent, les plans conceptuels des machines, les dessins des dispositifs de
protection fixes et amovibles, l’identification des points d’accès
potentiellement dangereux et des fonctions de sécurité obligatoires, la
sélection des capteurs, des actionneurs et des systèmes de contrôle de sécurité
à adopter et le fameux calcul de niveaux PL requis étaient réalisés « à la
main ». Sans compter les interminables listes de matériels requis et de
calculs de sécurité que ces forçats de l’ingénierie devaient ensuite
retranscrire dans des documents, dessins et rapports en tous genres…
Mais ça,
c’était avant. Désormais, ce vide est comblé avec Safety Automation Builder
(SAB). Sa mission : « aider les ingénieurs à sélectionner les
produits permettant d’atteindre le niveau de performance requis pour la
sécurité conformément à la norme EN ISO 13849-1 et créer des projets Sistema
pour l’analyse de toutes les fonctions de sécurité ». Mieux, c’est un
outil gratuit !
Un guide
Concrètement,
cet outil inédit téléchargeable sur le site internet de Rockwell Automation est
un véritable guide pour les ingénieurs dans leur processus de conception. Ils
commencent par importer un plan de leur machine (au format jpeg) pour y placer
les zones, les dangers, les protecteurs physiques, les points d’accès et les
composants utilisés pour protéger le personnel. Le logiciel les aidera ensuite
à calculer les niveaux de sécurité requis et à sélectionner les produits de
sécurité nécessaires pour chaque fonction de sécurité simplement, via un
système de menus déroulants. A l’aide de questions ciblées, il les assistera
dans l’évaluation de la DC et des CCF et, enfin, créera un tableau récapitulant
les composants de sécurité de chaque fonction et son PL requis avant d’exporter
ces données vers Sistema. Une fois tout validé, le logiciel assure même un lien
direct avec Proposalworks pour créer des nomenclatures complètes.
Le
gain associé à cet outil est important. « On passe de plusieurs jours à
quelques dizaines de minutes pour la même tâche », assure Jean-Claude
Mammès, ingénieur Système Sécurité. Evidemment, cet outil Rockwell ne permet de
sélectionner que des composants Rockwell. Il devrait cependant être possible
d’y intégrer des matériels tiers, à condition de les renseigner dans la base…
En outre, pour l’instant, SAB n’existe qu’en version anglaise. Mais « Il
sera bientôt disponible en cinq
langues », promet l’ingénieur Système Sécurité.