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Un axe franco-allemand pour le virtuel à prolonger dans le réel

Le 27 octobre marque le lancement sous les lambris de
l’Elysée, d’un nouvel axe de coopération entre Berlin et Paris. Par les voix
d’Angela Merkel et de François Hollande et en présence du président de la
Commission européenne, Jean-Claude Juncker, nos deux pays viennent d’affirmer
leur volonté d’encourager la transformation de l’Union européenne pour que le
numérique devienne l’un des moteurs de la croissance du Vieux continent. Sans
être explicitement citée en exemple, l’économie des Etats-Unis jouait le rôle
de vedette américaine de cette journée.

Dématérialisation des échanges, économie de la donnée, accords
d’investissement dans des start-up européennes, promesse d’un statut de JEI
(jeune entreprise innovante) franco-allemand, dispositif de partage des
investissements, les annonces ont été nombreuses et bien sûr, souvent
techniques.

Dans ce concert de bonnes volontés affichées, c’est à peine
si le rapprochement entre les initiatives Industrie 4.0 et Industrie du Futur,
a été évoqué. Nul ne contestera que le numérique est un axe fort de
développement, ne serait-ce que pour garantir à l’Union européenne, son
indépendance technologique. Car si les capitalisations boursières des « Internet pure players » fait
toujours rêver de ce côté-ci de l’Atlantique, encore faut-il s’interroger sur
ce que représentent les retombées de leurs activités pour l’économie réelle… A
l’inverse, la production industrielle elle, crée des emplois qui n’ont rien
d’immatériel, dans des locaux bien tangibles, équipés de machines,
d’automatismes, d’équipements, de systèmes de communication et de supervision,
qu’il faut concevoir, mettre au point puis fabriquer en totale adéquation avec
les attentes et les besoins de leurs utilisateurs.

Ne nous y trompons pas, l’Europe a bien un rôle à jouer dans
l’économie numérique mais pas nécessairement en imitant les erreurs commises
dans le Nouveau Monde où la pression du numérique sur les rapports sociaux et la
multiplication des atteintes à la vie privée soulèvent des questions étiques
auxquelles nous serions bien avisés de réfléchir.

Dans quelques jours, les retombées de la COP21 seront
connues. Ce serait un signe fort, pas seulement en Europe mais pour le monde dans
son ensemble, qu’à peine cet événement terminé, un nouvel axe franco-allemand
dessine les contours d’une industrie résolument tournée vers l’avenir en tirant
pleinement parti des technologies de l’information et de la communication pour
automatiser les processus de fabrication mais aussi, les régimes de production
et de consommation d’énergie, l’utilisation des matières premières et leur
recyclage, l’optimisation des stocks et des transports…

On peut rêver, non ?

Thierry Pigot

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