Connaissez-vous le concept d’Internet de nous ? C’est un concept mis en exergue récemment par Kaspersky Lab, qui a décidé de faire équipe avec l’association suédoise de biohackers BioNyfiken « afin d’étudier les réalités d’une connexion de notre propre corps à Internet ». Et oui ! Selon eux, après le téléphone connecté, la maison connectée, la voiture connectée, c’est notre propre corps qui sera bientôt connecté. Selon ces spécialistes, cela aurait même d’ailleurs déjà commencé, notamment en Suède, où des individus se font implanter des puces intradermiques qui portent diverses informations sur eux pour « commander l’ouverture de portes, effectuer des achats ou accéder à des systèmes informatiques d’un simple geste de la main ». C’est pas génial ça ?
Si Kaspersky et ses nouveaux amis suédois s’y intéressent, c’est que l’usage de puces de ce type et de la technologie de communication NFC tous azimuts pourraient s’accompagner de risques inconnus ou sous-estimés et qui méritent d’être étudiés. Certes. Et ils se posent des questions inédites et presque rigolotes du genre « que se passe-t-il si je conserve mes clés et mes codes sous ma peau ? Est-ce que quelqu’un peut les cloner en me serrant la main ? Va-t-on me pister dans tous mes déplacements ? »
Pas sûr que l’on ait besoin de mener une étude à grande échelle pour y répondre. En outre pour ma part, je n’y vois que des avantages. Que se passe-t-il si je conserve mes clés et mes codes sous la peau ? Déjà, je ne risque plus de les perdre ou de les enfermer dans la voiture sans pouvoir les récupérer. En plus, fini la corvée des clés cassées dans leur cylindre, tout ce temps et cet argent perdus avec des serruriers malhonnêtes (oui, il y en a…). Et surtout, fini les saucissonnages ! Plutôt que de ligoter une mémé et la terroriser pour qu’elle donne son code de carte bleue, il suffira de lui… couper le bras ! C’est beaucoup plus simple, non ? Par contre, il faudrait dès maintenant penser au pauvre type qui perd sa puce en se faisant bouffer le bras par un requin sur une plage de la Réunion. Eh oui… Déjà qu’il n’aura plus de bras, si, en plus, il n’a plus les clés de chez lui et que l’hôpital ne veut pas le soigner parce qu’on n’arrive pas à scanner son numéro de sécurité sociale, ce serait quand même une sale journée pour lui…
Est-ce qu’on pourrait cloner des données personnelles en se serrant la main ? Ça c’est une sacrée question… Ben on n’a qu’à être malpoli, et puis c’est tout. Au moins, cela donnera une bonne raison de ne pas serrer la paluche d’un type qu’on soupçonne de ne pas se laver les mains avant de sortir des toilettes… On pourra aussi porter des moufles en aluminium. Il y en a bien qui mettent du papier d’alu sous leur casquette pour ne pas subir les effets des ondes radio et électromagnétiques, pourquoi pas des moufles après tout.
Va-t-on me pister dans tous mes déplacements ? Pffff ! Ce n’est pas comme si ce n’était pas déjà le cas. Vous avez un téléphone portable ? Un badge d’entreprise ? Un GPS dans votre voiture ? Une femme ou un mari jaloux ? Alors vous êtes déjà pisté du soir au matin. Alors un peu plus ou un peu moins, quelle importance ? Au moins, à l’avenir, quand vous serez perdu, vous pourrez appeler Google, Microsoft ou Apple pour qu’il vous sauve…
Non, franchement, pour être crédibles, les experts de Kaspersky devraient se pencher sur des questions autrement plus importantes, celles que tout le monde se pose à propos du « puçage » des humains : est-ce que ça gratte ?!
Jean-Sébastien