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Que deviennent les salariés qui perdent leur emploi ?

GM&S, Whirlpool, Tupperware. Les fermetures d’usines
exposées à la concurrence internationale inquiètent les Français. Tous secteurs
confondus, le retour à l’emploi des licenciés économiques est décevant : seul
un individu sur deux retrouve un emploi en trois ans. Toutefois, les
travailleurs qui font face à la mondialisation ne sont pas forcément plus
vulnérables que les autres.

Dans la Synthèse numéro 16 datée de décembre 2017, La
Fabrique de l’Industrie examine le processus de retour à l’emploi de salariés
français licenciés à cause de la fermeture d’un site de production, selon
qu’ils proviennent d’un secteur exposé à la concurrence internationale ou au
contraire d’un secteur qui en est abrité.

Contre toute attente, on voit que le secteur manufacturier
présente un taux de licenciement plus faible que celui des services exposés et
abrités, ces deux derniers secteurs affichant un taux de licenciement
similaire. Les salariés de l’industrie manufacturière ont en revanche une
probabilité plus faible de retrouver un emploi que les salariés des deux autres
secteurs. Cette différence s’explique essentiellement par les caractéristiques
sociodémographiques des travailleurs (âge, sexe, catégorie socio-professionnelle,
ancienneté, etc.) mais il existe également un effet spécifique au secteur
manufacturier. Une explication tient dans le dilemme qui s’impose souvent aux
salariés des secteurs exposés, du fait de la concentration géographique de la
production : il faut parfois choisir entre changer de région et changer
d’activité, ce qui présente toujours un coût et freine par conséquent le retour
à l’emploi. En conséquence, les travailleurs de l’industrie manufacturière sont
souvent amenés à changer d’activité et de métier pour retrouver un emploi. Si
la mobilité inter-régionale est plutôt faible dans les trois secteurs, elle est
légèrement plus élevée dans les deux secteurs exposés (services et industrie)
lorsque les salariés restent dans la même activité.

La Fabrique de l’Industrie indique également qu’un grand
nombre de salariés licenciés du secteur manufacturier sont réemployés dans des
emplois dits de proximité, et qu’ils se placent ainsi dans une perspective
moins favorable, en matière de sécurité de l’emploi et de niveau de
qualification, que ceux qui restent dans l’industrie. Ces résultats viennent
alimenter le débat sur la nécessité d’améliorer la mobilité du travail sur le
marché français et de veiller à la création d’emplois dans le secteur
manufacturier.

Il est possible de télécharger l’intégralité de cette étude
à l’adresse suivante : http://www.la-fabrique.fr/fr/publication/mondialisation-et-emploi/

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