Robotique

Toujours plus proche de l’Homme

Aujourd’hui avec son IA 20, l’une des attractions du salon de Tokyo, Yaskawa/Motoman change véritablement la donne. Le monde de la robotique industrielle franchit un cap important.
A l’heure ou Sony abandonne « lâchement » ses développements sur la robotique humanoïde (arrêt du Qrio et des chiens Aibo), il est d’autres développeurs qui croient encore que les structures mécaniques proches de l’Humain ont un avenir certain.
Une réflexion logique : la grande majorité des applications a été conçue pour être effectuée par les hommes, aussi quitte à les remplacer dans les tâches fastidieuses, autant que les robots s’en rapprochent le plus possible.
Les premiers robots, il y a une quarantaine d’années, avaient cinq, puis six axes, et étaient basés sur le principe d’un tronc fixé au sol représentant l’axe 1. Ce premier axe était suivi des mouvements d’épaule et de coude avec un poignet 2 ou 3 axes. La robotique sphérique actuelle suit le même principe, et seuls les robots de palettisation 4 axes ou les Scara ont apporté un changement. Et ce ne sont pas les quelques applications de robots fixés sur un chariot mobile qui ont véritablement apporté du sang neuf.
Un robot sans câble
Aujourd’hui avec son IA 20, qui était l’une des attractions du salon de Tokyo, Yaskawa/Motoman change véritablement la donne. Si son robot part bien d’un premier axe de type tronc fixé au sol, il en va tout autrement ensuite, avec les six axes successifs qui se suivent. Et même si des prototypes de forme « serpent » avaient été dévoilés par le passé, le monde de la robotique industrielle franchit, avec l’IA20, un cap important.
C’est un véritable bras humain que propose la firme nipponne. Pour l’instant, il reste difficile d’obtenir des informations sur la façon dont seront gérées les singularités et autres règles qui permettent aux différents segments de savoir dans quels sens ils doivent se mouvoir. Savoir comment sera gérée la programmation sur les logiciels de CAO Robotique est également une autre inconnue. Mais faisons confiance à l’un des cinq plus gros fournisseurs de robots au monde, pour ne pas lancer sur le marché un produit prototype. Le seul conseil que l’on pourra donner aux futurs acheteurs sera de posséder une première expérience en robotique.
Les images jointes permettent d’imaginer le potentiel d’un tel robot. Ce que l’on remarque en premier, c’est l’absence de câble. Tout passe au travers d’actionneurs creux, rendant l’ensemble étanche. A propos de ces nouveaux actionneurs, Masahiro Ogawa, Manager du Département Développement confiait lors du dernier ISR « Jusqu’ici lorsque nous concevions un bras de robot, un grand nombre d’éléments mécaniques étaient utilisés pour transmettre le couple moteur. Le concept de ces nouveaux actionneurs est d’intégrer dans un seul module l’ensemble des éléments : réducteur, moteur, frein et capteur. Cela signifie que la structure des robots est beaucoup plus simple, ce qui autorisera le développement de nouveaux robots évolués ».
Il précisait également que ce robot 7 axes avait été conçu sans offset mécanique, « cela signifie que ce robot est capable de se tenir droit, il peut être utilisé dans des applications de manutention de pièces entre 2 stations.
Etant donné que le robot peut être placé à côté de la machine ou de la station, l’espace qui se trouve en face est totalement libéré ».
Sur le plan technique, les spécifications restent dans la norme, tout au moins en ce qui concerne celles qui peuvent être comparées. Par exemple, la charge admissible pour l’IA 20 est de 20 kilos, avec une précision de répétabilité de +/- 0,1 mm. Plus complexe à comparer avec les autres mécaniques, ce sont les capacités de rotation. Celles-ci vont de +/- 180 degrés à +/- 125 degrés. Seul le poignet permet un mouvement sur +/- 360 degrés.
Un, deux et pourquoi pas quatre bras ?
La hauteur de ce robot, une fois les sept axes allongés, est de 1.590 millimètres. Mais surtout, son diamètre au sol est de 165 mm. C’est ici qu’il prend sa principale place, à savoir la possibilité d’être positionné entre deux machines pour des applications de manutention inter-machines, et cela sans prendre une place au sol importante face aux machines. Il lui est possible d’atteindre certains endroits de la machine, inaccessibles par un robot six axes.
Ce robot devrait certainement être suivi par une gamme plus étoffée en terme de capacités de charges transportables. Déjà, Motoman annonce une version double bras, la DA20, les 14 axes étant gérés par un seul contrôleur. Ce robot est monté sur un dispositif mobile mettant en œuvre des systèmes d’entraînements pilotés par l’unique contrôleur.
Un robot, avec lequel il ne faudra sûrement pas être novice en programmation, mais qui apportera des possibilités non exploitées jusqu’ici, un bras tenant une pièce pendant que l’autre bras effectuera une autre opération sur la même pièce, et pourquoi pas un bras qui tient un assemblage de deux pièces pendant que le deuxième bras les soude.
En se rapprochant toujours plus près de l’humanoïde, tout devient possible. A quand un robot Shiva à quatre bras, avec un troisième œil pour symboliser la sagesse ?

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