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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, LE CHALLENGE DE L’ENTREPRISE ANALYTIQUE

Les solutions du marché basées sur de l’IA vont
apporter immédiatement à l’entreprise des gains de
productivité. Cependant, c’est en s’appuyant sur les
métiers que les entreprises pourront tirer le
maximum de cette technologie et prétendre à
l’augmentation de leur compétitivité. Créateur du
cabinet conseil The AI Builders, Stéphane Roder
nous livre ses réflexions.

Il ne sert à rien de recruter en masse des Data Scientists pour « reviennent avec une idée géniale qui va révolutionner votre voir » ce qu’ils pourraient faire et attendre d’eux qu’ils
entreprise. Ce ne sont pas des consultants, ce sont des
informaticiens de la statistique. Ils savent merveilleusement
bien résoudre un problème qu’on leur soumettra mais dans
l’entreprise, ils sont rarement à l’origine d’un développement
car trop éloigné de sa réalité opérationnelle. Ce sont les métiers
de l’entreprise qui seront les « révélateurs » de ces nouveaux
gisements de gains de productivité car ils ont conscience des
paramètres qui font le succès de leur activité. Il faudra savoir
les écouter et les inclure dans des équipes pluridisciplinaires
pour que leur vision de la modélisation d’une de leurs tâches,
décision ou action, prenne forme avec l’IA et soit intégrée en
bonne place dans le schéma directeur IA pour créer de la
valeur.

Encore faut-il que ces métiers aient une vision analytique de
leur activité et soient formés à ce changement de paradigme
pour devenir les révélateurs de ces nouveaux modèles dont
l’entreprise aura besoin pour se transformer.

Trop peu de personnes ont intégré de manière analytique
l’environnement dans lequel elles travaillent. Cette culture du
traitement de la donnée ou de sa compréhension est encore trop
absente de nos entreprises. La faute à la data qui n’est pas
toujours présente, à la Business Intelligence (BI) qui a été trop peu
utilisée pour créer de la valeur et entraîner les cerveaux et à cette
aversion bien française aux mathématiques appliquées à qui
l’école de la République mais aussi l’entreprise n’a pas su nous
donner goût. On le voit, ce sont les sociétés comme les banques
ou encore des industriels comme Airbus qui sont les plus avancées
dans leurs déploiements de l’intelligence artificielle et cela parce
qu’elles ont des métiers qui sont structurellement analytiques. Il
faudra qu’il en soit de même pour le reste de l’industrie et que la
vision analytique fasse partie intégrante de la culture de
l’entreprise.

Sans toutefois n’avoir jamais programmé, ces futurs révélateurs
devront aussi avoir acquis un minimum de connaissances sur les
grands concepts du Machine Learning pour pouvoir participer à des
équipes pluridisciplinaires et montrer la voie. Des notions de base
comme l’apprentissage supervisé, l’apprentissage non supervisé, le
jeu d’apprentissage, le biais et le traitement du langage naturel,
devront être comprises de tous pour être en mesure d’interagir
avec des Data Scientists.

Plus qu’une révolution technologique, c’est une révolution
culturelle que les entreprises vont devoir affronter avec l’arrivée de
l‘IA. L’entreprise analytique doit devenir la préoccupation majeure
des dirigeants, DSI et Chiefs Digital Officers, s’ils ne veulent pas
laisser à d’autres le bénéfice de ces gains de compétitivité. Il faudra
pour cela que se mette en place une politique volontariste dans
l’entreprise qui devra être relayée en amont par l’Education
nationale pour que des notions aussi simples que le machine
learning soient mises à la portée de tous au plus tôt.

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