Automatisme

Un globe-trotter touche-à-tout chez Phœnix Contact

Philippe Bertrand, vient de prendre la
direction générale de Phoenix contact France. Un retour aux sources pour ce
spécialiste des automatismes et des équipements électriques qui a mené sa
carrière surtout à l’étranger.

 

Sacré
parcours que celui de Philippe Bertrand, nouveau directeur général de Phoenix
Contact France. A 52 ans seulement, ce Charentais amateur de longues virées en
moto et qui parle l’anglais, l’espagnol et possède des bases solides en
hongrois et en chinois, a en effet passé la quasi-totalité de sa carrière hors
de France ! Entré chez Renault en 1982 juste après des études en
automatismes, il part d’abord au Mexique, à Torreón, pour former les locaux à
l’usage des systèmes automatisés. « Nous étions en plein désert, se
souvient-il. Mais c’était l’usine la plus automatisée du Mexique ».

Débauché par
Télémécanique pour s’occuper du Nord de l’Amérique latine et des Caraïbes, il
part ensuite pour Taiwan puis la Malaisie, toujours pour Télémécanique. Après
un bref passage à Grenoble, pour développer la stratégie commerciale de la
nouvelle offre moyenne tension de Schneider, le groupe le rappelle au siège en
2000 pour prendre en charge les grands comptes OEM, puis l’envoie en Hongrie pour
prendre les rênes de l’activité commerciale, de la production locale et du
dispositif logistique sur une grande partie de l’Europe de l’est. « On touchait
un peu à tout », se rappelle-t-il.

En 2007,
changement de cap… et d’employeur. C’est General Electric C&I qui vient le
chercher pour devenir, depuis la Hongrie, Global IEC Market & Solution
development General Manager. Sa mission : « faire des propositions de
développement stratégique sur de nouvelles offres ». Il revient ensuite en
France pour prendre la tête de l’activité Power controls, puis de l’activité Contrôle-commande
et Electronique de puissance au niveau mondial. Ce qui l’a fasciné chez GE ?
«  Sa capacité à sans cesse se recréer », répond ce touche à tout des
automatismes et des équipements électriques.

Depuis
quelques semaines, il est directeur général de Phœnix Contact France. Pas trop
frustré de se retrouver sédentaire en France, pour gérer la filiale d’un grand
groupe ? « Au contraire, J’ai l’impression de renaître, commente-t-il,
c’est la première fois que je prend un poste dans mon pays avec des
responsabilités françaises ». Sa mission, dès cette année, consistera « pérenniser
les acquis et trouver les leviers de la croissance », avec un objectif de
5% cette année. Et le job s’annonce passionnant au sein de ce groupe qui a
dépassé les 1,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et qui vise les 2,5 milliards
d’ici à cinq ans. « Phoenix est à la croisée de plusieurs chemins. Nous
sommes en phase de croissance et je pense que je peux contribuer à aider le
groupe à franchir le cap », affirme-t-il. Mais surtout, « l’opérationnel
est plus sympathique que le corporate », avoue-t-il. Après un long épisode
à mettre au point et orchestrer des stratégies commerciales, un peu déconnecté
du terrain, le retour à des relations humaines le réjouit. « Phoenix
Contact France, ce sont des équipes très expérimentées et, globalement, un
personnel [100 personnes en France, NdlR] très attaché à l’entreprise »,
dit-il. Et le directeur général est bien décidé à guider ses hommes – et
femmes, bien sûr – vers la croissance, tout en respectant leurs valeurs.

Marié
et père de deux grands fils, il habite encore à Lille avec sa famille. Il n’a donc
pas encore complètement perdu ses habitudes de grand voyageur, puisqu’il fait régulièrement
la navette entre le Nord et la région parisienne, où siège l’entreprise. Mais,
afin se faciliter la tâche, et peut-être aussi de faire preuve de bonne volonté
face à une centaine d’employés qui compte désormais sur lui pour faire tourner
la boutique, « nous allons déménager à Paris dans les 12 mois qui
viennent » assure-t-il.

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