C’est Courrier International qui détaille la tribune de Paul Krugman parue dans le New York Times, suite à la dégradation décidée par Standard & Poor’s.
Voici résumée sa vision « il faut considérer l’intervention de S&P dans le contexte plus général de la politique d’austérité budgétaire. Et je dis bien politique, et non économie. Car le complot contre la France – j’ironise certes un peu, mais nombreux sont ceux qui cherchent à ternir sa réputation – montre clairement qu’en Europe comme en Amérique, les zélotes du budget ne se soucient guère des déficits. Au lieu de cela, ils jouent sur la peur liée à la dette pour poursuivre des objectifs idéologiques. Et la France, qui refuse de se prêter à ce jeu, est désormais la cible d’une propagande négative de tous les instants.
Face à une telle rhétorique, il est légitime de s’attendre au pire quand on consulte les chiffres de la France. Or, ce que l’on découvre en fait, c’est un pays confronté à des difficultés économiques – qui ne l’est pas ? –, mais qui s’en tire dans l’ensemble aussi bien, sinon mieux que la plupart de ses voisins, à l’exception évidemment considérable de l’Allemagne. La croissance française, ces derniers temps, a été plutôt lente, mais est restée bien supérieure à celle, par exemple, des Pays-Bas, qui sont pourtant toujours notés AAA. Selon les critères conventionnels, il y a une dizaine d’années, les salariés français étaient en réalité un peu plus productifs que leurs homologues allemands. Et devinez quoi : ils le sont toujours ».
Nous voilà rassuré, mais alors qui est à la base de ce complot ? Les Chinois ? Les Américains ? Les Russes ? Les Austro-hongrois ?? Que nenni, pour le prix Nobel, voici un élément de réponse « il y a deux mois, Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, et l’un des principaux partisans d’une politique de l’austérité sans merci, n’a pas caché son mépris pour la politique budgétaire apparemment exemplaire de la France. Pourquoi ? Parce qu’elle était fondée sur une augmentation des impôts plutôt que sur une réduction des dépenses. Et la hausse de la pression fiscale, a-t-il déclaré, risquait de détruire la croissance et de handicaper la création d’emplois. En d’autres termes, oubliez ce que j’ai dit sur la discipline budgétaire, vous êtes censé démanteler votre système social ».
Voilà, maintenant vous savez tout, vous pouvez investir en machines, outils, automatismes, robots… tout va bien. Vu des Etats-Unis.