Parmi les reproches fréquemment adressés à l’industrie, on
trouve de plus en plus fréquemment son appétit pour l’énergie, considération
qui va de pair avec l’image des hauts fourneaux et leurs coulées incandescentes,
symboles de surcroît, de conditions de travail pénibles.
Or, l’industrie du 21e siècle s’éloigne
résolument de cette image du passé. L’automatisation et la robotisation ont
permis de transférer vers la machine, des opérations répétitives harassantes et
sans intérêt pour les opérateurs. Ce faisant, il a fallut disposer de plus
d’ingénieurs, de plus de techniciens, de plus d’opérateurs de maintenance… pour
concevoir, mettre en service et entretenir des systèmes mêlant l’électronique,
la mécanique, la pneumatique et parfois même, l’hydraulique. Avec l’Industrie
du Futur, ce sont aujourd’hui les
technologies numériques qui envahissent massivement les lignes de production et
pour lesquelles – à nouveau – les besoins en cerveaux comme en main d’œuvre
qualifiée ne sont pas près de tarir.
Mais l’autre grand défi qui attend l’industrie est celui du
développement durable. Ici et là, s’élèvent des voix qui semblent redouter
qu’on fasse peser de nouvelles charges et de nouvelle responsabilités sur les
entreprises. Or, il y a là aussi une forme d’image d’Epinal… N’oublions jamais que
l’énergie qu’elle soit utilisée sous la forme de courant électrique, de flux d’air,
d’eau sous pression ou encore de carburant fossile, est une ressource coûteuse qui
fini ipso facto, par être facturée. Chaque
fois donc, qu’une entreprise investit dans l’installation d’une source d’énergie
renouvelable, un dispositif de stockage ou dans un système permettant de réduire
la consommation, elle économise de l’argent qu’elle peut réaffecter ailleurs, voire
rebondir dans une nouvelle tranche d’investissements réduisant son exposition énergétique.
Au final, se poser la question du développement durable dans l’industrie, revient
à s’engager dans une politique de réduction des coûts de fonctionnement, hautement
profitable.
Thierry Pigot