42 minutes pour l’industrie, tel est le temps qu’aura duré la conférence de presse de Nicolas Sarkozy d’aujourd’hui pour clôturer les Etats Généraux de l’Industrie, lancés le 15 octobre dernier.
Après avoir rappelé que la France est un des pionniers de la révolution industrielle et que l’industrie fait partie de notre patrimoine, Nicolas Sarkozy précise qu’il « était urgent de reprendre à 0 la situation de l’industrie en France ». Et le président de citer quelques chiffres, pour lui un demi million d’emplois ont été détruit depuis 2.000 en raison d’un manque de politique industrielle, l’industrie représenterait actuellement 13% de la population active alors qu’il y a dix ans c’était 16%, mais pire en 2010 elle représente 30% en Allemagne et 23% en Italie. Nos exportations en zone Europe ont même baissé de 25% depuis 2.000.
A cela plusieurs raisons qui ont entravé l’industrie « notamment les 35H, les taux de prélèvement indexés uniquement sur le travail, la Taxe Professionnelle… »
Pour changer cet état de fait, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d’une instance chargée de rassembler les problèmes spécifiques à l’industrie, avec dès ce mois de Mars, une mission pour modifier le cadre réglementaire. « par exemple il n’est pas normal que la masse salariale de l’industrie manufacturière représente 21.2% et qu’elle ne profite que de 14,7% des réductions de charges ». Donc, réglementations, allégements de charges… doivent être revus.
500 Millions d ‘Euros seront affectés à améliorer l’outil de production, « notamment pour qu’il soit moins polluant ». La volonté étant d’aider les entreprises à se mettre aux normes.
200 Millions d’Euros seront destinés à une prime à la relocalisation afin d’aider les entreprises qui feront l’effort de rapatrier leurs productions.
Et « pourquoi ne pas ressusciter la marque France ? Que le consommateur sache qu’un produit est fabriqué en France, ce n’est pas du protectionnisme mais de la transparence ».
Comme pour l’automobile qui a profité d’une politique de filière pour passer la crise, il sera affecté 300 millions pour la mise en place d’une politique de filières, « pour que filière par filière, le point soit fait ».
« Les rapports sous-traitants et donneurs d’ordre doivent changer, on a trop vu par le passé des donneurs d’ordres faire pression sur leurs sous-traitants pour qu’ils délocalisent, ce n’est pas possible ». Un médiateur de la sous-traitance sera nommé comme il y a un médiateur du crédit « il n’est pas besoin d’avoir de nouvelles réglementations, mais il faut que les sous-traitants aient un interlocuteur en face d’eux, qu’ils sachent à quelle porte frapper».
La politique européenne en a également pris pour son grade. Et notre Président demandera aux instances européennes de mettre en place « une véritable politique Européenne de l’industrie. On ne peut pas avoir un marché européen ouvert et les autres fermés, il faut de la réciprocité. De même il va falloir faire payer le carbone arrivant aux frontières de l’Europe ».
Plus loin c’est même le système monétaire international qui est visé et qui devrait faire partie des priorités de fin d’année.
Reste le cas des entreprises dont l’Etat est actionnaire. Pendant trop longtemps l’Etat a été représenté par des technocrates de tel ou tel ministère, cela semble fini. « Si l’Etat ne s’occupe pas des entreprises dans lesquelles il est actionnaire, alors qu’il vende ses parts. Il n’est pas normal que PSA ait 2/3 de ses effectifs en France et que Renault n’en ait qu’un tiers ».
Un plan de mobilisation de l’épargne sera créé d’ici la fin de l’année. Que ce soit sous forme de livret ou non, l’idée de Nicolas Sarkozy reste de donner un cadre fiscal pour que l’épargne aille aux fonds propres des entreprises, Christine Lagarde ayant jusqu’à la fin de l’année pour mettre en place le système.