Informatique-Industrielle

Questions à Thierry Bonte, président de Factory Systemes

Quelques semaines seulement après l’annonce
de nouvelles signatures de contrats de distribution, notamment avec UReason,
celui qui a succédé à Daniel Lelièvre à la tête de Factory Systèmes revient sur
les efforts du distributeur de Wonderware et Advantech pour sortir de leur
ombre et imposer sa propre identité.

 

Quel bilan tirez-vous des cinq années qui
se sont écoulées depuis votre arrivée à la présidence de la société?

Il y a 5
ans, une partie de nos équipes passait sous l’étendard de Wonderware France. Notre
ambition était alors d’investir également dans de nouveaux partenariats avec
des éditeurs et des fournisseurs, afin d’étendre notre offre et doubler notre
chiffre d’affaires en 5 ans. La situation économique instable et une réorganisation
importante chez Wonderware, avec la création d’Invensys Operations Management,
entre autres, ont freiné notre élan. Nous n’avons pas atteint nos objectifs,
tout en restant relativement performant, puisque notre chiffre d’affaires a
progressé de 25% sur 5 ans, pour atteindre 23 millions d’euros sur le dernier
exercice. C’est notre record historique. Désormais, l’industrie est retombée
dans une sorte de situation d’attente, mais nous sommes convaincus que l’avenir
passe par l’investissement dans des solutions d’excellence opérationnelle comme
celles que nous proposons.

 

On fait souvent l’amalgame entre Wonderware
et Factory systèmes. Pouvez-vous éclaircir ce point ?

La moitié de
nos équipes et 60% de notre chiffre d’affaires sont directement liés à
Wonderware et nous avions conscience du manque de visibilité de l’entité
Factory Systèmes. Nous ne sommes pas que le distributeur français de Wonderware
et Advantech. Afin d’affirmer notre identité de « distributeurs de
performance industrielle », nous avons beaucoup investi cette année dans l’évolution
de notre image, avec un nouveau logo, un nouveau site internet et une présence
sur les réseaux sociaux, mais aussi dans le renouvellement de notre système
d’information et dans le renforcement des moyens humains. Les forces de ventes
et les forces techniques ont ainsi été augmentées de 20% cette année. Notre activité
de e-commerce Myfactory, auparavant entité séparée, a été réintégrée dans
l’entreprise et le site sera bientôt aussi entièrement revu. Nous n’avons pas
le choix, nous sommes une PME face à des grands groupes et nous devons nous
différencier.

 

Factory Systèmes, c’est Wonderware et
Advantech, mais quoi d’autre ?

Sur la
partie logicielle, nous distribuons Wonderware, mais également des solutions
complémentaires comme la gestion de clients légers avec ACP ThinManager,
la gestion des alarmes et l’aide à l’exploitation avec UReason, la création d’indicateurs
sur appareils mobiles avec SmartGlance, le lien entre le SCADA et la GMAO via
Mtelligence… Ces derniers mois, nous avons signé six nouveaux accords de
distribution et des partenariats technologiques dans de nouveaux
domaines : avec Newron Systems dans les Smart-Cities, avec Infor, Esri et
Euriware dans la gestion de l’énergie…  Il
ne s’agit pas d’accords de distribution, mais de collaboration technique pour
mettre au point des solutions adaptées aux besoins de nos clients.  Côté matériel, nous  venons de signer un accord avec Mio pour la
distribution de ses tablettes industrielles et médicalisées.

 

Cela signifie que vous comptez sortir du
monde industriel ?

Non, le gros
du business de Factory Systèmes reste l’industrie. Cependant, nous élargissons
nos activités à de nouveaux domaines : la pharmacie, l’énergie, les
infrastructures et les smart-cities. Nous avons désormais des équipes dédiées à
ces secteurs. Evidemment, Wonderware reste une locomotive. La notion d’Internet
of Things, qui met en œuvre des multitudes d’appareils communicants, mérite
aussi d’être considérée et nous devrions bénéficier bientôt de nouveaux
partenaires dans ce domaine.

 

Wonderware France est potentiellement en
concurrence avec d’autres entités d’Invensys. N’est-ce pas un handicap pour les
deux entreprises ?

Sur
certaines applications, la solution Automates+supervision peut entrer en
concurrence avec les systèmes de Foxboro. Mais ces cas sont très rares et sont
traités en bonne intelligence. Nous avons en effet pour cela signé un accord
avec Foxboro, qui protège les deux parties et respecte avant tout le choix du
client.

 

Et si Invensys décidait de vous
racheter ?

Il y a
toujours un risque de décision de rachat des distributeurs nationaux de
Wonderware par la maison-mère. La même question se pose d’ailleurs avec
Advantech qui progresse très vite. Dans les deux cas, cela représenterait un
manque important pour notre société, mais nous nous adapterions comme nous
l’avons déjà fait lors d’opérations similaires avec d’autres partenaires. En
outre, nous restons en veille permanente sur d’autres entreprises prometteuses
avec qui nous pourrions signer des partenariats.

 

Et les acquisitions ?

C’était
prévu il y a 5 ans, mais les opérations envisagées n’ont pas abouti. Nous
n’avons rien de concret non plus en ce moment. D’ailleurs, si notre objectif
est encore de doubler le chiffre d’affaires dans les 5 ans, cela devrait se
faire surtout au travers d’une croissance organique via l’élargissement de
notre portefeuille de fournisseurs.

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