Selon Jérémy Saada, responsable grands comptes Software chez Schneider Electric, la poursuite des acquisitions est très logique. « Le rachat d’Invensys était motivé par trois raisons principales : l’entrée au portefeuille produits des systèmes de contrôle-commande (dont ceux de Foxboro et Triconex), le renforcement de la position de Schneider Electric dans l’industrie des électro-intensifs et l’extension de son activité logiciels. Ce nouveau rachat est destiné à étoffer encore l’offre dans ce domaine », explique-t-il.
Une offre, trois segments
Cette année, suite à l’intégration d’Invensys, Schneider a créé une division « Software » – elle-même intégrée à la business unit Global Solutions du groupe – construite sur les bases de l’entité du même nom du Britannique. Basée en Californie, elle regroupe l’ensemble des offres logicielles de Schneider Electric et Invensys, au sein de trois grands segments. Le premier, centré Avantis, est dédiée à la gestion des équipements et de leurs performances (Asset Management). C’est là notamment que prendra place la solution Instep PRiSM, dédiée à la maintenance prédictive. Le deuxième, consacré à la gestion des données et de l’information opérationnelle, est construit autour de Wonderware, complété de l’offre existante de Schneider Electric dans les logiciels de supervision et de contrôle-commande. On y retrouve la partie Scada, visualisation et contrôle à distance de Wonderware, mais aussi Citect, Ampla et les IHM du groupe, ou encore le eDnA d’Instep. Enfin, le troisième segment reprend principalement les logiciels de simulation d’installations industrielles Simsci d’Invensys.
Si à l’avenir, le nom Invensys devrait disparaître au profit de Schneider Electric, les marques qui constituent l’offre du groupe vont rester. « Certaines solutions sont bien implantées dans certaines zones géographiques ou certains secteurs. Citect, par exemple, est très présent dans le monde minier en Australie, justifie Jérémy Saada. Par contre, nous avons initié un mouvement d’uniformisation de l’offre pour aller vers l’interopérabilité. » Pas question non plus de se focaliser uniquement sur l’énergie. « L’offre actuelle permet d’aller répondre aux besoins de plusieurs secteurs différents. D’ailleurs, le plus gros marché de Wonderware est l’agroalimentaire », rappelle-t-il. Et si le groupe met en place des plateformes uniformisées, Schneider Electric continuera d’adresser l’industrie de façon plus spécifique, comme c’était déjà le cas avec des solutions comme Water Management Suite – Energy Efficiency.
Des évolutions à prévoir
Le Français ne compte pas s’arrêter là. « Nous avons désormais une offre établie complète. Notre objectif est de continuer de la développer par le biais de partenariats et d’acquisitions », annonce le responsable grands comptes Software chez Schneider Electric. Il est donc fort probable que d’autres acquisitions interviennent dans un futur proche. Enfin, autre point important, c’est officiel, il n’y a pas de remise en cause de la politique de distribution des solutions Wonderware en France et ailleurs.
Instep en résumé
Créé en 1995 et implanté à Chicago, InStep offre deux principales solutions logicielles d’analyse prédictive et de gestion de performances en temps réel. Son logiciel d’historicisation eDNA collecte, stocke, analyse, affiche et rapporte en temps réel les données opérationnelles du capteur. Son logiciel d’analyse prédictive PRiSM surveille en temps réel l’état de santé et la performance des actifs critiques à l’aide de la reconnaissance des formes et des techniques de diagnostic avancées permettant d’identifier les déviations subtiles du fonctionnement qui sont souvent les signes avant-coureurs de défaillances imminentes. La société propose également le logiciel de gestion d’énergie EBS, qui aide les universités à réduire leurs coûts liés aux services collectifs grâce à l’analyse de la consommation d’énergie et la rationalisation de la facturation des services publics, la répartition des coûts et les rapports des processus.