Microsoft aurait pu se contenter de pousser ses développements vers le haut en s’attaquant aux stations de travail, et à Unix en particulier.
Mais voilà quelques mois, Microsoft réunissait à Paris le gratin des automatismes et de l’embarqué, objectifs présenter le nouveau Windows CE 3.0 disponible dans moins d’un an.
Windows CE 3.0
Ceux qui, il y a seulement quelques mois, pensaient que Microsoft avait pris un sérieux coup de vieux avec tous les procès mettant en valeur son hégémonie dans le monde du logiciel, et notamment avec Windows 95 et Internet Explorer (une accusation qui ne manque pas d’un certain réalisme, mais est-ce défendu ? C’est toute la question que les juges trancheront peut-être un jour) viennent d’en être pour leurs frais.
En effet, Microsoft aurait pu se contenter de pousser ses développements vers le haut en s’attaquant aux stations de travail, et à Unix en particulier (qui paye, pour certaines niches de marché, son manque de cohésion). Mais voilà quelques mois, Microsoft réunissait à Paris le gratin des automatismes et de l’embarqué en tout genre, objectif présenter le nouveau Windows CE 3.0 qui devrait être disponible dans moins d’un an.
Nos lecteurs automaticiens dans l’âme, n’y ont pour la plupart vu que du feu. Aussi, il nous a apparu indispensable de fouiller un peu dans les recoins afin de mieux comprendre les attendus de Microsoft, car si la firme de Bill Gates est suffisamment riche rien ne prouve qu’elle va s’amuser à jeter l’argent par la fenêtre, bien au contraire, chez ces gens-là on ne gaspille pas, on rentabilise.
Les différents marchés
Si au premier abord Windows CE ne s’intéresse qu’à des marchés, certes énormes, mais hors de notre centre d’intérêt, avec la version 3.0 l’élargissement devient de taille.
Car les marchés actuels se regroupent selon deux grandes familles les assistants de poches, tous ces petits agendas électroniques qui pullulent sur nos bureaux et intéressent plus les commerciaux se déplaçant partout à travers le monde, ou les fous d’informatique que les techniciens de production. Deuxième créneau l’électronique grand public qui regroupe aussi bien les téléphones portables que les autoradios, les télévisions fournissant des connexions Web.
Bien entendu, théoriquement un tel OS qui se veut l’opposé de Windows NT, à savoir une taille mémoire faible mais également des possibilités limitées, voire un ensemble de services différents et adaptés à chaque grande famille d’applications (avec son téléphone portable on n’a pas vraiment besoin de l’ensemble des possibilités des gestionnaires d’imprimantes laser) pouvait intéresser bien d’autres marchés. Ces autres marchés vont concerner aussi bien les interfaces homme-machines de nos bonnes vieilles machines-outils, les automates programmables avec enfin une interface commune, les outils de mesures, de contrôle, de maintenance…. Une panoplie qui semblait suffisamment intéressante aussi Microsoft c’est penchait sur ce nouveau marché de l’informatique industrielle embarquée.
Nous avons même réussit à nous procurer quelques chiffres d’une étude menée par Frost & Sullivan pour Microsoft sur ce marché des OS temps réel, car avec les automatismes il faut parler déterminisme, il n’est pas question de ne pas avoir un temps garanti de réaction.
Pour Frost & Sullivan, l’ensemble du marché représentait pour la seule année 1996 pour les telecoms 2.192 K unités, l’industrie était créditée de 846 K unités et les autres applications totalisaient 1.823 K installation, l’industrie représentant donc 17,4 % des ventes réalisées. Bien entendu, l’industrie montre pour les années futures une croissance, certes positive, plus faible que les autres secteurs d’applications, pour 2.001 les applications industrielles devraient représenter 6.5% des ventes totales qui devraient tourner autour de 16.513 K unités.
Dans cette même période (1996-2001), l’industrie devrait dont croître de 54% en terme base installée qui passeraient ainsi de 9.262 K à 14.235 K.
Pour les amateurs de chiffres, et de règles à calculer, sachez qu’une étude IDC estime le marché à 1,7 milliard de $ en 2.001.
Bien entendu, pour être complet il faut noter que les applications non-telecoms et non-industrielles représenteront 41%, à l’intérieur de ce pourcentage, se trouvent également un certain nombre d’applications nécessitant des capacités temps réel.
Un nouvel OS
Ce marché cerné par Microsoft, il ne manquait plus qu’à développer le produit correspondant. Car, contrairement aux idées reçues, c’est bel et bien un nouvel OS qui a été développé pour l’occasion un peu comme Windows NT est différent dans le fond que Windows 95/98. Si les modèles de composants sont compatibles, chaque OS est spécifique. Plus simplement, à l’origine de ses premiers développements Microsoft a en quelque sorte développé une série de mots, les fameux D.Com. Avec ses mots, la firme américaine a écrit un premier livre Windows 3.1 qu’elle a ensuite revisité pour en faire un outil de bureautique Windows 95/98. Mais elle a également utilisé les mêmes mots pour écrire un autre livre appelé Windows NT, et c’est au troisième ouvrage de sortir actuellement sous le nom de Windows CE.
Cette explication permet de mieux comprendre pourquoi Microsoft a énoncé récemment de pas souhaiter inclure les fonctions temps réel dans Windows NT 4.0 et 5.0, bien que réalisable de telles extensions seraient inutile pour 95% des utilisations. Ce qui n’empêche pas Microsoft de réfléchir actuellement à la commercialisation d’une version spéciale informatique embarquée de Windows NT, mais se sera certaines l’occasion d’un prochain article.
Avec CE Microsoft vient donc concurrencer de plein fouet une bonne partie des offreurs de logiciels temps réel qui se partageaient ce marché naissant. En fait, malgré sa taille, la firme américaine a su se retourner à temps devant une bonne dizaine de sociétés d’OS temps réel qui se faisaient la concurrence entre elles et n’ont pas eu le temps de dialoguer entre elle pour former ce qui aurait pu devenir un concurrent sérieux pour les sociétés commercialisant des OS comme … Microsoft.
Sur le plan technique les principales caractéristiques de Windows CE 3.0 seront un temps garanti maximum de 100 microsec contre 500 microsec pour la version actuelle (2.0), il sera possible de faire tourner jusqu’à 32 process avec un nombre illimité de taches. Huit niveaux de priorités ont été définis, sachant que les taches de priorités les plus élevées s’exécutent intégralement sans interruption, l’inversion des priorités étant gérée. Bien entendu, de telles caractéristiques vont pouvoir répondre à la grande majorité des applications mais Microsoft reconnais que certains OS spécialisés resteront toutefois plus adaptés lorsque des déterministes encore plus stricts seront indispensables, mais l’on touche ici le ratio entre le volume du marché et les coûts de développement et donc la rentabilité de tels investissements.
Sur le plan des processeurs, la liste devient bien différente de celle présentée par Microsoft pour Windows 95/98, on voit apparaître les produits d’AMD, d’Hitachi, d’IBM, de Motorola, de Nec ou de Philips en plus des Intel.
Comme nous venons de le voir, des performances encore meilleures sont parfois demandés, et CE ne pourra pas répondre car si un dégraissage de la taille mémoire par rapport aux autre produits a bel et bien eu lieu, elle reste néanmoins de l’ordre de 256 K de Rom pour un appareil avec son noyau, le système de fichier et la base de registre. Mais dans bien des applications, la mémoire va être plus importantes, car un ensemble de services et d’outils vont venir se rajouter en fonction des applications, par exemple pour un PC de poche on va monter entre 1.5 et 2.5 Mo de Rom afin d’inclure les pilotes de périphériques, les gestionnaires de communication, l’interface graphique et le shell. En fait, CE est une sorte de kit d’OS embarqué qu’il conviendra de configurer selon l’application.
Car CE ne va pas se vendre à la Fnac sur une étagère, il est exclusivement distribué par un OEM. Ce sera un OS complètement transparent pour l’utilisateur qui le trouvera intégré dans ses achats de matériel d’automatisme. Mais au fait, concrètement qui va franchir le pas ? L’un des premiers à avoir fait l’annonce de développement sous CE c’est Siemens qui a passé un accord avec Microsoft aussi bien pour ses outils grand public que pour ses automates programmables, dès novembre les premières annonces devraient être faites. A écouter Microsoft, il semblerait qu’un autre fournisseur d’automates programmables américains seraient en train de travailler sur l’utilisation de CE, il ne restera plus qu’à attendre les choix des uns et des autres car les automaticiens nous ont toujours prouvé qu’ils savaient garder leurs prés carrés, les utilisateurs qui attendent un bus de communication unique l’attendent toujours, alors qu’en sera t-il des interfaces homme-machine, d’autant que plusieurs offreurs travaillent depuis plusieurs années avec Java.
Si la majorité des offreurs se mettait à choisir le même OS, l’ouverture deviendrait totale et la bataille du tout propriétaire serait fini laissant la place à une concurrence mettant face à face fonctionnalité contre fonctionnalité. Une chose est sure, les mois qui viennent vont être décisifs pour l’informatique embarquée.
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Mais voilà quelques mois, Microsoft réunissait à Paris le gratin des automatismes et de l’embarqué, objectifs présenter le nouveau Windows CE 3.0 disponible dans moins d’un an.
Windows CE 3.0
Ceux qui, il y a seulement quelques mois, pensaient que Microsoft avait pris un sérieux coup de vieux avec tous les procès mettant en valeur son hégémonie dans le monde du logiciel, et notamment avec Windows 95 et Internet Explorer (une accusation qui ne manque pas d’un certain réalisme, mais est-ce défendu ? C’est toute la question que les juges trancheront peut-être un jour) viennent d’en être pour leurs frais.
En effet, Microsoft aurait pu se contenter de pousser ses développements vers le haut en s’attaquant aux stations de travail, et à Unix en particulier (qui paye, pour certaines niches de marché, son manque de cohésion). Mais voilà quelques mois, Microsoft réunissait à Paris le gratin des automatismes et de l’embarqué en tout genre, objectif présenter le nouveau Windows CE 3.0 qui devrait être disponible dans moins d’un an.
Nos lecteurs automaticiens dans l’âme, n’y ont pour la plupart vu que du feu. Aussi, il nous a apparu indispensable de fouiller un peu dans les recoins afin de mieux comprendre les attendus de Microsoft, car si la firme de Bill Gates est suffisamment riche rien ne prouve qu’elle va s’amuser à jeter l’argent par la fenêtre, bien au contraire, chez ces gens-là on ne gaspille pas, on rentabilise.
Les différents marchés
Si au premier abord Windows CE ne s’intéresse qu’à des marchés, certes énormes, mais hors de notre centre d’intérêt, avec la version 3.0 l’élargissement devient de taille.
Car les marchés actuels se regroupent selon deux grandes familles les assistants de poches, tous ces petits agendas électroniques qui pullulent sur nos bureaux et intéressent plus les commerciaux se déplaçant partout à travers le monde, ou les fous d’informatique que les techniciens de production. Deuxième créneau l’électronique grand public qui regroupe aussi bien les téléphones portables que les autoradios, les télévisions fournissant des connexions Web.
Bien entendu, théoriquement un tel OS qui se veut l’opposé de Windows NT, à savoir une taille mémoire faible mais également des possibilités limitées, voire un ensemble de services différents et adaptés à chaque grande famille d’applications (avec son téléphone portable on n’a pas vraiment besoin de l’ensemble des possibilités des gestionnaires d’imprimantes laser) pouvait intéresser bien d’autres marchés. Ces autres marchés vont concerner aussi bien les interfaces homme-machines de nos bonnes vieilles machines-outils, les automates programmables avec enfin une interface commune, les outils de mesures, de contrôle, de maintenance…. Une panoplie qui semblait suffisamment intéressante aussi Microsoft c’est penchait sur ce nouveau marché de l’informatique industrielle embarquée.
Nous avons même réussit à nous procurer quelques chiffres d’une étude menée par Frost & Sullivan pour Microsoft sur ce marché des OS temps réel, car avec les automatismes il faut parler déterminisme, il n’est pas question de ne pas avoir un temps garanti de réaction.
Pour Frost & Sullivan, l’ensemble du marché représentait pour la seule année 1996 pour les telecoms 2.192 K unités, l’industrie était créditée de 846 K unités et les autres applications totalisaient 1.823 K installation, l’industrie représentant donc 17,4 % des ventes réalisées. Bien entendu, l’industrie montre pour les années futures une croissance, certes positive, plus faible que les autres secteurs d’applications, pour 2.001 les applications industrielles devraient représenter 6.5% des ventes totales qui devraient tourner autour de 16.513 K unités.
Dans cette même période (1996-2001), l’industrie devrait dont croître de 54% en terme base installée qui passeraient ainsi de 9.262 K à 14.235 K.
Pour les amateurs de chiffres, et de règles à calculer, sachez qu’une étude IDC estime le marché à 1,7 milliard de $ en 2.001.
Bien entendu, pour être complet il faut noter que les applications non-telecoms et non-industrielles représenteront 41%, à l’intérieur de ce pourcentage, se trouvent également un certain nombre d’applications nécessitant des capacités temps réel.
Un nouvel OS
Ce marché cerné par Microsoft, il ne manquait plus qu’à développer le produit correspondant. Car, contrairement aux idées reçues, c’est bel et bien un nouvel OS qui a été développé pour l’occasion un peu comme Windows NT est différent dans le fond que Windows 95/98. Si les modèles de composants sont compatibles, chaque OS est spécifique. Plus simplement, à l’origine de ses premiers développements Microsoft a en quelque sorte développé une série de mots, les fameux D.Com. Avec ses mots, la firme américaine a écrit un premier livre Windows 3.1 qu’elle a ensuite revisité pour en faire un outil de bureautique Windows 95/98. Mais elle a également utilisé les mêmes mots pour écrire un autre livre appelé Windows NT, et c’est au troisième ouvrage de sortir actuellement sous le nom de Windows CE.
Cette explication permet de mieux comprendre pourquoi Microsoft a énoncé récemment de pas souhaiter inclure les fonctions temps réel dans Windows NT 4.0 et 5.0, bien que réalisable de telles extensions seraient inutile pour 95% des utilisations. Ce qui n’empêche pas Microsoft de réfléchir actuellement à la commercialisation d’une version spéciale informatique embarquée de Windows NT, mais se sera certaines l’occasion d’un prochain article.
Avec CE Microsoft vient donc concurrencer de plein fouet une bonne partie des offreurs de logiciels temps réel qui se partageaient ce marché naissant. En fait, malgré sa taille, la firme américaine a su se retourner à temps devant une bonne dizaine de sociétés d’OS temps réel qui se faisaient la concurrence entre elles et n’ont pas eu le temps de dialoguer entre elle pour former ce qui aurait pu devenir un concurrent sérieux pour les sociétés commercialisant des OS comme … Microsoft.
Sur le plan technique les principales caractéristiques de Windows CE 3.0 seront un temps garanti maximum de 100 microsec contre 500 microsec pour la version actuelle (2.0), il sera possible de faire tourner jusqu’à 32 process avec un nombre illimité de taches. Huit niveaux de priorités ont été définis, sachant que les taches de priorités les plus élevées s’exécutent intégralement sans interruption, l’inversion des priorités étant gérée. Bien entendu, de telles caractéristiques vont pouvoir répondre à la grande majorité des applications mais Microsoft reconnais que certains OS spécialisés resteront toutefois plus adaptés lorsque des déterministes encore plus stricts seront indispensables, mais l’on touche ici le ratio entre le volume du marché et les coûts de développement et donc la rentabilité de tels investissements.
Sur le plan des processeurs, la liste devient bien différente de celle présentée par Microsoft pour Windows 95/98, on voit apparaître les produits d’AMD, d’Hitachi, d’IBM, de Motorola, de Nec ou de Philips en plus des Intel.
Comme nous venons de le voir, des performances encore meilleures sont parfois demandés, et CE ne pourra pas répondre car si un dégraissage de la taille mémoire par rapport aux autre produits a bel et bien eu lieu, elle reste néanmoins de l’ordre de 256 K de Rom pour un appareil avec son noyau, le système de fichier et la base de registre. Mais dans bien des applications, la mémoire va être plus importantes, car un ensemble de services et d’outils vont venir se rajouter en fonction des applications, par exemple pour un PC de poche on va monter entre 1.5 et 2.5 Mo de Rom afin d’inclure les pilotes de périphériques, les gestionnaires de communication, l’interface graphique et le shell. En fait, CE est une sorte de kit d’OS embarqué qu’il conviendra de configurer selon l’application.
Car CE ne va pas se vendre à la Fnac sur une étagère, il est exclusivement distribué par un OEM. Ce sera un OS complètement transparent pour l’utilisateur qui le trouvera intégré dans ses achats de matériel d’automatisme. Mais au fait, concrètement qui va franchir le pas ? L’un des premiers à avoir fait l’annonce de développement sous CE c’est Siemens qui a passé un accord avec Microsoft aussi bien pour ses outils grand public que pour ses automates programmables, dès novembre les premières annonces devraient être faites. A écouter Microsoft, il semblerait qu’un autre fournisseur d’automates programmables américains seraient en train de travailler sur l’utilisation de CE, il ne restera plus qu’à attendre les choix des uns et des autres car les automaticiens nous ont toujours prouvé qu’ils savaient garder leurs prés carrés, les utilisateurs qui attendent un bus de communication unique l’attendent toujours, alors qu’en sera t-il des interfaces homme-machine, d’autant que plusieurs offreurs travaillent depuis plusieurs années avec Java.
Si la majorité des offreurs se mettait à choisir le même OS, l’ouverture deviendrait totale et la bataille du tout propriétaire serait fini laissant la place à une concurrence mettant face à face fonctionnalité contre fonctionnalité. Une chose est sure, les mois qui viennent vont être décisifs pour l’informatique embarquée.